Une loi infirmière infirmier : un espoir ou la peur d’une déception ?
En annonçant une prochaine loi infirmière – infirmier, le premier ministre a suscité autant d’espoirs qu’il n’a fait renaitre des doutes.
Les infirmières au cœur des projets de transformation du système de soins
Dans son discours de politique générale, prononcé le 1er octobre devant les députés, le premier ministre, Michel Barnier, a rappelé que si la santé était au cœur des préoccupations quotidiennes des Françaises et des Français. Elle figurait également dans les priorités du gouvernement avec deux objectifs prioritaires et urgents.
- La transformation de l’hôpital public mis à mal depuis des années,
- La lutte pragmatique et efficace contre les phénomènes de désertification médicale.
Il n’est pas le premier à l’affirmer,. Les infirmières libérales et hospitalières, comme toutes les autres professions de santé, n’entendent plus se contenter de promesses. C’est pourquoi, le chef du gouvernement a expliqué vouloir agir avec « pragmatisme et bon sens ». Il souligne ainsi que la profession infirmière serait au cœur des transformations à venir.
Dans les propos, le premier Ministre, a souligné qu’il avait entendu et compris les revendications de la profession. Il a déclaré la rédaction d’ » une loi infirmière – infirmier qui ira plus loin dans la reconnaissance de leur expertise et de leurs compétences et leur donnera un rôle élargi dans la prise en charge des patients ». Si le premier ministre s’inscrit dans les multiples projets de réforme de la profession, qui ont été conduits ces derniers mois (sans qu’aucun d’eux ne parvienne à terme), il entend faire de cette loi infirmière – infirmier le socle pour imaginer l’organisation des soins de demain, en s’appuyant pleinement sur les plus de 640.000 infirmières et infirmiers.
La loi infirmière – infirmier, un horizon rassurant pour les IDEL(s) ?
Pouvoir s’appuyer sur les compétences reconnues des infirmières et des infirmiers s’impose, selon le chef du gouvernement, comme un levier incontournable pour répondre aux besoins de soins des Français. Outre un nouveau dispositif censé inciter les médecins généralistes à s’installer dans des déserts médicaux, Michel Barnier entend donc permettre plus facilement et plus largement la délégation de soins et de compétences, en refusant d’être contraint par l’expression des corporatismes, qui pourraient s’exprimer. En d’autres termes, le gouvernement entend donc bien faire adopter cette loi infirmière infirmier, malgré les prévisibles réactions hostiles du corps médical.
Le pragmatisme affiché a pu séduire les soignants en général et les infirmiers libéraux et hospitaliers en particulier. Tous attendent désormais que ces annonces soient rapidement traduites en actes concrets. D’autant plus que bien d’autres sujets restent encore à débattre. La présidente de l’Ordre National des Infirmiers (ONI), Sylvaine Mazière-Tauran, s’est néanmoins félicitée des annonces faites par Michel Barnier.
« La reconnaissance de leur action et l’évolution de leurs missions sont une nécessité de santé publique. Nous sommes donc extrêmement satisfaits de l’écoute et du pragmatisme du Premier ministre face à une situation d’urgence. »
Elle rappelle cependant que les attentes des infirmières et des infirmiers sont immenses.
« Les soins relationnels, la coordination des parcours de soins, la prévention, et la formation des futures générations d’infirmiers, … »
Et vous, estimez-vous que cet engagement du premier ministre soit de bon augure ? Pensez-vous que cette loi infirmière sera rapidement mise en œuvre ?