Alors que les débats autour de la réforme des retraites ont mis en lumière les problématiques de pénibilité, les infirmiers libéraux et hospitaliers réclament que celle-ci soit officiellement reconnue pour leur profession. Malgré des arguments incontestables, les autorités publiques n’ont pas suivi les attentes des IDEL(s) notamment.
Devenir infirmière en 2023, une vocation pour accepter la pénibilité ?
La profession infirmière englobe de multiples modes d’exercice. Les infirmières libérales sont souvent opposées aux infirmières hospitalières, alors que les infirmières du travail se distinguent par leurs missions spécifiques. Il faut ajouter à ces formes d’exercice les nombreuses spécialités pouvant conduire une infirmière à se consacrer aux urgences hospitalières, au bloc opératoire ou encore pour certaines et certains d’entre-eux à embrasser la voie de la pratique avancée. Certes, tous ces professionnels de santé se caractérisent par l’obtention du diplôme d’Etat d’infirmier. Et les organisations représentatives de la profession dans son ensemble soulignent un autre point commun à toutes ces formes d’exercice : la pénibilité.
Être infirmière ou infirmier en 2023 est-il un métier pénible ? La question se pose depuis plusieurs semaines, à l’heure où la réforme des retraites a été discutée puis adoptée. Inutile de revenir sur les dispositifs devant faire évoluer le système des retraites des infirmiers (d’autant plus que chaque mode d’exercice implique des règles particulières). En revanche, définir la pénibilité de la profession n’est plus alors qu’une question théorique, puisque cette pénibilité implique, dès lors qu’elle est acceptée de manière officielle, des mécanismes visant à protéger celles et ceux, qui y sont soumis.
La pénibilité, un aspect commun à toutes les formes d’exercice de la profession
C’est ainsi que le syndicat Convergence Infirmière a pris la parole pour soutenir et défendre le caractère de pénibilité pour le métier d’infirmière libérale. Une telle reconnaissance permet alors aux professionnelles de santé de bénéficier d’un taux plein dès l’âge de 62 ans. Pour le syndicat, qui n’est pas le seul à s’être engagé dans une telle démarche, être infirmière libérale aujourd’hui répond à tous les critères retenus définissant la pénibilité. Des postures « pénibles et contraignantes » au port de charges lourdes, en passant par la multiplication des trajets en voiture, le quotidien d’un IDEL se révèle pénible et usant. Pour conforter ses propos, Convergence Infirmière cite une étude conduite par la Carpimko.
Tous les infirmiers libéraux ou presque (99 % de la profession) souffriraient de douleurs ou de fatigue physique, liée à leur travail.
A cette pénibilité physique s’ajoute un emploi du temps « de plus en plus chargé », pesant sur l’état de stress des infirmiers libéraux. Selon la Carpimko, 43 % des infirmiers libéraux interrogés présenteraient les signes d’un hyper-stress et 56 % ceux d’un épuisement professionnel (burn-out). Pour le syndicat, cela participe à cette pénibilité incontestable de la profession :
« La charge émotionnelle et mentale est permanente. Nous sommes confrontés aux exigences croissantes des patients et des familles et parfois à l’agressivité, auxquelles il faut ajouter une pression administrative qui croît sans cesse et ce dans un manque de considération totale de la part des pouvoirs publics ».
Enfin pour conforter cette demande de reconnaissance, Convergence Infirmière insiste aussi sur la mission même de ces professionnelles de santé, qui doivent participer à permettre à leurs patients de rester à leur domicile : « Au vu du rôle fondamental des infirmières et des infirmiers libéraux en matière de maintien à domicile, la solidarité nationale doit s’exercer »
Malgré ces arguments incontestables, le syndicat n’a pas été entendu puisque le caractère de pénibilité n’est pas reconnu automatiquement pour la profession. Cela n’empêche que les infirmières et infirmiers libéraux restent mobilisés pour porter cette demande, qui s’impose, selon eux, comme légitime.
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22 avril 2023
Bien évidemment que notre métier est difficile et pénible ! Je souffre des genoux ( flexions répétées, port de charge lourde ) Tendinite avec fissure du tendon d un coude à force de faire des toilettes, porter les patients, faire des gestes répétitifs... Monter et descendre de la voiture... mal au dos! Une pression psychotique car toujours à surveiller la montre pour tenir le timing de la tournée avec les rdv et impératifs de chaque patients... Fatigue chronique, levé tôt, retour tard, temps administratif énorme à rajouter en plus de la tournée .. Oui notre métier d'infirmière libérale est difficile.. heureusement qu'il demeure une passion me concernant pour que je continue à l'exercer...
22 avril 2023
OUI la pénibilité devrait etre reconnue pour les infirmières libérales personnellement avec l age je essens beaucoup plus de stress car plus de difficultés de concentration ,plus le meme rythme. la volonté de toujours vouloir bien faire et d etre disponible pour nos patients nous usent petit à petit actuellement en burn out. j espère reprendre mon travail mais plus comme avant
30 mars 2023
J'ai 54 ans, je suis infirmière depuis 1997 et j'exerce en libéral depuis 2010. Je vois bien la différence de forme physique entre les début à 42 ans et actuellement. Douleurs dans les genoux et le dos notamment bien que je m'entretienne par une activité physique régulière. Fatigue plus prégnante et récupération plus difficile. Stress quasi permanent, générateur d'anxiété, pour répondre à toutes les sollicitations qu'exigent la profession.
28 mars 2023
Je suis infirmière libérale depuis 2002 après avoir passé 10 ans en service hospitalier. Après 20 ans de libéral, j'en suis à 3 hernies sur la colonne vertébrale, 2 prothèses sur articulation des pouces à même pas 50 ans et de l'arthrose dans les genoux qui me font largement souffrir. OUI, je pense que nous avons un travail qui doit être reconnu dans sa pénibilité. Bien à vous