Les infirmières libérales ont pu se sentir agressées et accusées à tort en regardant le dernier numéro de Cash Investigation consacré aux fraudes à la sécurité sociale. Les accusations contre les IDEL(s) sont nombreuses, et l’émission fait vaciller toute une profession.
La crise sanitaire a permis à toutes les Françaises et à tous les Français de prendre conscience de l’importance et même de la nécessité de réformer notre système de santé. Les citoyens sont eux-aussi appelés à donner leur avis sur cette nécessaire évolution notamment à travers le CNR Santé. Les médias, quant à eux, éclairent ce débat sous une forme qui peut apparaître comme profondément injuste et même scandaleuse aux yeux des soignants en général et des infirmières et infirmiers libéraux en particulier. Ainsi en est-il du magazine Cash Investigation, diffusé ce jeudi 08 décembre sur France 2. Sous la direction d’Elise Lucet, les journalistes d’investigation promettaient de répondre à une question : Hold-Up sur la sécu : à qui profite la fraude ?
Les infirmiers libéraux pointés du doigt par les médias, une image de marque encore ternie !
La célèbre et très polémique émission d’investigation proposait ainsi de revenir sur les fraudes commises par des professionnels de santé au détriment de l’Assurance Maladie. Car il faut le souligner, l’émission ne laissait planer aucun doute : les fraudes à la sécurité sociale ne seraient pas des erreurs commises par les IDEL(s) et les autres soignants mais relèveraient bien d’une intention de « s’enrichir ». Et les journalistes d’enfoncer le clou, en soulignant que les patients ne constituent qu’une très faible part de ces fraudes à l’assurance maladie, qui, pour leur très grande majorité, sont dues aux professionnels de la santé. Dans une mise en scène quelque peu déplacée, Cash Investigation révèle même le tiercé de tête des fraudeurs. Très très loin devant les médecins généralistes et les masseurs kinésithérapeutes, les infirmières et infirmiers libéraux sont sacrés, devant des millions de téléspectateurs, champions de la fraude. On est loin de la période du début de crise sanitaire, au cours de laquelle la population rendait hommage à tous les soignants, y compris aux infirmiers libéraux, au cours des applaudissements du 20h00. Les infirmiers libéraux sont coupables de fraudes massives et les journalistes vont même jusqu’à détailler l’organisation délictueuse mise en place par deux IDEL(s) pour arnaquer la sécurité sociale et obtenir le remboursement d’actes fictifs.
Un acharnement contre les infirmiers libéraux ou une représentation de la réalité ?
En s’appuyant sur les textes de la Cour des Comptes mais aussi sur des rapports émanant d’autorités publiques, les journalistes ont, en quelques minutes, ruiné la réputation des infirmières et infirmiers libéraux. Certes, on souligne doucement que les fraudeurs représenteraient moins de 8.5 % de la profession. Mais dans le même temps, les journalistes s’efforcent de démontrer comment il est « aisé » pour une infirmière libérale de percevoir indûment le remboursement de soins jamais dispensés. Tout est décortiqué, les journalistes expliquant aux spectateurs comment la CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie) peut se faire avoir par des procédés si grossiers. « On paye à l’aveugle. C’est la force de l’Assurance-maladie. On est assez fiers » entend-on au cours de l’émission, soulignant au passage l’absence de contrôles des professionnels de santé. Si le ministre de la Santé, François Braun, promet le durcissement des contrôles, le président de l’Ordre National des Infirmiers (ONI), Patrick Chamboredon a eu bien du mal à faire valoir qu’il ne faille pas présenter la profession en ne se basant que sur les fraudeurs.
Si de récentes études soulignent combien les Français en général ont confiance dans les infirmières et les infirmiers, cette relation pourrait être mise à mal par une telle émission, dont la présentation ne laissait aucun doute sur la finalité : « Les infirmiers libéraux sont les professionnels de santé qui fraudent le plus. Nous vous dévoilerons comment certains d’entre eux gonflent artificiellement les factures des assurés et notamment des patients les plus âgés et vulnérables ».
Et vous, qu’avez-vous pensé de cette émission ? Estimez-vous que cette dernière puisse dégrader cette relation de confiance existant entre les patients et les IDEL(s) ? Considérez-vous que la profession soit maltraitée et stigmatisée ou estimez-vous, au contraire, qu’elle soit traitée comme elle doit l’être ?
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22 décembre 2022
Je suis Idel , je me demande si ce genre d’émission n’a juste pas été commander pour justifier de nouvelles mesures répressives sur les indus . J ai eu des commentaires de mes patients y’a sur cette émission et quand je leur ai expliqué déjà que seul le premier soin été payé intégralement , que le pansement simple était à 8 euros ect … ils ont compris pas mal d’erreur véhiculées par l’émission en question . Nous sommes beaucoup à sous coter nos soins en raison de cette épée de Damocles . Cela remet en question par ailleurs la volonté de ces médiats à orienter une information. J aimerai que nous faisions une émission pour rectifier le tir et montrer ce que nous faisons vraiment chez nos patients ! Des volontaires ?
22 décembre 2022
Je suis toujours surpris de ne jamais entendre parler « des indus » de la part du régime obligatoire et complémentaire santé que ce soit pour les professionnels de santé mais également pour les particuliers. Chaque année, je me retrouve avec des impayés des caisses mais ça, cash investigation n’en parle pas!
10 décembre 2022
J'ai regardé avec attention, et partage la normalité de dénoncer les fraudes grossières, les abus de certains, tout en sachant qu'en pratique, face à la réalité, il est parfois difficile de trancher sur la meilleure chose à réaliser pour le patient et la manière de le coter. Cette émission d'investigation, j'en apprécie chaque numéro, elle est d'utilité publique, mais la ligne éditoriale est trop marquée d'un côté, laissant d'en l'ombre une partie primordiale de la réalité. Le style direct et franc me convient très bien, mais la limite est de n'être encore une fois pas assez global, on a toujours la partie procureur, accusatrice, mis en exergue, et jamais la partie avocat de la défense, ou alors un mauvais avocat commis d'office, qui a autre chose à faire, or dans cet épisode, on parle de professions encore plus d'utilité publique que l'émission, les professionnels de santé n'ayant pas pour seul objectif, l'aspect lucratif. Pour en revenir à moi, depuis quelques temps je vis mal les choses, j'ai parfois envie de tout arrêter pour être tranquille, je ne sais plus comment faire, je pense sans cesse au prochain contrôle, suite aux 3 contrôles de ces 3 dernières années, bien que je pense, avoir déjà prouvé ne pas être un fraudeur, faisant un long effort administratif de production de preuve, je suis lassé de la suspicion, et je perds par moment mon grand engagement, maintes fois je vais encore jusqu'à l'épuisement, sans rien bâcler, et donnant tout ce que j'ai, de 5h du matin à minuit, et malgré une grande expérience, une connaissance éguisé de la nomenclature et de ce qu'on attend de moi, je commence à perdre l'essentiel, la foi dans ce que je fais, la question de la légitimité, face à la pression administrative et financière, je pense qu'il faut être inconscient pour être, désormais, serein. Mon humeur baisse dangereusement, comment pour être irréprochable en émettant des factures à la caisse, c'est une équation mathématique d'une difficulté exponentielle.
10 décembre 2022
Je suis libérale depuis 1979 je ne me sens pas concernée par ces accusations gravissimes concernant notre profession. Les médias veulent anéantir toutes les professions Dites "libres "mais soumises car le mot libéral n'a de libéral que le nom, nous croulons sous les obligations administratives en plus de notre activité pour laquelle nous avons le devoir de répondre au patient 24h/24 . Nous sommes une des rares professions a la disposition des malades avec conscience de nos responsabilités et dévotion . L heure de ma retraite approche et c 'est avec beaucoup d amertume que je quitte la profession en lisant ces accusations !