Le 4 février 2014, François Hollande présentait le Plan cancer III avec de nombreuses nouvelles prérogatives dont la volonté accrue d’améliorer le cadre de vie du malade. Certaines avancées médicales permettent des hospitalisations courtes, de ce fait il convient d’installer une meilleure prise en charge globale des soins à domicile ainsi qu’une considération et une coordination plus importante des acteurs locaux. Dans ce but M. Hollande a validé pour la rentrée 2016, la création d’une nouvelle formation diplômante pour les infirmiers : le Master d’infirmier clinicien.
Guérir tout en prenant soin du patient : le rôle primordial donné aux soins à domicile
A la lecture de ce troisième Plan cancer établi pour les années 2014 à 2019, une évidence s’impose : si l’on soigne correctement aujourd’hui le malade du cancer il y a encore beaucoup d’avancées à effectuer. Ces mesures concernent aussi bien la prévention de la maladie (le Plan prévoit une mesure anti-tabagisme drastique) que la recherche (l’accent est mis sur la recherche personnalisée) ainsi que la prise en charge des soins ambulatoires afin de mieux appréhender l’après cancer et le retour au quotidien.
En effet pour le patient l’hospitalisation comme les déplacements répétitifs dans le but d’accéder à la chimiothérapie en hôpital sont traumatisants et épuisants. C’est pourquoi, peut-être aussi par une volonté plus pragmatique d’économiser les dépenses de santé, le plan prévoit de miser particulièrement sur les chimiothérapies orales possibles à domicile, qui selon les prévisions gouvernementales devraient représenter en 2015 25 à 30% des traitements. Toutefois pour sécuriser ce type de prise en charge que ce soit sur l’observance du traitement ou sur ses possibles effets secondaires, les acteurs principaux les plus proches seront les plus précieux : l’infirmier libéral et le médecin généraliste. Or, on observe de grandes difficultés de communication concernant cette passation de pouvoir entre l’hôpital et le soin à domicile.
Une des premières solutions évoquées est la création d’un « dossier communiquant en cancérologie », futur lien informatique entre les parties médicales et humaines concernées.
La seconde mesure annoncée, déjà évoquée lors de la présentation de la Stratégie Nationale de Santé l’année dernière, est de créer un Master d’infirmier clinicien à la rentrée 2016. Un infirmier qui serait le référent central de tous les soins promulgués au malade. Il serait l’interlocuteur privilégié médical, psychologique et moral entre le patient et le réseau complexe des multiples acteurs de santé intervenant dans le traitement d’un cancer.
Futurs infirmiers cliniciens, qui serez-vous ?
Voilà déjà longtemps que les syndicats infirmiers réclamaient une reconnaissance et une possibilité d’évolution de carrière pour les infirmiers.
A ce jour il existe la possibilité d’acquérir un niveau licence ainsi que deux masters dispensés en université : le Master en sciences cliniques infirmières et le Master en sciences cliniques en soins infirmiers.
Ce nouveau Master infirmier clinicien, précise le plan, n’a pas pour but de remplacer la spécialisation cancéreuse du Master en sciences cliniques infirmières. Il sera le garant officiel et coordinateur des différents traitements mais aussi, grande nouveauté, le prescripteur de certains soins ! Il pourra être responsable en effet, selon des règles strictement définies de « la prescription protocolisée d’examens de suivi des traitements, de traitements complémentaires et de support, ainsi que la reconduction ou l’adaptation de traitements spécifiques ». Il est prévu que ces nouvelles fonctions et responsabilités impliquent une revalorisation salariale.
Un rôle-clé, une possibilité d’évolution de carrière, pourquoi pas ? Actuellement ces possibilités sont encore peu utilisées : reprendre des études universitaires tout en gérant une vie professionnelle et une vie personnelle n’est pas une évidence. Pourtant cela s’avère être très enrichissant pour les nouveaux diplômés qui semblent plutôt satisfaits des débouchés professionnels.
Les enseignements tout comme les méthodes de ce nouveau cursus universitaire d’infirmier clinicien restent encore à définir, toutefois il semblerait être une des solutions possibles face aux difficultés du parcours de la médicalisation cancéreuse. Peut-on voir cette initiative gouvernementale comme une mise en lumière de l’importance considérable du travail fourni localement par les infirmiers et infirmières libéraux dans les soins médicaux et psychologiques apportés aux patients cancéreux ? Il semblerait que oui.
Que pensez-vous des résolutions de ce Plan cancer III ? Pensez-vous qu’il sera bénéfique aux patients comme au personnel médical ? Le Master d’infirmier clinicien, pour vous qui êtes des infirmières et des infirmiers libéraux déjà établis, vous intéresse-t-il ? Avez-vous déjà songé à retourner sur les bancs de la fac pour de nouvelles perspectives de carrière ?
01 août 2014
Je suis infirmière en cs d'annonce et coordination depuis 7ans. Je cherche à me faire reconnaître comme infirmière clinicienne mais pas facile de trouver le lieu pour se faire aider.Attendre 2016 pour le master me parait long même si c'est presque demain. Je connais bien les traitements , la chimiothérapie, le parcours de soin et je crois qu'on pourrait faire une validation des acquis pour ceux qui ont déjà une solide expérience en oncologie.
23 février 2014
IDE promotion 2009 - 2012, (1ere promo avec la réforme), penser à de nouvelles perspectives d'évolution pour les IDE c'est bien mais ce la pourra se faire quand le nouveau programme universitaire sera rentré dans les moeurs, ce qui est loin d'être le cas ! y a encore du travail a faire...
23 février 2014
Et les infirmiers anesthésistes dans tous ça ? La reconnaissance du grade master est un acquis pour la première promotion 2012 2014 vous ne parlez que de master en science clinique