Plus d’une IDEL sur deux envisage de quitter le métier dans les 5 ans ! - Albus, l'appli des infirmiers

Plus d’une IDEL sur deux envisage de quitter le métier dans les 5 ans !

Plus d’une IDEL sur deux envisage de quitter le métier dans les 5 ans !

C’est le résultat d’une très récente étude, qui inquiète les professionnels mais aussi les autorités publiques. Alors que ces dernières veulent s’appuyer sur les IDEL(s) pour rendre notre système de santé plus efficient, ils redoutent de voir le nombre d’infirmières libérales s’écrouler dans les années à venir.

Les infirmiers libéraux, des professionnels excédés et inquiets de leur avenir

Depuis quelques semaines, les infirmières et les infirmiers libéraux sont reconnues par les autorités publiques comme l’un des leviers mobilisables pour transformer en profondeur notre système de santé. D’un autre côté, de nombreux infirmiers libéraux dénoncent le mépris dont ils se disent victimes par ces mêmes autorités. Cette réalité aux deux visages reflète bien l’état d’esprit d’une grande partie de la profession. Ce sont, en tout cas, les conclusions d’un vaste sondage, que le syndicat Convergence Infirmière a mené en février dernier. En présentant les résultats de cette étude sobrement intitulée « Quel avenir pour les IDEL ? » , la présidente du syndicat, Mme Ghislaine SICRE souligne que les infirmiers libéraux sont de plus en plus nombreux à jeter l’éponge et que « Notre belle profession infirmière suscite de moins en moins de vocations même si aujourd’hui cette fuite des IDEL est compensée par l’arrivée des IDE salariées qui démissionnent des établissements hospitaliers ou médicaux sociaux».

Les raisons pouvant expliquer cette dégradation de l’attractivité de la profession sont nombreuses, mais l’absence d’écoute des autorités publiques et le mépris évoqué ci-dessus en constituent une des principales. En effet, la quasi-totalité des infirmières libérales (96 %) estiment que les problématiques de la profession ne sont pas entendues et encore moins prises en compte.

Pourquoi les infirmiers libéraux n’en peuvent plus ?

Plus d’une infirmière libérale sur deux (56.3 % précisément) envisage ainsi de changer de métier dans les 5 ans. C’est une souffrance pour les infirmiers libéraux concernés mais aussi un sujet d’inquiétude pour les autorités publiques, à un moment où la pénurie d’infirmières se fait cruellement sentir. Quand on interroge ces infirmiers libéraux sur les raisons de leur « découragement », les IDEL(s) évoquent :

  • Les contraintes administratives restent les raisons les plus souvent évoquées (84 %). Il faut dire que 9 infirmières libérales sur 10 (89 %) se « sentent pénalisés par un excès de procédure administrative ». Plus d’une infirmière sur deux (52%) déclare consacrer entre 2 et 5 heures à gérer son administratif chaque semaine.
  • La baisse des revenus des infirmiers libéraux constitue une autre raison majeure de cette démotivation (68 %). La présidente du syndicat est sévère en constatant : Présents 7 jours sur 7, 365 jours par an, sur tout le territoire national, par tous les temps, nous sommes pourtant de moins en moins bien rémunérés, tous les jours plus écrasés de charges»
  • Pour 41 % des infirmiers libéraux, les difficultés avec les patients peuvent également expliquer ce détournement des IDEL(s). Il faut souligner que la grande majorité des infirmiers libéraux interrogés considèrent que ces relations patients-soignants se sont dégradées depuis la crise du covid-19.
  • Sans surprise, les procédures en réclamation d’indus sont évoquées par 36 % des infirmières libérales interrogées. 65 % des IDEL(s) interrogés déclarent ainsi avoir fait l’objet d’une telle procédure dans les 5 ans. Et la loi autorisant à l’application d’une pénalité forfaitaire par la CPAM a aggravé encore le sentiment d’injustice ressenti par les infirmiers libéraux.

La coupe semble donc être pleine pour les infirmiers libéraux, et la situation peut alerter. En réfléchissant aux pistes pour rendre notre système de santé plus efficient, le gouvernement a déjà laissé entendre que les infirmières libérales pourraient constituer un socle pour réussir à libérer du temps médical. Mais d’éventuels élargissements du droit de prescription et/ou des compétences de la profession impliquent de conserver cette répartition des IDEL(s) sur l’ensemble des territoires de l’Hexagone et donc de tout faire pour « empêcher cette vague de départs ».

Et vous, ressentez-vous ce découragement ? Pour quelles raisons ? Quelle serait selon vous LA mesure à prendre en urgence pour redonner confiance à toute la profession ?

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