Infirmières hospitalières et infirmières libérales, une seule et unique profession ? - Albus, l'appli des infirmiers

Infirmières hospitalières et infirmières libérales, une seule et unique profession ?

Infirmières hospitalières et infirmières libérales, une seule et unique profession ?

 

Si toutes les infirmières libérales ont connu un autre mode d’exercice préalablement, la réciproque n’est pas une obligation. Pourtant, les deux modes d’exercice diffèrent sur bien des points. Ces spécificités nuisent-elles à la cohésion de la profession dans sa globalité ?

 

 

Infirmières libérales et infirmières hospitalières, une même profession ?

 

Les infirmières et infirmiers libéraux ou hospitaliers connaissent les différences liées à la nature même de la nature de l’exercice. Les infirmières libérales, par nature connaissant l’activité hospitalière, décident lors de leur installation de privilégier un exercice plus solitaire même s’il n’est pas entièrement isolé. Les efforts déployés par les autorités publiques pour généraliser l’exercice coordonné (maisons de santé pluriprofessionnelle (MSP), Communautés professionnelles territoriales de Santé (CPTS), …) ne peuvent être comparés au travail d’équipe de l’hôpital et de tout autre établissement de santé. Cependant, l’isolement des infirmières libérales ne constituent pas la seule différence existante entre ces deux pratiques de la même profession.

En effet, les infirmières hospitalières évoluent par définition dans un cadre identifiable et identifié par les patients, comme étant destiné à leur santé. Cela confère une forme d’autorité et de reconnaissance au quotidien. A l’inverse, en s’installant comme infirmière libérale, la professionnelle de santé s’engage alors à se déplacer au domicile même des patientes et des patients. Ce cadre familier diffère de celui de l’hôpital, non pas dans la nature des soins à prodiguer mais dans la relation même entre soignant et patient. Cela explique que les infirmières et infirmiers libéraux témoignent fréquemment de la singularité de cette relation, qui peut certes être, dans certaines situations, plus tendue (relation avec les patients ou leur entourage) mais aussi être à l’origine d’une relation plus forte que ce qui est envisageable à l’hôpital. Comme sa consœur hospitalière, l’infirmière libérale est tenue à un emploi du temps déjà bien surchargé, mais en étant fréquemment la seule (ou en tout cas la première) soignante à visiter le patient, elle devient sa « référente en matière de santé » et bien souvent l’unique interlocutrice.

Enfin, alors que les infirmières hospitalières sont appelées à exercer dans un service plus ou moins spécialisé, les infirmières libérales sont elles en charge de multiples patients, représentant des situations bien distinctes. Cette diversité des soins à prodiguer peut aussi représenter une différence notable, alors que les infirmières hospitalières mettent souvent en avant l’  « aspect plus technique de certains soins réalisés ».

Des exercices différents pour des revendications communes ? La profession infirmière en question

 

On pourrait continuer longtemps à lister les différences séparant les infirmières libérales des infirmières hospitalières. En revanche, on peut s’interroger sur la représentation, qui est faite de la profession En effet, bien qu’il existe des organisations syndicales représentatives de chacun des modes d’exercice, bien souvent les revendications et les demandes portées par ces dernières le sont au regard de la profession infirmière dans son ensemble.

En d’autres termes, les attentes des unes coïncident-elles avec celles des autres ? La réponse n’est pas toujours aussi évidente, qu’on pourrait le croire. Certes, lorsqu’il s’agit de demander la reconnaissance de la profession, comme en étudiant l’élargissement de la prescription infirmière, les infirmières libérales partagent les mêmes espoirs que leurs collègues hospitalières. Elles se félicitent aussi lorsque ces dernières obtiennent en partie gain de cause dans leurs revendications salariales (Ségur de la Santé notamment), bien qu’elles ne soient pas concernées au premier plan par l’ensemble des évolutions adoptées. Et quand les infirmières libérales revendiquent une compensation de la part du gouvernement face à l’explosion des prix du carburant, leurs collègues hospitalières mesurent-elles l’importance et la nécessité de cette mesure ?

Toutes ces questions font débat au sein de la profession. Sans opposer les unes aux autres en fonction de leur mode d’exercice, ce questionnement mérite de souligner les spécificités de chacun de ceux-ci. Si toutes les infirmières libérales connaissent le milieu hospitalier pour y avoir exercé, l’inverse n’est pas établi. Et cette méconnaissance peut parfois conduire à une certaine forme d’incompréhension.

 

Et vous, jugez-vous que les infirmières hospitalières connaissent suffisamment le quotidien des IDEL(s) ? Estimez-vous que ces différences soient un obstacle à la cohésion de la profession infirmière dans son ensemble ?

 

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