Une récente étude a mis en lumière le ressenti des infirmiers libéraux et hospitaliers quant à leurs conditions de travail. Un constat qui traduit le malaise de toute une profession. Des chiffres et des pourcentages pour illustrer des revendications portées par les infirmières et infirmiers depuis des années.
La profession infirmière dans son ensemble ne va pas bien, et de nombreux sujets viennent aggraver ce constat. Ce sont les conclusions d’un sondage réalisé par l’IFOP en mars dernier pour le compte du collectif Charlotte K, en partenariat avec l’association SPS (Soins aux professionnels de santé) et le site Infirmiers.com. Bien qu’il soit toujours délicat d’effectuer des comparaisons lorsqu’il s’agit de bien-être au travail, force est de constater que les infirmières et infirmiers dans leur ensemble ressentent davantage d’insatisfaction dans leur exercice professionnel. Seuls 3 % des infirmiers interrogés se déclarent très satisfaits de leur métier (quand ils sont 13 % dans la population active française). Les infirmiers libéraux sont encore plus insatisfaits puisque plus de 8 Idel sur 10 (81 %) évoquent plus d’éléments négatifs dans leur quotidien que d’aspect plus positif. . Faut-il y voir une conséquence de leur exercice plus solitaire qu’en établissement de santé, ou une colère toujours as retombée après avoir été ignorés du Ségur de la Santé ?
Les infirmières et infirmiers, une profession profondément insatisfaite
Lorsque l’on tente d’analyser les raisons de cette insatisfaction, les motifs se multiplient. De manière générale, les infirmières et infirmiers s’estiment ainsi stressés (77 %), incompris (73 %), isolés (55 %), non-reconnus (84 %) et fatigués (94 %). Sans surprise, on retrouve donc toutes les revendications portées par la profession depuis des années notamment avec ce sentiment d’épuisement professionnel. Plus de 4 infirmiers sur 10 (41 %) estiment avoir trouvé un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle, un ressenti qu’il faut analyser au regard de celui exprimé par l’ensemble des salariés français (76 %).
Quand on les interroge sur le choix les ayant conduit à exercer cette profession, les infirmières et infirmiers mettent en avant la relation avec le patient (61 %) et l’importance donné à l’humain dans les priorités du quotidien (45 %). Cela permet à près de 7 infirmiers sur 10 (68 %) de se déclarer fiers de leur métier.
Et l’avenir de la profession ? Le pessimisme des infirmiers libéraux et hospitaliers
C’est donc sans surprise, que 6 infirmiers sur 10 affirment ne pas choisir ce métier s’ils avaient la possibilité de revenir en arrière. 1 infirmier sur 4 (25%) renforce même cette réalité sans aucune hésitation (« pas du tout »). Les infirmières et infirmiers libéraux sont encore plus nombreux à être d’accord avec cette affirmation (63 %). La perte de sens du métier se révèle donc au grand jour. Et ces professionnels de santé ne se montrent pas plus optimistes pour les années à venir. En effet, lorsqu’ils sont interrogés sur la pertinence et l’utilité des mesures prises par le gouvernement pour réformer notre système de santé, les infirmiers et infirmières se révèlent critiques. Ils ne sont ainsi que 44 % juger efficace « l’extension des prérogatives des infirmières et infirmiers via la création du métier d’IPA » et 40 % en ce qui concerne « l’augmentation du pouvoir décisionnel des soignants ».
Bien que les résultats de ce sondage ne soient pas une grande surprise, ils posent cependant de manière factuelle le malaise que traverse la profession depuis plusieurs années. Il reste à savoir si ce constat sera suivi d’une véritable prise de conscience de la part des autorités publiques.
Êtes-vous d’accord avec les principaux enseignements de ce sondage réalisé auprès des infirmiers ? Pensez-vous que cela puisse accélérer les indispensables transformations à engager ?