JO de Paris 2024 : l'expérience unique d'un infirmier

JO de Paris 2024 : l’expérience unique d’un infirmier

JO de Paris 2024 : l’expérience unique d’un infirmier

Les Jeux Olympiques (JO) de Paris 2024 ont été un moment historique pour la France, rassemblant des milliers d’athlètes, de bénévoles et de professionnels de santé du monde entier. Parmi eux, un infirmier, Olivier Clozel, a fait le choix de se porter volontaire pour vivre cette aventure de l’intérieur. Passionné par le sport et les valeurs de l’olympisme, il a décidé de contribuer à cet événement unique. Nous avons eu l’opportunité de l’interviewer pour qu’il partage son expérience, de sa motivation initiale à ses missions sur le terrain, en passant par ses rencontres et les moments forts qui ont marqué son engagement.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous porter volontaire pour participer aux JO de Paris 2024 ?

J’ai toujours aimé le sport et me suis toujours reconnu dans les valeurs de l’olympisme. Je suis infirmier, salarié dans un centre de soins infirmiers comprenant 12 IDE. Avec mes collègues, nous mettons en place au sein de notre centre des actions de promotion de la santé par le sport, et conseillons la marche et le vélo à nos patients, tout en leur procurant des conseils et recommandations diététiques en fonction de leurs besoins. Dès que j’ai su que l’on pouvait y participer à son niveau, j’ai vu l’opportunité de voir l’envers du décor et j’ai postulé.

Pouvez-vous nous raconter le processus de sélection ?

On répond en ligne à un questionnaire, une centaine de questions pour créer un profil en vue d’intégrer des missions spécifiques, puis des questions sur les attentes et évidemment sur le profil psychologique. Ensuite, on reçoit une réponse avec une proposition de mission. Dans mon cas, la 1ere proposition était un remplacement au Grand Palais en tant qu’aide aux athlètes, et non en tant qu’infirmier. Outre que cela était compliqué car les dates étaient incertaines et que je devais organiser mon remplacement dans mon cabinet, j’ai dû refuser cette proposition de mission, puis j’ai posé 10 jours pour être disponible, et j’ai eu la chance d’être positionné sur un poste pour 5 demi-journées sur un site d’entraînement (trampoline) à Pierre de Coubertin.

L’intitulé de ma mission était « infirmier volontaire » « équipier médecine d’urgence » sur le site d’entraînement du trampoline. Après avoir récupéré mon accréditation et l’uniforme des volontaires, j’ai suivi une formation en ligne puis une formation sur le site d’entrainement.

Comment s’est déroulée une journée type pour vous pendant les JO de Paris ?

En tant qu’infirmier, j’étais présent en renfort des équipes médicales du comité olympique et des athlètes. Dans ce cadre, j’ai pu voir les plus grands athlètes mondiaux de la discipline, j’ai pu avoir de belles discussions avec d’autres infirmiers, kinés et médecins volontaires du site. Bien sûr, j’aurais aimé voir d’autres sports et d’autres sites de compétition Mais le statut de volontaire m‘a permis de me déplacer facilement dans Paris grâce à l’accréditation. L’essentiel étant d’être plutôt en retrait sur place et ne pas avoir de relation trop directe avec les athlètes et leur staff pour ne pas les gêner.

Quels horaires aviez-vous et comment avez-vous géré la fatigue ?

Je travaillais d’abord de 7h à 13h les premiers jours, puis de 14h à 20h. Ce sont des grandes plages horaires, mais on n’est jamais seul, il y a une salle de pause disponible, avec des collations à disposition, donc le quotidien est agréable. Par rapport au petit site d’entraînement que c’était, j’ai vraiment été impressionné par tout ce qui était fait pour que tout se déroule bien.

Quelles étaient vos principales missions sur le terrain ?

En tant qu’infirmier volontaire, nous étions un support. Le premier jour, nous avons organisé la pharmacie sur place, puis nous apportions notre aide de façon ponctuelle aux athlètes et aux responsables du site principalement.

Justement, comment s’est passée la collaboration avec les autres professionnels de santé ?

Avant tout, il faut savoir qu’il y a eu environ 3 000 volontaires des services médicaux toutes professions confondues (médecins, kinés, infirmiers, psychologues et même vétérinaires) sur un ensemble de 40 000 volontaires pour toute la durée des Jeux Olympiques et Paralympiques de  PARIS 2024 dans toute la France. Sur place, dans le centre d’entraînement à Pierre de Coubertin, il y avait pas mal de monde : 2 ou 3 volontaires médecins urgentistes et réanimateurs sur place (la plupart retraités), des kinés volontaires, un responsable du site et une responsable médicale : une médecin du sport de la Fédération française de gymnastique, avec laquelle j’ai pu échanger sur les accidents potentiels et les solutions mises en place.

Y avait-il une bonne entente au sein des équipes médicales ?

Oui, vraiment bonne, j’ai d’ailleurs eu l’opportunité de participer à deux formations très intéressantes. La première était organisée par des médecins responsables du comité olympique venus du Canada et des États-Unis, qui ont monté des camps d’évacuation pour les athlètes trampolinistes : on a créé un tuto vidéo pour montrer comment évacuer un athlète sur cette surface en mouvement. La deuxième était au sujet de l’extraction éventuelle d’un membre du public dans les gradins, même si dans mon cas, je n’aurais pas eu à l’expérimenter, car j’étais mobilisé sur une centre d’entraînement, où il n’y avait pas de spectateurs.

Avez-vous pu profiter de cette expérience pour aller voir des épreuves ?

Oui ! J’ai vécu ces JO de Paris en tant que volontaire, mais aussi spectateur du match de l’équipe de France en rugby à 7, le 1er jour au stade de France, et même en tant que participant ! J’étais le dossard 46851 des 10km du Marathon pour tous. C’était tout bonnement incroyable.

On ressent toute l’énergie des coureurs, on est poussé par la foule et par les applaudissements du public sur tout le parcours, comme si on était des athlètes professionnels. Cette course nocturne dans Paris était aussi une visite touristique à travers de nombreux sites emblématiques de la capitale : nous sommes partis à 23h depuis la place de l’Hôtel de Ville illuminée, puis le trajet passait par la rue de Rivoli, le jardin des Tuileries, le musée du Louvre, l’Opéra Garnier, la place Vendôme, le pont de l’Alma, l’esplanade des Invalides. Tout cela était très impressionnant. À mon petit niveau, j’ai touché du doigt le rêve olympien.

Très intéressant ! Avez-vous d’autres anecdotes marquantes à partager de votre expérience aux JO de Paris ?

J’étais seul à Paris, logé par la famille d’une de mes collègues, et je n’ai pas eu d’accès direct à la Cérémonie d’ouverture. Vu le temps (il a plu du début à la fin), j’ai décidé de la regarder sur un écran géant dans un bar australien (le Café Oz, à Châtelet) dans le centre de Paris. La diffusion de la cérémonie d’ouverture était faite par une chaîne australienne, et ce bar était le QG des volontaires. Situé juste à côté de la Seine, le bar avait organisé plein de choses autour de la cérémonie d’ouverture, c’était donc un moment plein d’émotions, entre bénévoles. Il y avait des gens mobilisés pour la santé, mais aussi pour les transports, et même du personnel du village olympique.

J’ai été très marqué par cet événement fédérateur. On se lie d’amitié, on tisse des liens incroyablement forts avec des inconnus, on crée des rencontres éphémères mais très fortes, on partage un vécu. C’était un moment plein d’humanité. J’ai habité Paris pendant 5 ans il y a déjà quelques années, et donc c’était aussi très émouvant et dynamisant de voir ce que la ville était devenu sous l’impulsion de cet événement. 

Parmi d’autres moments marquants, je pourrais aussi parler de l’exaltation de tout une rame de métro au but de l’équipe de France de football partagés sur les smartphones… Et j’ai adoré voir le triomphe de tout une foule à travers les écrans géants au parc des Champions lorsque l’équipe de France de volleyball devient championne olympique. 

Comment avez-vous trouvé l’organisation générale des JO de Paris, notamment en ce qui concerne la gestion des services de santé ? Y a-t-il des aspects que vous auriez souhaité voir améliorés ?

Une seule m’a un peu gêné : la richesse du stock de matériel médical. Le premier jour, au déballage des cartons, nous avons découvert une profusion de matériel, et donc nous nous sommes tous demandés : où va tout le matériel médical non utilisé ? Je n’ai pas eu la réponse à cette question, en revanche j’ai su que tous les équipements (décors, affiches, équipements sportifs…) seraient vendus aux enchères fin septembre partout en France et feraient l’objet de dons à des clubs et associations sportives.

J’ai aussi entendu dire que la polyclinique du village olympique était extrêmement bien organisée, qu’elle disposait d’une immense pharmacie qui ravitaillait tous les sites, et que les athlètes étaient impressionnés par la qualité mais aussi par la gratuité des dispositifs.

Enfin, nous avions quelques ressources très utiles à notre disposition : un pass Navigo pour nous déplacer dans Paris, des tickets restaurant, nos tenues fournies par Décathlon (je conserve la mienne précieusement, ainsi que des téléphones Push-ti-talk fournis par Orange, et une messagerie dédiée WebEx, pour communiquer entre professionnels de santé. Heureusement pour les athlètes, je n’ai pas trop eu à m’en servir, mais nous avions aussi Med2024, le dossier de soins dédié aux JO. Simple d’utilisation et informatisé, chaque acte ou sortie de pharmacie était automatiquement enregistré, c’était vraiment très bien pensé et mis en place.

Avez-vous des regrets face à cette expérience unique ?

Oui, même si ce sont simplement de petits regrets, comme par exemple ne pas pouvoir assister à la cérémonie d’ouverture ou encadrer les athlètes sur les bateaux, j’aurais beaucoup aimé le faire. Ou encore n’être mobilisé que sur un site d’entraînement, je crois que j’aurais aimé avoir l’expérience du public dans les gradins, même si je l’ai un peu vécu en tant que spectateur.

Pensez-vous que cette expérience aura un impact sur votre pratique future en tant qu’infirmier ?

En tant qu’infirmier, on est toujours motivé par le côté volontariat et échange, mais c’est vrai que cette expérience m’a encore plus donné envie de vivre des expériences uniques. Dans son discours de clotûre, Tony Estanguet disait : « Ce qui nous lie, ce sont les souvenirs partagés ». L’olympisme porte les mêmes valeurs que le métier d’infirmier. : la bienveillance, le respect, l’inclusion, l’universalité, la promotion de la santé et le partage. J’avais déjà fait du bénévolat sur le Marathon de Paris et l’Ardéchoise en Vélo, donc pour moi, les JO de Paris, c’était l’apothéose.

Avez-vous des conseils pour d’autres infirmiers qui pourraient être intéressés par ce type d’expérience à l’avenir ?

Oui ! Ne pas hésiter à s’impliquer et à se lancer dans l’expérience, ce genre d’événement n’arrive parfois qu’une fois dans toute une vie, alors foncez ! Tout le monde peut y participer à son niveau. Qui sait, peut-être que je vais retenter l’expérience dans 2 ans aux JO de Milan !

Conclusion

L’expérience de cet infirmier aux JO de Paris 2024 est un témoignage inspirant de dévouement et de passion. Malgré les défis et les imprévus, il en ressort enrichi, tant sur le plan professionnel que personnel. Sa participation aux JO a renforcé son envie de s’impliquer dans des événements d’envergure et de vivre des expériences uniques. Pour lui, comme pour tant d’autres volontaires, ces Jeux resteront un souvenir inoubliable, marqué par des rencontres humaines profondes et une immersion totale dans l’univers olympique. Et qui sait, peut-être le retrouverons-nous dans deux ans, aux JO de Milan, prêt à relever de nouveaux défis !

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