Les infirmiers libéraux aussi dénoncent une dégradation de leurs conditions de travail

Les infirmiers libéraux aussi dénoncent une dégradation de leurs conditions de travail

On évoque souvent le malaise et les difficultés rencontrées par les infirmières hospitalières. Mais les infirmiers libéraux sont eux-aussi concernés par cette dégradation des conditions de travail, pouvant conduire à l’épuisement professionnel. C’est ce que révèle notamment un forum organisé en octobre par l’URPS Infirmiers de Nouvelle Aquitaine.

 

La profession infirmière, un métier usant et fatiguant !

 

De nombreux infirmiers libéraux et hospitaliers déclaraient, il y a quelques mois, avoir apprécié être salués tous les soirs au plus fort de la crise sanitaire du Coronavirus. En les applaudissant tous les soirs à 20h00 pendant le confinement, la population redonnait du baume au cœur à une profession en souffrance. Plus de deux ans plus tard, les infirmières hospitalières ont déjà oublié ce moment de grâce. C’est ce qu’il ressort de la dernière édition du baromètre MNH Odoxa « Etat de santé des soignants et du personnel hospitalier ». Un infirmier hospitalier sur deux (52 % exactement) seulement se déclare satisfait de son travail. Et près de 3 infirmiers sur 4 jugent leur métier comme « fatiguant », alors qu’ils ne sont qu’un sur 4 dans la population française (27 %) toutes professions confondues. Les conditions de travail, la rémunération jugée insuffisante, … on connait aujourd’hui les griefs de ces infirmières hospitalières à l’encontre des autorités sanitaires. Toutes ces revendications poussent de plus en plus d’infirmiers hospitaliers à vouloir jeter l’éponge, que ce soit en changeant de métier ou en devenant infirmière libérale. Pourtant, exercer en tant qu’infirmière libérale n’est pas qu’une promesse de sérénité et de « retour à la vocation ».

 

Les infirmières libérales au bord de l’épuisement professionnel

 

Depuis la crise sanitaire, les Françaises et les Français ont compris la situation délicate de tous les soignants, qu’ils exercent à l’hôpital ou en ville. Et les infirmiers libéraux, comme les autres professionnels libéraux de santé, ressentent eux-aussi des difficultés à accepter l’évolution continue de leur activité. Contrairement aux infirmières hospitalières, les IDEL(s) ne peuvent s’appuyer sur des baromètres généraux tant les situations sont différentes selon les professionnelles concernées. C’est ce qu’a pourtant essayé de faire l’URPS Infirmier Nouvelle Aquitaine en organisant à la mi octobre un forum consacré à cette problématique. Interrogé par Infirmiers.com, le Dr Thevenot Jean, créateur de l’association « Mots » (L’association propose un accompagnement global des professionnels de santé qui se sentent épuisés et/ou dépassés), souligne la généralisation de ce mal-être des soignants, chiffres à l’appui : « Le nombre d’appels nationaux à l’aide à l’association a été multiplié par 260 % entre 2021 et 2022, sachant que celui émanant d’infirmiers a augmenté de plus de 50 % depuis janvier 2022 en Nouvelle Aquitaine. »

L’URPS Infirmier Nouvelle-Aquitaine souligne que les infirmiers libéraux font état des mêmes revendications que leurs confrères hospitaliers. Le manque de reconnaissance et de moyens fait partie des principaux griefs portés par la profession. Mais être infirmier libéral constitue également une aggravation de ces revendications. Ainsi dans la région de Nouvelle-Aquitaine, 60 % des IDEL connaissent des journées de travail de plus de 12 heures. La charge administrative constitue une autre spécificité de l’activité libérale, et les infirmiers libéraux ressentent une plus forte exigence des autorités en la matière. Aurélien Brunet, secrétaire de l’URPS Infirmiers Nouvelle Aquitaine, explique que la situation devient critique et alarmante : « On voit aussi aujourd’hui des IDEL qui enlèvent leur plaque. On a du mal à trouver des remplaçants. Le libéral est moins attrayant qu’avant. Un changement est en train de s’opérer un peu comme chez les médecins, avec des départs d’IDEL qui ne sont pas remplacés. »

Si le forum a permis de souligner que des solutions existent pour apaiser l’épuisement des infirmiers libéraux, que ce soit à travers des associations ou des initiatives prises ici et là, tous les acteurs soulignent qu’il devient urgent d’imaginer des solutions plus pérennes et plus durables pour prendre en compte la situation spécifique des infirmiers libéraux. Certes, la situation en Nouvelle Aquitaine ne peut pas être généralisée à l’ensemble du territoire, mais on peut cependant estimer que tous les IDEL(s) de France partagent en partie ce constat.

 

Et vous, ressentez-vous une aggravation de la situation ou même un épuisement professionnel plus conséquent qu’avant la crise sanitaire ? Comment pourrait-on, selon vous, améliorer significativement la situation ?

 

tous les commentaires

02 décembre 2022

Depuis avant l'été, nous passons,de plus en plus,de temps en coordination ville hôpital ou à essayer d'avoir des conseils (visites impossibles) de médecins débordés qui ont on peine le temps de nous,répondre. Pas d'acte donc bénévole! Ce n'est plus de notre responsabilité car nous avons prévenu de cette situation! Je pense cesser mon activité et tant pis si je ne suis pas remplacée. Les jeunes ne réalisent pas l'investissement que représente un cabinet et n'ont pas la ni au. Ils ont raison de ne pas vouloir travailler à perte mais si c'est sur le dos des titulaires, tchao bye bye. Les conditions poyr toucher les aides (que nous n'avions pas) sont un vrai casse tête!

24 novembre 2022

Moi aussi la situation s'est dégradée : je me sens plus fatiguée moralement qu'avant et j'ai même des angoisses quand à ma pratique

22 novembre 2022

La dégradation de notre activité Libéral est pour ma part liée à 4 causes majeures: - la crise Covid qui nous surcharge et nous expose continuellement au virus tandis que les patients boudent le port du masque. - l'instauration du forfait BSI qui à l'évidence engendre une baisse considérable du chiffre d'affaire. -la mise en place des maisons de santé regroupant des cabinets d'IDELs favorisées par les médecins, tandis que les autres cabinets existants en dehors de ces structures font leur patientele sans aide. -Enfin, le changement des mentalités, l'infirmier Libéral n'est pas respecté ni reconnu. Le tiers payant expose à de fréquents impayés et dévalorise le soins infirmier. Les gens considèrent de par leurs grandes exigences d'aujourd'hui que tout leur est dû.

22 novembre 2022

Déjà dans beaucoup de cas si les infirmières libérales ne sont pas remplacés c’est qu’on ne leur donne pas l’accréditation et deuxièmement je suis une infirmière de 65 ans et je peux vous dire que c’est moins dur actuellement ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas dur du tout La véritéc’est que les jeunes ne supporte plusl l’insupportable Voilà pourquoi

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