Les déserts infirmiers n’existent pas, les déserts médicaux eux sont bien réels ! - Albus, l'appli des infirmiers

Les déserts infirmiers n’existent pas, les déserts médicaux eux sont bien réels !

Les déserts infirmiers n’existent pas, les déserts médicaux eux sont bien réels !

L’Ordre National des Infirmiers a réalisé, pour la première fois, une étude cartographie attestant, chiffres à l’appui, que les déserts infirmiers n’existent pas. Un atout pour lutter contre la réalité des déserts médicaux.

 

La crise sanitaire a permis de mettre en évidence les carences et les faiblesses de l’organisation de la santé en France. Pour remédier à ces problématiques, le gouvernement a lancé, après le Ségur de la Santé, le Conseil National de la Refondation Santé.

Mais depuis le printemps 2020, cette crise du coronavirus a également souligné les atouts de cette même organisation. Les infirmiers libéraux ont ainsi pu prouver qu’ils pouvaient faire face à ce type de situation exceptionnelle et ce sur l’ensemble du territoire hexagonal. En effet, alors que tous les observateurs soulignent les dangers et les menaces de la désertification médicale, les infirmières et infirmiers libéraux ont démontré qu’il n’existait pas de désert infirmier. C’est par ces mots (« Il n’y a pas de désert infirmier ») que le président de l’Ordre National des Infirmiers (ONI), M Patrick Chamboredon a conforté cette impression au cours d’une conférence de presse (4 octobre). Il s’agissait notamment de présenter une vaste étude réalisée par l’ONI, visant à cartographier les infirmières et les infirmiers sur les différents territoires de France. C’est la première fois, que l’ONI effectue une telle analyse cartographique d’après ses propres relevés de juillet 2022. Le résultat est donc différent des études conduites par la Drees, qui recense près de 640.000 infirmières et infirmiers alors que l’ONI en comptabilise seulement 458.000.

L’absence de désert infirmier, un atout pour l’organisation de la santé en France

 

S’appuyant sur cette étude, le président de l’ordre a ainsi pu confirmer que les IDEL(s) étaient présents dans tous les territoires de France, en soulignant même que « la densité infirmière est particulièrement élevée dans les zones de sous-dotation médicale, en particulier de médecins généralistes  ».

Cette réalité doit permettre, selon l’ONI, d’envisager plus sereinement les réponses à apporter à un des principaux enjeux de santé publique : l’accès aux soins à toutes et tous les patients. Cela souligne également, que les mesures prises pour inciter les infirmières libérales à s’installer dans des zones sous-dotées ont porté leur fruit. Le « zonage infirmier » serait donc aujourd’hui conforme à ce que l’on pouvait en attendre. Ce maillage territorial doit donc conduire, selon M Chamboredon, le ministère de la Santé à s’appuyer davantage sur les infirmières libérales notamment. L’élargissement des compétences des infirmières et infirmiers notamment en ce qui concerne la prescription et la consultation constitue une demande forte de la profession.

Quelle place pour les infirmières de demain ?

 

Connaissant les réticences de médecins à ce partage de compétences, le président de l’ONI insiste avec force : « C’est donc libérer l’énergie des infirmiers qui va permettre de répondre aux besoins ». Et pour cela, les infirmiers et infirmières savent qu’il faudra dépasser le corporatisme, qui a, selon eux, paralysé les évolutions nécessaires depuis si longtemps. L’Ordre des Infirmiers a donc émis des propositions concrètes, pouvant être rapidement mises en place :

  • «Favoriser l’accès direct aux infirmiers en premier recours dans un but d’efficience de la chaîne du soin et de prise en charge des patients»
  • Élargir les compétences des infirmières dans le domaine de la consultation et de la prescription
  • Accroître le rôle et la place des infirmiers au sein du parcours de soins (les « infirmiers référents) et leur permettre d’orienter les patients vers d’autres professionnels de santé
  • Donne plus de pouvoir aux infirmières pour qu’elles puissent engager des politiques de prévention et adapter ces stratégies en fonction des besoins de chaque territoire.
  • Préserver la dignité des patients décédés et de leurs familles en permettant l’établissement du certificat de décès par les infirmiers

Si ces propositions de l’ONI reposent en partie sur cette nouvelle cartographie de la profession infirmière, elles devront surmonter les anciennes oppositions et les traditionnels blocages. L’importance de l’enjeu sera-t-il suffisant pour s’affranchir de ces difficultés ?

Et vous, pensez-vous que ce maillage des infirmières doit être pris en compte pour imaginer le système de santé de demain ? Sous quelle forme ?

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