La dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin 2024 par le président suite aux élections européennes a de quoi inquiéter tout le monde, mais a fortiori les infirmières libérales (IDEL). En effet, quid du texte crucial pour la refonte du métier infirmier, qui était jusqu’alors étudié par les parlementaires ? Ce retard est une mauvaise nouvelle pour une profession déjà malmenée et mal rémunérée. Nos experts Albus résument les enjeux de cette situation et les solutions possibles.
Un texte fondateur en attente
La refonte du métier infirmier, en suspens depuis des années, vise à moderniser la profession et améliorer les conditions de travail des IDEL. Cette réforme prévoit notamment une revalorisation des tarifs de base, inchangés depuis 2009, et une meilleure reconnaissance des compétences des infirmières libérales.
La dissolution de l’Assemblée nationale compromet l’adoption de ce texte essentiel. Selon le Syndicat National des Infirmières et Infirmiers Libéraux (SNIIL), ce retard pourrait repousser les réformes de plusieurs mois voire années, et pérenniser le statut précaire des IDEL. En effet, sans ces ajustements, les IDEL continuent de travailler dans des conditions difficiles, souvent sans une rémunération adéquate.
Des infirmières mal rémunérées et corvéables à merci
Les IDEL dénoncent depuis longtemps la dévalorisation de leur métier. À Paris, de récentes manifestations ont souligné les conditions de travail éprouvantes et la rémunération insuffisante. À 2,50 euros par déplacement, le tarif de base est jugé dérisoire par ces professionnels de santé.
Les revendications incluent une revalorisation des tarifs, une meilleure reconnaissance des compétences et des conditions de travail plus justes. La charge de travail est particulièrement lourde, avec des journées souvent longues et physiquement éprouvantes. « On ne s’en sort plus », alerte la co-présidente du Collectif des Infirmiers Libéraux en Colère, soulignant l’urgence de la situation.
Une menace de grève pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024
Face à l’absence de réponses satisfaisantes, les IDEL ont décidé de frapper fort. Cette mobilisation inédite vise à attirer l’attention non seulement des autorités concernées mais aussi du grand public sur leurs revendications. Les IDEL espèrent que cette action leur permettra d’obtenir les changements nécessaires pour améliorer leur quotidien.
Cette grève représente un véritable cri d’alarme. « On s’est dit que c’était le moment pour montrer qu’on était un peu désespérés », résume le collectif des Infirmiers Libéraux en Colère. La profession espère que la visibilité des Jeux Olympiques permettra de faire entendre leur voix et de susciter un véritable débat sur la revalorisation de leur métier.
Vaccinations en pharmacie : le nouveau défi
En parallèle, une autre préoccupation émerge. Les pharmaciens pouvaient déjà prescrire des vaccins et vacciner des adultes et enfants de plus de 11 ans, mais dans le cadre d’un récent accord avec la Sécurité sociale, ils recevront désormais des primes si le nombre d’injections réalisées augmente. Cette mesure, bien que visant à faciliter l’accès aux vaccins pour la population, peut être perçue par les IDEL comme une intrusion dans leur rôle traditionnel et un futur manque à gagner.
En effet, la vaccination représente une part importante de l’activité des infirmières libérales. La délégation de cette tâche aux pharmaciens pourrait réduire leur charge de travail et, par conséquent, leurs revenus. Les IDEL craignent également une dévalorisation supplémentaire de leur profession, déjà mise à mal par des années de sous-investissement et de méconnaissance de leurs compétences.
Cependant, la complémentarité entre pharmaciens et IDEL peut être envisagée de manière positive. Une meilleure collaboration pourra assurer des soins de proximité de qualité aux patients, qui doivent rester la priorité.
Les infirmières et infirmiers libéraux traversent une période difficile. Entre l’incertitude politique, la sous-rémunération et l’extension des compétences vaccinales des pharmaciens, les défis sont nombreux. Albus, proche des IDEL, soutient leurs revendications et œuvre pour améliorer leurs conditions de travail. Ensemble, continuons à défendre cette profession essentielle pour la santé publique et à assurer une juste reconnaissance des IDEL.
Ce qu’Albus peut faire pour vous
Face à ces défis, Albus réaffirme son soutien aux infirmières et infirmiers libéraux. Conscient des difficultés rencontrées par les IDEL, Albus s’engage à offrir des outils et des services pour faciliter leur quotidien et optimiser leur pratique professionnelle.
Albus propose des solutions innovantes pour la gestion des dossiers patients, la facturation et la coordination des soins, permettant ainsi aux IDEL de se concentrer sur leur mission première : le soin aux patients.
Sources :
- Pourquoi les infirmiers libéraux manifestent aujourd’hui à Paris
- Dissolution de l’Assemblée nationale : une profonde inquiétude pour l’avenir de la profession
- Infirmiers Libéraux en Colère
- Manifestation des infirmiers libéraux : « On ne s’en sort plus », alerte la co-présidente du collectif des « Infirmiers libéraux en colère »
- Les infirmiers libéraux appelés à la grève par deux syndicats ce mardi – France Bleu
- « On est payés 2,50 euros du déplacement »: les infirmiers libéraux sont en grève
- Grève des infirmiers libéraux pendant Paris 2024 : « On s’est dit que c’était le moment pour montrer qu’on était un peu désespérés », résume le collectif Infirmiers Libéraux en Colère
- Les infirmiers libéraux à nouveau en grève pour demander des augmentations tarifaires – France Bleu
- Manifestation des infirmiers libéraux : « Saigner pour soigner jusqu’à quand
- Santé : ce qui va changer dans les pharmacies après l’accord avec la Sécurité sociale | Les Echos
- Crédit photo : Infirmiers Libéraux en colère