Alors que les étudiants en IFSI préparent déjà leur rentrée de septembre, les autorités sanitaires, elles, se penchent depuis plusieurs semaines sur la délicate question du système de formation des professions paramédicales. Un rapport a été remis le 29 juin dernier avec des propositions pour rendre le système plus efficace et efficient. Sera-t-il suivi d’une prise de décision ?
L’été, la saison des questions de formation pour les infirmières
Les vacances ont commencé pour de nombreux professionnels de santé, et ce n’est donc pas la saison idéale pour les infirmières libérales et autres soignants de s’engager dans une formation continue. En revanche, ce début de période estivale montre bien que les autorités sanitaires, elles, entendent réformer, ou au moins faire évoluer, cette formation des professionnels de santé et de tous les professionnels de santé. Pour les autorités publiques, l’enjeu est d’importance puisqu’il doit permettre d’accompagner efficacement les transformations de notre système de Santé. Ainsi, après la remise du rapport Uzan, le gouvernement s’apprêterait à adopter dans les prochains jours une ordonnance visant à instaurer une certification périodique pour tous les médecins. A compter du 1er janvier 2023, cette certification deviendrait obligatoire tous les 6 ans pour les jeunes diplômés et tous les 9 ans pour les autres. Ce dispositif a déjà soulevé de nombreuses réactions (assez vives) de la part des syndicats de médecins notamment.
Pour les infirmières libérales ou hospitalières, la question est aussi au centre des débats, ainsi que pour 12 autres professions paramédicales. En effet, la Commission sociale de l’Assemblée nationale avait commandé un rapport sur le sujet, rapport présenté le 29 juin dernier.
Un état des lieux de la formation des professions paramédicales
C’est la députée du Gard, IADE de profession, Mme Annie Chapelier qui a dévoilé les conclusions de ce rapport sur la formation des professions paramédicales. En étudiant ainsi le périmètre de la formation de 13 professions, le rapport concerne tout de même un million d’actifs, ce qui est loin d’être anecdotique.
Si le rapport pointe l’importance de cette formation dans la concrétisation des orientations du ministère de la Santé, il souligne également les retards accumulés en matière d’organisation et de gérance. En effet, alors même que la France s’était engagée à faire évoluer le système vers une universitarisation, cette intégration à l’université des formations des professionnels paramédicaux est loin d’être achevée. Le dispositif a certes été déjà déployé concernant les infirmières, les MERM (Manipulateurs d’électroradiologie médicale), les orthophonistes, les orthoptistes et les pédicures.
Et ce retard pris dans cette ambition a des conséquences notamment en termes de reconnaissance, conséquences souvent reprises dans les revendications des professions concernées. C’est donc sans surprise, que la première recommandation du rapport présenté par Mme Chapelier consiste à finaliser l’universitarisation pour l’ensemble des 13 professions.
Des recommandations pour une plus grande efficience du système de formation
Pour rendre le système plus lisible et plus compréhensible, le rapport recommande également de placer l’ensemble de la gestion du dispositif de formation sous la tutelle des Ministères des Solidarités et de la Santé d’une part et de l’Enseignement Supérieur et de la recherche d’autre part. Enfin, suite à cette intégration de la formation paramédicale à l’Université, le rapport préconise d’instaurer des « enseignements communs médicaux et paramédicaux » avec l’objectif d’inciter au travail d’équipe et de favoriser l’approche multidisciplinaire, présente dans toutes les réformes de santé depuis de nombreuses années.
Concernant plus particulièrement les infirmières, Mme Chapelier a préconisé d’ouvrir de nouvelles opportunités aux infirmières de pratique avancée (IPA) en élargissant le champ d’application aux spécialités (IADE, IBODE, IPDE). De même elle a affirmé voir apparaitre, dans les prochaines années, des IPA de santé scolaire, de médecine du travail ou encore de gériatrie. Des propositions, qui pourraient heurter certaines professionnelles. Reste donc désormais à savoir quelles seront les recommandations retenues !
Cette ambition de faire évoluer la formation des infirmières vous semble-t-elle opportune et adaptée ? Quelle serait selon vous la principale évolution à adopter pour rendre le dispositif plus efficace ?