Le projet de réforme du décret infirmier a été lancé depuis plusieurs semaines, et les premiers retours montrent que toute la profession entend porter des revendications portant essentiellement sur la reconnaissance de leurs compétences.
Les infirmières libérales et hospitalières françaises en situation critique ….
Le manque d’infirmières libérales sur certains territoires et le manque chronique d’infirmières hospitalières dans la quasi-totalité des établissements sont des constats connus de tous depuis des années. Mais le sort des infirmières et des infirmiers français n’est en rien une exception et traduit une problématique bien plus généralisée autour de la profession. A la mi-juin, le conseil international des infirmières (CII) estimait même qu’il manquait à travers le monde plus de 6 millions d’infirmiers pour pouvoir faire face à toutes les demandes de soins.
En évitant de se montrer alarmiste, le CII s’inquiétait cependant des conséquences désastreuses sur la situation de la pandémie mondiale de coronavirus, qui a souligné, partout dans le monde, l’essoufflement des politiques de santé. Le manque de vocation des plus jeunes pour une profession indispensable à toute politique de santé, les grèves à répétition et les démissions en cascade de nombreuses infirmières sont autant de menaces pour la profession alors que celle-ci doit se « réinventer » pour faire face à de nouveaux défis. Car selon le CII, la situation des infirmières traduit
« l’incapacité des gouvernements à s’attaquer aux causes profondes de la fragilité, de l’affaiblissement grave et, dans certains cas, de l’effondrement de nos systèmes de santé »
Repenser la place de l’infirmière en période de pénurie de personnel soignant
Ce terrible constat est également applicable à la France, alors que les perspectives en matière de politique de santé misent sur une évolution nécessaire (et demandée depuis longtemps par la profession) de la place et du rôle de l’infirmière tant en ville qu’à l’hôpital. Alors que les autorités sanitaires cherchent à lutter contre cette pénurie de soignants (qui ne concerne pas que la profession infirmière), elles sont conscientes qu’elles devront s’appuyer sur ces dernières pour relever les défis de demain. C’est notamment pour accompagner leur réflexion, que le ministère de la Santé et celui de l’enseignement supérieur ont chargé l’IGAS (Inspection Générale des affaires sociales) de réfléchir aux pistes d’évolution pour la révision du décret infirmier. A cette occasion, l’Ordre National des Infirmiers (ONI) a déjà été entendu.
Il s’agit principalement de réfléchir aux nouvelles missions de la profession mais aussi d’adapter la formation des étudiantes et des étudiants qui en découlent. Pour l’ONI, l’actuel décret infirmier, qui date de 2004, est bien « trop contraignant », ne répondant plus aux exigences de la profession infirmière en 2022. Pour la profession, le changement doit être global, et l’ONI demande ainsi que l’on tienne désormais comme base les compétences et non plus les actes de soins, citant l’exemple de la vaccination qui selon lui, relève de la compétence des infirmières.
Reconnaître simplement les compétences des infirmières, une ambition à concrétiser en urgence
Sans lister les revendications de l’ONI pour les infirmières libérales et hospitalières, la profession entend simplement que soient véritablement reconnues les compétences des infirmières et notamment celles des IPA et IPAL. La profession souligne ainsi qu’elle représente « une force qui doit être mise à profit pour aller vers un système de prévention ».
Si cette avancée semble légitime et naturelle, la profession n’en demeure pas moins consciente qu’elle se heurtera au corporatisme médical. Le président de l’ordre , Patrick Chamboredon, le résume aisément en soulignant que
« (…) dans la réalité, les patients ont de plus en plus de besoins en soins et de moins en moins de médecins pour y répondre »
Il faut donc accepter cette nécessaire évolution, et surmonter les réticences qui ne manqueront pas de s’exprimer puisque la mission de l’IGAS entend bien entendre les revendications de tous les acteurs des soins en France. Les conclusions sont attendues pour la mi-juillet, et ce sera alors au ministère de la santé de trancher.
Et vous, pensez-vous que cette reconnaissance sera enfin actée ou estimez-vous que les réticences des médecins soient encore plus fortes ? Qu’attendez-vous concrètement de cette révision du décret infirmier ?
04 juillet 2022
Totale autonomie des soins de prévention ( ex massages retour veineux) Reconnaissance du rôle propre (écoute active, relation d'aide, éducation) Diagnostic infirmier ( anxiété, 14 besoins vitaux, cicatrisation)
04 juillet 2022
Concernant l'exercice libéral il est impératif de prendre conscience que cet exercice doit être renforcer par une formation complémentaire à valeur ajoutée dont les éléments sont de nature juridique, économique,stratégique et administrative. Préalable indispensable avant installation. Car une idel est avant tout patron de sa petite entreprise et sans aucun pré-requis le risque d'échec est aujourd'hui beaucoup trop grand. L'exercice libéral d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celui d'hier. La plupart des cabinets libéraux souffrent d'incompétence en gestion d'entreprise et survivent tant bien que mal au regard des conditions générales obligatoires et sont fracassés par de multiples et diverses anomalies et conflits qui démontrent la fragilité et l'incompétence de certains.