La formation infirmière en France en 2018, de nombreuses questions en suspens - Albus, l'appli des infirmiers

La formation infirmière en France en 2018, de nombreuses questions en suspens

La formation infirmière en France en 2018, de nombreuses questions en suspens

Libérales ou hospitalières, les infirmières ont toutes été confrontées à la problématique de la formation pour l’obtention de leur diplôme. A la veille des vacances estivales, focus sur la formation des infirmières libérales de demain mais aussi sur les projets d’universitarisation de certaines infirmières spécialisées.

Le diplôme d’Etat Infirmier, un cursus réaménagé pour la rentrée 2018-2019

Depuis la réforme de 2009, le Diplôme d’Etat Infirmier (DEI) est intégré au système LMD (Licence-Master-Doctorat) avec une reconnaissance au grade de Licence. Après trois années de formation, les étudiants en soins infirmiers peuvent alors poursuivre leur parcours en master et en doctorat. La question de l’universitarisation des formations pour les infirmières spécialisées se pose alors (voir ci-dessous). Avant d’en arriver là, le référentiel du DEI définit la formation de 4200 heures, réparties sur 3 années d’études. 10 compétences sont définies comme faisant partie de l’apprentissage de la future infirmière ou du futur infirmier

5 compétences considérées comme le cœur de la profession infirmière :

  • Évaluer une situation clinique et établir un diagnostic dans le domaine des soins infirmiers ;
  • Concevoir et conduire un projet de soins infirmiers ;
  • Accompagner une personne dans la réalisation de ses soins quotidiens ;
  • Mettre en œuvre des actions à visée diagnostique et thérapeutique ;
  • Initier et mettre en œuvre des soins éducatifs et préventifs ;

5 compétences dites « transverses » :

  • Communiquer et conduire une relation dans un contexte de soins ;
  • Analyser la qualité des soins et améliorer sa pratique professionnelle ;
  • Rechercher et traiter des données professionnelles et scientifiques ;
  • Organiser et coordonner des interventions soignantes ;
  • Informer et former des professionnels et des personnes en formation ;

 

A partir de la rentrée 2018-2019, les étudiant(e)s infirmiers devront en outre accomplir un service sanitaire obligatoire, indispensable pour décrocher le DEI. Si ce dernier a fait couler beaucoup d’entre, il est acquis désormais qu’il permettra aux étudiants de s’engager dans des actions de prévention autour de différentes thématiques. D’une durée de 3 mois, ce service sanitaire concernera à terme tous les étudiants dans le domaine de la santé.

Aujourd’hui, et cela sera encore le cas, pour la rentrée de septembre, les candidats au DEI doivent passer le concours d’admission en Institut de Formation en Soins Infirmiers, concours constitué de 3 épreuves (deux épreuves d’admissibilité et une épreuve orale d’amission). Ce concours d’admission est appelé à disparaître dès la rentrée de 2019, avec la possibilité pour les étudiants de s’inscrire sur Parcoursup avant un entretien motivationnel, censé remplacer les épreuves actuellement en vigueur.

 

L’universitarisation des formations infirmières, une question en passe d’être réglée ?

Si les changements du DEI sont minimes pour cette rentrée 2018-2019, la question de l’universitarisation des formations infirmières devrait concentrer une partie des débats dans les semaines à venir.

En mars 2017, après des années de silence et de flou (le principe avait été adopté en 2009) , le Ministère de la Santé réengageait le processus de réflexion sur l’universitarisation des formations en santé et notamment celles relatives aux infirmières spécialisées. Pour cela, Agnès Buzyn, Ministre de la Santé, soulignait, en mars dernier, que le rapport de l’IGAS et de l’IGAENR mettait en avant une préconisation à étudier : « réingénier les deux dernières spécialités infirmières (puéricultrices et IBODE) en deux ans (comme les IADE) et les reconnaître au grade master« . Même si on peut s’étonner de la lenteur du processus, on ne peut que se féliciter de la volonté affichée par le gouvernement de réellement faire changer les choses. Ainsi, la Ministre de la Santé expliquait au printemps dernier : « Les professionnels de santé représentent 1,9 millions de personnes, soit 7 % des actifs et tiennent un rôle essentiel dans une société solidaire. La qualité de leur formation est un enjeu pour le système de santé de demain. Ils doivent donc acquérir les compétences nécessaires à l’exercice interprofessionnel, en modifiant en profondeur une organisation aujourd’hui en silos. » L’universitarisation des formations infirmières s’imposait alors comme un enjeu majeur dans cette nécessité de favoriser la coopération entre les différentes professions médicales.

Depuis le 14 mars 2018, la mission « Universitarisation des formations paramédicales et maïeutique » a initié les premières réflexions autour de cette réforme du processus de formation. L’interprofessionnalité est au cœur de ces réflexions, ce qui implique de profonds changements à venir dans un système actuellement organisé en silos. Toujours est-il que les contours des modifications à venir restent flous à l’heure actuelle, et que la ministre de la santé admet, que cette réforme prendra du temps : « On y travaille, et même beaucoup… Comme quoi, le développement est possible même s’il est long ! ». La mission devrait rendre un document de travail à la rentrée de septembre. Si beucoup attendent d’en savoir plus sur ce sujet, d’autres soulignent que pendant que la formation des infirmières spécialisées « s’universitarise «, l’Université, quant à elle, cherche à professionnaliser davantage ses cursus traditionnels.

Et vous, quel regard portez-vous sur ces projets ? Pensez-vous, que ces décisions sont bénéfiques et même nécessaires à la formation des infirmières spécialisées ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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