Des pétitions plutôt que des bonnes résolutions pour les infirmiers libéraux

Une grande partie des infirmières libérales et plus généralement des soignants ne souhaite pas se lancer dans la tradition des bonnes résolutions, préférant simplement que leurs anciennes demandes soient déjà entendues. Et en la matière, les premiers jours de 2023 ne ressemblent pas à ceux que les IDEL(s) espéraient … 

Être entendu, la première revendication des infirmiers libéraux …

En ce mois de janvier, la tradition veut que chacune et chacun s’empresse de prendre de bonnes résolutions, qui, le plus souvent, seront oubliées dans quelques semaines.  Mais en ces premiers jours de 2023, les infirmières et infirmiers en général, et les IDEL(s) en particulier, ne perpétueront pas cette tradition, plus mobilisés par l’obtention d’une réponse à leurs revendications. Pour preuve, près de 40.000 signataires sont déjà comptabilisées pour la pétition mise en ligne, quelques jours avant Noël, par le syndicat Convergence Infirmière. La demande est simple et directe : les infirmières libérales demandent une revalorisation de leur rémunération. Le texte souligne l’absence de toute revalorisation depuis plus de 10 ans et sa conséquence dramatique pour la profession : la baisse du pouvoir d’achat de l’ordre de 20 %. Pour les auteurs du texte, il n’est pas étonnant que la profession ne fasse plus rêver, alors même qu’il manque tant de professionnels de santé.

« Présents 7 jours sur 7, 365 jours par an, sur tout le territoire national, par tous les temps, qu’il fasse -10 ou +40 degrés, y compris en plein confinement lié à la crise sanitaire, nous sommes l’une des rares professions de santé à nous déplacer chez les patients afin de permettre leur maintien à domicile. »

… semble déjà oubliée quelques jours seulement après le début de cette année

Pourtant cette « juste reconnaissance de leur investissement » semble déjà oubliée par les autorités de tutelle. Ainsi, vendredi 6 janvier, le président de la République Emmanuel Macron présentait ses vœux à tous les professionnels de santé. La simple existence de cette cérémonie soulignait bien que le gouvernement avait pris conscience du malaise des soignants, tant à l’hôpital que pour les IDEL(s) et autres soignants de ville. Si Emmanuel Macron a pu réaffirmer son ambition de « réorganiser le système de santé », ses propos n’ont en rien apporté une réponse à cette exigence de revalorisation salariale, une exigence qui dépasse celle exprimée par les infirmières et infirmiers libéraux.

Le président de la République a ainsi confirmé vouloir augmenter le nombre d’étudiants en soins infirmiers de 20 % en 3 ans, tout en reconnaissant que les abandons d’études (environ 30 %) et les échecs aux examens (10-15 %) rendaient l’ambition plus difficile à concrétiser. Pour les infirmiers libéraux, cela ne peut passer que par une attractivité renforcée de la profession, d’où cette demande de revalorisation salariale. Emmanuel Macron n’a pas répondu à cette dernière, préférant souligner l’urgente nécessité de renforcer les compétences de tous les professionnels de santé de ville. La volonté de décloisonner les relations ville – hôpital, l’ambition de renforcer les créations de CPTS, … autant de choix, qui ont été réexprimés par le chef de l’Etat. Il faudra encore attendre plusieurs semaines, avant que les premières décisions soient prises après la fin du CNR Santé, mais déjà les infirmiers libéraux savent que leur principale revendication en ce début d’année n’a pas été entendue ou tout du moins prise en compte. Cela augure-t-il d’une année 2023 difficile pour les infirmiers libéraux ? De nombreux professionnels le craignent déjà, et ce sentiment est partagé par les personnels hospitaliers et une grande majorité des professions libérales de santé.

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