A l’instar de bien d’autres étudiantes et étudiants, les futurs infirmiers préparent leur rentrée dans les Instituts de formation en soins infirmiers. Comme chaque année, c’est l’occasion pour les associations étudiantes de dresser un état des lieux concernant le coût de cette rentrée. Et en 2022, l’addition s’annonce particulièrement salée …
L’inflation complique la rentrée universitaire 2022 pour tous les étudiants
Chaque année, la rentrée universitaire représente l’occasion pour de nombreuses associations d’étudiants de dénoncer des coûts jugés trop importants. Après deux ans de crise sanitaire, mais aussi une situation économique fragilisée par la situation internationale et notamment par la guerre en Ukraine, la rentrée 2022 se révèle déjà comme une édition particulièrement difficile pour toutes les étudiantes et étudiants. C’est ce que confirme la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), qui, depuis 2003, édite un baromètre de la rentrée étudiante. Pour 2022, la FAGE souligne qu’il s’agit de plus forte inflation jamais enregistrée depuis la création de son étude annuelle. A la rentrée de septembre, un étudiant devra ainsi débourser en moyenne 2527 € soit une hausse de 7.38 % par rapport à la rentrée 2021. Comme pour les autres éditions, cet indicateur de la rentrée universitaire de 2022 distingue les frais spécifiques de rentrée (cotisation, assurance-santé, frais pédagogique, …) et les frais de la vie courante, durement impactés par l’inflation générale.
Mais tous les étudiants ne sont pas logés à la même enseigne, et il existe de fortes disparités selon les filières et les cursus sélectionnés. Ainsi, les étudiantes et étudiantes en sciences Infirmières semblent encore plus concernés par cette dégradation économique. C’est ce que nous révèle une autre étude, celle conduite par la Fédération nationale des étudiantes et étudiants en sciences infirmières (FNESI), reprenant les mêmes organisations que celle de la FAGE.
La rentrée des étudiantes infirmières en 2022 marquée par une inflation inédite
Dans son étude, la FNESI a tenu compte des spécificités de la formation en Institut de Soins Infirmiers (IFSI) mais aussi distingué la formation initiale de celle réservée pour certaines spécialités. Avec des frais spécifiques évalués à 383 euros, le coût de la rentrée 2022 en formation initiale s’élèverait alors à 2674 €. Les futur(e)s infirmier(e)s doivent ainsi faire face à une augmentation de 3.97 % par rapport à l’année 2021.
Des frais différents selon les spécialités
Selon la FNESI, le coût de la rentrée est évaluée comme suit :
- Étudiants en Formation initiale: 2674 € dont 383 € de frais spécifiques
- Étudiants Infirmiers en puériculture: 2630 € dont 339 € de frais spécifiques
- Étudiants Infirmiers anesthésistes: 2707 € dont 343 € de frais spécifiques
- Étudiants infirmiers en bloc opératoire: 2778 € dont 414 € de frais spécifiques
- Étudiants Infirmiers en pratiques avancées: 2506 € dont 142 € de frais spécifiques.
Certaines décisions sont venues alléger le coût de la rentrée, comme l’instruction publiée en décembre 2020 précisant que les établissements hospitaliers devaient fournir les tenues pour les stages des étudiants en sciences infirmières (ESI). L’étude de la FNESI pose cependant de graves disparités dans l’application de cette mesure. Plus grave encore, selon l’association étudiante, certaines demandes des IFSI ne sont non seulement pas prévues (car non mentionnées sur Parcoursup notamment) mais en plus elles se révèlent illégales. « Les seuls frais que les IFSI sont en droit de réclamer sont ceux relatifs à l’inscription et à la contribution à la vie étudiante et de campus (CVEC) ».
Enfin, l’indicateur souligne que l’inflation générale pèse lourd sur les finances des étudiants en général et des ESI en particulier. Du loyer (+10.4 %) à l’alimentation (+14.2 %) en passant par le carburant (Selon la FBESI, le poste carburant d’un étudiant infirmier en stage s’élèverait à 73 € mensuels), cette inflation renforce la précarisation des étudiantes et étudiants. Bien que des mesures aient déjà été prises (repas à un euro par exemple), la FNESI demande que les spécificités des ESI soient mieux prises en compte. Ainsi, ces derniers ne peuvent pas, dans de nombreuses situations, bénéficier de ce repas à un euro, leur centre de formation étant trop éloigné des universités la proposant.
Et vous, comment jugez-vous cette rentrée des étudiants infirmiers ? Comment évaluez-vous la situation en 2022 par rapport à celle prévalant lorsque vous avez entamé vos études ? Quelles solutions pourraient faire évoluer la situation dans le bon sens ?