Perte de sens de la profession infirmière, les étudiantes également concernées ? - Albus, l'appli des infirmiers

Perte de sens de la profession infirmière, les étudiantes également concernées ?

Perte de sens de la profession infirmière, les étudiantes également concernées ?

 

Alors que les autorités publiques soulignent, depuis des semaines, la pénurie d’infirmières, les étudiantes en soins infirmiers sont de plus en plus démoralisées. Faut-il y voir une conséquence de la crise sanitaire que nous venons de traverser ? Ou une dégradation continue d’une situation déjà bien connue ?

Les futures infirmières libérales et hospitalières elles-aussi en crise !

Après ces deux ans de crise sanitaire, la Fédération Nationale des étudiants en sciences infirmières (FNESI) a réalisé sa vaste enquête bien-être 5 ans après la précédente édition. Si de nombreux étudiants en IFSI ont apporté leur témoignage sous l’hashtag dédié (#noussoigneronsdemain), les résultats de l’enquête soulignent la dégradation du moral de ces étudiantes et étudiants en soins infirmiers. Dans sa présentation, la présidente de la FNESI, Mme Mathilde PADILLA souligne que la situation n’est pas nouvelle, mais que les étudiants en soins infirmiers souffrent depuis bien longtemps d’un système de santé dégradé.

Nous traversons une perte de sens sans précédent pour notre profession

Mme Naïza SAVIGNAT, attachée de presse en charge de la lutte contre les discriminations à la FNESI en 2021-2022, déplorait que les autorités ne semblent découvrir cette souffrance qu’à l’occasion de la crise sanitaire, qui a contraint les IFSI et plus généralement tous les étudiants en santé à se mobiliser pour pallier les dysfonctionnements d’un système de santé à bout de souffle. Les statistiques et les réponses aux questionnaires soulignent que cette dégradation des conditions d’études conduit à une augmentation significative du nombre d’étudiantes et d’étudiants, abandonnant leurs études avant même d’avoir obtenu le diplôme d’État d’Infirmier. Un « constat édifiant », alors que la France connait une pénurie inédite d’infirmières et d’infirmiers. Pour la FNESI, il est urgent d’agir, car les étudiants d’aujourd’hui constitueront les infirmières et infirmiers de demain.

« C’est à vous aujourd’hui de prendre soin des soignantes de demain. Il est encore temps d’éviter la rupture de notre système de santé. »

 

En appelant les autorités publiques à réagir sans attendre, la FNESI n’en oublie pas pour autant les circonstances exceptionnelles de ces deux années qui ont, au vu des résultats de cette enquête bien-être, mis en lumière l’ensemble des problématiques et aggravé une situation déjà jugée délicate pour les futures infirmières de France.

 

La crise du Covid-19, une mise en lumière de problèmes plus structurels

 

Au printemps 2020, lors de l’apparition du coronavirus, les étudiantes et étudiants des IFSI ont très rapidement été mobilisés pour venir renforcer les équipes de soignants. Les infirmières libérales et hospitalières étaient alors sous pression, et le pays connaissait son premier confinement. A situation exceptionnelle, mobilisation exceptionnelle, et ce sont donc bien tous les étudiants en santé qui furent appelés à la rescousse, alors même qu’aucun encadrement législatif, ni aucun texte réglementaire n’avait prévu pareille situation. Deux ans après, on se souvient des errements, que cela avait engendré. Les témoignages des étudiants de 2020 soulignaient que si certains travaillaient des semaines durant sans aucun contrat ni convention, d’autres se confrontaient à l’absence de repos et/ou au défaut d’équipements, quand d’autres encore devaient endurer une gestion hasardeuse des plannings, … Médecins, pharmaciens, infirmières, … tous les étudiants voyaient leur « formation » suspendue, et tous les syndicats étudiants expliquent que cette mobilisation pleine et entière avait « considérablement mis en péril leur santé mentale, physique et leurs conditions de vie et d’études ».

Cela aura permis, comme le rappelait Mme Naïza SAVIGNAT, de prendre conscience des problèmes de ces étudiants en santé. Mais cela aura également été l’occasion de s’étonner de l’absence de textes régissant ces situations d’exception. C’est pour pallier cette carence, qu’un décret publié au Journal Officiel du 29 avril dernier, organise désormais la mobilisation des étudiants en santé en cas de crise sanitaire majeure. C’est une première avancée, saluée par tous les syndicats étudiants. Maintenant que cette question de la situation exceptionnelle a été traitée, la FNESI et les étudiants en soins infirmiers espèrent que le quotidien de ces étudiants en soins infirmiers bénéficie de la même attention et de la même rapidité de traitement. Seront-ils écoutés ?

 

Comprenez-vous que les étudiantes infirmières aient été heurtés par ces conditions exceptionnelles des deux années précédentes ? Quelles seraient, selon vous, les mesures urgentes à prendre pour améliorer les conditions des étudiantes et des étudiants en IFSI ?

tous les commentaires

09 juillet 2022

Je n'ai pas de commentaire ni de solution Je suis juste d'accord avec vous

09 juillet 2022

Il serait urgent de revoir la formation pratique des étudiants, l'encadrement plus cible de toute technique de soins, l'enseignement technique en IFSI avat de les jeter dans l'arène oû les IDE du terrain n'ont pas de temps à consacrer à cet enseignement ! Ce ne sont pas des pédagogues, donc, refondre le programme dans ce sens me semble une solution!

06 juillet 2022

Bonjour, il serait essentiel à mon sens de revoir les conditions d admissibilités en école de soins infirmiers.. il me semble évident que le système actuel ne permet pas d'avoir des étudiants motivés par la fonction d'où le décrochage massif durant le cursus .. entre ceux qui sont là par défaut,les autres qui se sont clairement trompés de filière ou encore ceux qui ne sont absolument pas faits pour travailler au contact des personnes ... Et il apparaît évident qu'une refonte du système de formation en lui-même en cours et sessions de stages et à repenser en profondeur .. je fais partie de la vieille école avec une sélection a l'admissibilité puis des effectifs et des cours permettant un suivi individualisé de qualité avec des contenus réfléchis à la pratique et aux besoins sur le terrain ,des intervenants extérieurs motivés ...etc .. je suis profondément attristée de voir comment cette formation de soins à évoluée ! Nous étions tous très motivés par nos fonctions et nos responsabilités .. il faut retrouver ce goût du soin de qualité !

04 juillet 2022

attachée de presse en charge de la lutte contre les discriminations à la FNESI: j ai étouffé de rire de voir ce genre de truc !!!! `

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