Comme tous les soignants, les infirmières libérales sont sollicitées de toute part pour faire face à une crise sanitaire exceptionnelle. Unis et mobilisés, les infirmiers libéraux espèrent bien que les problèmes soulevés lors de cette période seront enfin résolus….
Un déficit historique pour l’Assurance Maladie, une situation inédite et exceptionnelle
L’Assurance Maladie devrait afficher un déficit historique de 41 milliards d’euros en 2020. Cett situation inédite est sans comparaison avec les évènements que la sécurité Sociale a déjà du traverser. En 2010, le déficit record atteignait 28 milliards d’euros et correspondait à une crise subie par le gouvernement. Aujourd’hui, non seulement, les chiffres s’affolent, mais ce déficit résulte bien de la volonté du président de la République de soutenir l’économie française, quoi qu’il en coûte.
Les infirmières libérales, comme tous les professionnels de santé, s’inquiètent de cette situation qui ne sera pas sans conséquences sur leur activité dans les mois et les années à venir.
Auditionné par la commission du Sénat, le 15 avril dernier, Nicolas Revel, le directeur général de l’Assurance Maladie a souligné que le dispositif d’aides pour les professionnels de santé libéraux, dont les infirmières libérales, allaient coûter cher aux comptes publics. Ces aides accordées aux professionnels de santé viendront alourdir les dépenses déjà supportées par les autorités publiques :
- Achat d’équipements comme les respirateurs
- Financement des équipements de protection à commencer par les masques, les blouses, le gel hydro-alcoolique, …
- Les arrêtes maladies pour gardes d’enfants,
- Les primes aux soignants,
- ….
Les infirmières libérales pendant la crise sanitaire, des réponses partielles à des revendications nombreuses
Car en cette période de crise, les infirmières et infirmiers libéraux ont mis leurs revendications en sourdine. Il ne s’agit pas d’oublier les sujets de crispation, qui pouvaient exister entre les IDEL(s) d’un côté et le Ministère de la Santé de l’autre, mais bien de parer au plus urgent. Comme le personnel soignant hospitalier, les infirmières libérales se sont donc mobilisées en oubliant les sujets qui fâchent en temps normal, et de nouveaux sont apparus (manque de masques, de blouses, …). En revanche, ces professionnels de la santé s’inquiètent de l’après crise, de ce moment où il faudra bien trouver des financements pour surmonter les obstacles, qui existaient avant la crise. Avec un déficit abyssal, la marge de manœuvre de l’Assurance Maladie risque d’être réduite de manière conséquente.
Il faut néanmoins souligner que des efforts ont été faits pour s’adapter à cette situation exceptionnelle. L’Assurance Maladie a officialisé des soins COVID-19 par les infirmiers libéraux, et l’Assurance Maladie reconnaissait la légitimité de cette avancée notamment en expliquant :
« Tout prélèvement (veineux ou test de dépistage COVID) pour un patient COVID nécessite du temps supplémentaire (pour que l’infirmier puisse se protéger) et éventuellement apporter des conseils. De ce fait, l’Assurance Maladie autorise de coter en AMI 4 les actes de prélèvements. »
Les syndicats représentatifs de la profession reconnaissaient qu’ »il s’agit d’un premier pas mais le compte n’y est pas. »
Des infirmiers libéraux appelés au chevet des patients des EHPAD
Tout en restant prudent, le Ministère de la Santé souligne l’atténuation de la pression sur le système hospitalier, tout en soulignant la situation délicate voire difficile des EHPAD mais aussi le transfert d’une grande partie de la charge de soins sur les professionnels de santé dits de ville. Les infirmiers libéraux comme les médecins de ville doivent désormais prendre en charge les patients COVID à domicile, tant à leur retour d’hospitalisation qu’en cas de mise en quatorzaine.
Dans le même temps, la CNAM (Caisse Nationale Assurance maladie) a lancé un appel aux infirmières libérales pour qu’elles viennent travailler dans les EHPAD débordés par la charge de travail. La législation a été adaptée, pour permettre à tous les EHPAD de demander, via la plateforme inzee.care, à des infirmières ou infirmiers libéraux d’effectuer des visites de surveillance clinique et des soins aux patients COVID.
Cette situation soulève bon nombre de questions et de problématiques, pour lesquelles les autorités sanitaires devront apporter des réponses adaptées à la sortie de cette période de crise. Et les infirmières libérales, comme l’ensemble du personnel soignant, espèrent bien que les promesses tenues au cours de cette crise exceptionnelle ne s’envoleront pas, comme cela a souvent été le cas.
Et vous, estimez-vous, qu’une refonte du Système de Santé sera engagée en profondeur à la sortie de crise ? Ou pensez-vous que des ajustements mineurs seront effectués à la marge pour pallier au plus urgent ?