Quelques jours avant la dissolution de l’Assemblée Nationale, une proposition de loi avait déclenché la colère des infirmiers libéraux. Elle portait sur la création d’un statut libéral pour les aides-soignants …
Les infirmiers libéraux, irrités d’une nouvelle proposition de loi consacrée aux aides-soignants
C’est un débat récurrent depuis quelques années, et une récente proposition de loi, déposée le 28 mai dernier, a relancé les débats. Certes, la dissolution de l’Assemblée Nationale offre un répit à la profession infirmière, qui continue cependant à se mobiliser. La proposition portée par des députés du Modem et de Renaissance vise à permettre aux aides-soignantes d’exercer en tant qu’indépendantes. Cette mesure vise les économies potentielles et la lutte contre la désertification médicale. Tout cela en garantissant:
« la reconnaissance et les avantages que ces professionnels méritent, tout en leur garantissant des perspectives d’évolution professionnelle et des conditions de travail optimales ».
Déjà évoquée, cette proposition a heurté les infirmiers libéraux, qui se sont mobilisés contre. Tous les syndicats représentatifs des IDEL(s) (Convergence Infirmière, Syndicat National des Infirmières et Infirmiers Libéraux (SNIIL)…) ont dénoncé une telle proposition, en soulignant qu’elle était en outre très mal venue, à un moment où on discute toujours de la réforme de la profession infirmière. Ainsi, le SNIIL s’étonne publiquement dans son communiqué de presse que la discussion sur la loi « en cours depuis des mois sur la refonte de la profession infirmière n’est toujours pas aboutie et contredit les propos du ministère souhaitant remettre en avant le rôle propre infirmier ».
Une menace pour le rôle et les missions de l’IDEL ?
La proposition permettrait ainsi aux aides-soignants de se voir « déléguer par l’infirmier certains actes accomplis et soins dispensés ». La profession accepte la délégation de tâches, mais doute de son intérêt pour la santé.
En outre de ces querelles consacrées aux soins eux-mêmes, les infirmiers libéraux soulignent la confusion que pourrait faire naître cette mesure dans l’esprit des patientes et des patients. Un chevauchement des compétences entre aides-soignants et infirmiers libéraux constituerait un « non-sens », alors même que les autorités publiques rappellent le rôle central que doit occuper l’infirmière dans les soins de ville. Les IDEL(s) préviennent que cette « concurrence » entraînera une « concurrence tarifaire ». Par ailleurs, Le SNIIL dénonce cette menace dans un contexte déjà difficile pour les infirmières et infirmiers libéraux
Cette situation serait tout simplement intolérable vis-à-vis d’une profession qui se mobilise depuis des mois pour faire entendre son manque de reconnaissance et ses difficultés financières.
Faut-il rappeler que ces syndicats ont fait supprimer une proposition de formation accélérée pour des aides-soignants voulant devenir infirmiers (Automne 2023) ? En effet, La profession se mobilise, voyant ces évolutions comme des menaces pour son avenir. Seront-ils entendus par la prochaine majorité ? Il faudra patienter jusqu’au 7 juillet pour le savoir…
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