L’avenir de notre système de santé interroge et pose de multiples problématiques, auxquelles il faudra répondre. Une de ces transformations représente cependant une certitude et même une réalité : la santé de demain sera de plus en plus numérique. Les infirmiers libéraux sont-ils prêts à accompagner cette transformation digitale, qui s’accélère ?
La formation au numérique en santé, un autre impératif pour les infirmiers libéraux notamment
Le numérique en santé constitue un des piliers pour la transformation de notre organisation de la santé en France pour les prochaines années. Pourtant, les autorités publiques comme les professionnels de santé reconnaissent qu’en la matière, les connaissances et les compétences des acteurs concernés ne sont pas à la hauteur. Des réflexions sont conduites depuis plusieurs années pour intégrer cette formation au numérique en santé au cursus de tous les futurs soignants.
Ainsi même les futurs infirmiers, ceux actuellement dans les IFSI, souffrent d’une méconnaissance de ces sujets à en croire un communiqué publié conjointement par 4 associations étudiantes dont la Fédération Nationale des étudiants en Sciences Infirmières (FNESI) : « Différentes études réalisées, notamment par l’ANEPF (Association nationale des étudiants en pharmacie de France) ont démontré l’insuffisance de formation malgré l’engouement des professionnels« . Ce constat est d’autant plus alarmant et inquiétant, selon les syndicats étudiants, que les efforts du gouvernement pour le déploiement de la médecine numérique se multiplient et s’intensifient. Ces carences en termes de connaissances et de compétences ne peuvent que s’aggraver lorsque la majorité des patients se sera approprié mon espace Santé ou lorsque la e-prescription sera devenue la règle.
Ces syndicats étudiants ont déjà travaillé avec les services du gouvernement pour élaborer le référentiel de la « formation socle au numérique en santé des étudiants en santé », promulgué avec l’arrêté du 10 novembre 2022. Ces enseignements seront intégrés dans toutes les formations concernées à la rentrée 2024. Mais les associations étudiantes estiment que d’ici là, il est essentiel de ne pas laisser le retard se creuser. Aussi ont-elles lancé une campagne de sensibilisation à destination de tous les étudiants en santé. Devenir infirmière libérale ou hospitalière à l’avenir impliquera de maîtriser tous les aspects de la numérisation de la santé. Mais qu’en est-il des infirmières et infirmiers libéraux déjà en activité ?
Les infirmiers libéraux et les professionnels de santé sont-ils suffisamment formés aux nouvelles technologies ?
Bien qu’il soit nécessaire et même primordial de s’inquiéter de la formation des futurs soignants, encore faut-il s’assurer que les professionnels de santé déjà en activité soient eux-aussi suffisamment informés des impacts que la transformation numérique produit sur leur exercice quotidien. Ainsi, la volonté affichée d’imposer Mon Espace Santé a mis en évidence des lacunes et des carences dans l’utilisation de ces outils en ligne par ces mêmes professionnels. Une étude détaillée est attendue dans les prochaines semaines. Au-delà de la nécessaire formation des professionnels de santé en général et des infirmiers libéraux en particulier quant à l’utilisation de ces outils numériques se pose également la question des équipements, qui doivent répondre à des normes précises et contraignantes, le plus souvent édictées sous l’égide de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSI).
Mais pour les infirmiers libéraux, d’autres problématiques se posent. La généralisation de la téléconsultation infirmière illustre cette montée en puissance du besoin de compétences numériques. Au-delà de ces évolutions, les infirmiers libéraux doivent, comme tout soignant, garantir la sécurité des données de leurs patients, une obligation accrue à un moment où les cyberattaques à l’encontre de professionnels de santé se multiplient. Maître de conférences à l’université Paris 8, Bénédicte Boyer-Bévière s’inquiète ainsi de nouvelles menaces : « Les attaques peuvent avoir des effets d’autant plus nuisibles que les pirates sont désormais capables de modifier à distance les dossiers des patients ou encore les dispositifs médicaux ». La formation des soignants et des IDEL(s) s’impose donc comme un sujet ô combien essentiel et important.
Et vous, estimez-vous être suffisamment formés pour accompagner cette numérisation de la santé ? Pensez-vous que ces formations au numérique doivent être considérées comme prioritaires pour la profession ?
26 avril 2023
Pas du tout formée autodidacte et du coup perte de temps à tenter des actions numériques en mode sécurisée Messagerie sécurisée pour échange pluripro, mon espace santé à agrémenter pour les patients et même pour soi, télé consultation non formelle et non renumerable car non prescrit par les docteurs qui ne s’y intéressent pas forcément, fautes de temps et de savoir faire