Les infirmières libérales et hospitalières connaissent depuis quelques heures le nom de leur ministre de tutelle. Mme Brigitte Bourguignon doit immédiatement faire face à des dossiers urgents, engageant l’efficacité de notre système de santé.
Une nouvelle ministre de la Santé pour surmonter les problèmes et les obstacles
Tous les professionnels de santé l’attendaient avec fébrilité. Depuis le 20 mai, Elisabeth Borne, Première ministre, a donc dévoilé la composition du premier gouvernement de la nouvelle mandature d’Emmanuel Macron. De nombreux noms ont circulé depuis des semaines pour se projeter dans le remplacement d’Olivier Véran, ancien ministre de la Santé. C’est donc l’ancienne ministre déléguée chargée de l’autonomie, Mme Brigitte Bourguignon, qui a été nommée ministre de la Santé et de la prévention. Les infirmières libérales et les autres professionnels de santé connaissent donc le nom de celle, qui sera chargée, dans les mois et les semaines à venir, de transformer en profondeur notre système de santé.
Plus de deux ans de crise sanitaire ont mis à jour les innombrables défis, qui se dressent devant nous, et ils sont nombreux. Les revendications portées par les infirmières libérales, les infirmières hospitalières, les médecins et tous les autres soignants devront trouver des réponses. La transformation du système de santé en France constitue ainsi une des priorités de ce nouveau gouvernement, et désormais les acteurs du soin savent avec qui ils vont devoir négocier et discuter. Le temps de l’incertitude et des questionnements est révolu, place à l’action en la matière.
Et l’avenir des infirmières libérales dans l’organisation de la Santé ?
Mme Bourguignon, fraichement désignée, a donc pris connaissance des propositions portées par chacune des professions de santé. Les infirmières libérales et hospitalières avaient elles-aussi adressé un livre blanc aux candidats à l’élection présidentielle et attendent désormais de savoir si elles seront entendues mais surtout écoutées ?
En renommant le ministère « Santé et prévention », le gouvernement répond aux appels de tous les soignants, pour qui prévention et promotion de la santé ont été, pendant trop longtemps, oubliés des grandes politiques nationales en la matière. Mais la nouvelle ministre va devoir agir rapidement sur les nombreux dossiers qui se sont accumulés sur le bureau du ministère au cours de cette interminable crise sanitaire. Emmanuel Macron, lui-même, a fait de cette transformation de la Santé une de ses principales priorités avec l’Education. Et deux dossiers vont concentrer immédiatement l’attention de Mme Bourguignon :
La nécessaire réforme de l’hôpital: Les mesures du « Ségur de la Santé » doivent être amplifiées et poursuivies. Mme Bourguignon devra satisfaire à bien des attentes : revalorisation salariale des professionnels de santé, renforcer l’attractivité des carrières, trouver des solutions pour lutter contre la pénurie chronique de personnel, gérer au plus vite la crise des Urgences qui s’étend de jour en jour, …
Trouver des solutions à la problématique de l’accès aux soins: Pour la ministre de la santé, il faudra ici renforcer les efforts contre la généralisation des déserts médicaux, réussir à renforcer le travail coordonné entre tous les professionnels libéraux de santé, imaginer et élaborer des dispositifs reliant efficacement hôpital et soins de ville, … La nouvelle ministre devra rapidement répondre à la promesse du président de la République en organisant une vaste concertation sur cette question de l’accès aux soins.
L’avenir de la Santé en France, une équation difficile ou impossible à résoudre ?
A bien y regarder, les missions assignées à l’actuelle ministre de la Santé ne sont guère différentes de celles définies en 2017. On se souvient des mesures prises à l’occasion de la réforme « Ma Santé 2022 », déjà centrées sur la réforme de l’hôpital et la réorganisation des soins de ville. Les priorités n’ont pas changé, mais les obstacles, eux, se sont multipliés, crise sanitaire oblige. Et l’urgence de la situation se heurte enfin à une autre difficulté de taille : les moyens financiers qui seront consacrés à ces nécessaires transformations. Car la France reste menacée par une crise économique majeure, comme le soulignent tous les spécialistes et les économistes. Un changement de ministre suffira-t-il à faire émerger de nouvelles pistes ? Il faudra attendre quelques semaines avant de pouvoir répondre à cette question.
Et vous, que pensez-vous de la nomination de Mme Bourguignon en tant que ministre de la santé et de la prévention ? Quels sont selon vous les chantiers prioritaires à conduire pour réussir à rendre le système de Santé plus efficace et plus efficient ?