Pourquoi le statut d’Infirmière en pratique avancée peine à attirer ? - Albus, l'appli des infirmiers

Pourquoi le statut d’Infirmière en pratique avancée peine à attirer ?

Pourquoi le statut d’Infirmière en pratique avancée peine à attirer ?

On en parle de 2018, et l’infirmier en pratique avancée concentrait de nombreuses ambitions de la part des autorités publiques. Pourtant force est de constater que la profession peine à attirer de nouveaux candidats, et que la France sera loin très loin de tenir ses objectifs en la matière.

La pratique avancée, une ambition pour la profession infirmière ?

 

Tous les soignants se souviennent des ambitions portées par la réforme du système de Santé dévoilée en 2018. Le plan Ma Santé 2022 ambitionnait de transformer en profondeur le système de santé, en renforçant les incitations au travail coordonné, en faisant de l’exercice solitaire une « exception » et en introduisant de nouvelles pistes pour libérer du temps médical. On se souvient des protestations des infirmières libérales et hospitalières notamment s’agissant de la création d’une nouvelle fonction : les auxiliaires médicaux. C’est dans ce cadre, que le ministère de la Santé avait officialisé la création d’un nouveau statut pour la profession infirmière : Infirmier en pratique avancée (IPA). Affublée du qualificatif de « super-infirmière », cette profession accessible aux infirmières libérales et aux infirmières hospitalières, répondait à des revendications anciennes. Le gouvernement attendait beaucoup de cette officialisation de la pratique avancée pour la profession infirmière et affichait une ambition de 5.000 IPA avant la fin de l’année 2022. Il est donc temps de tirer un premier bilan.

L’infirmière en pratique avancée, un échec annoncé ?

 

Si on se base uniquement sur les chiffres, la désillusion est grande pour les autorités sanitaires. On ne compte aujourd’hui que 935 IPA (63 diplômés en 2019, 260 en 2020 et 612 en 2021)[i]. 1425 infirmières et infirmiers sont actuellement engagés dans le cursus. Autant dire, que l’objectif ne sera même pas rempli à moitié, ce qui constitue un véritable revers pour les autorités publiques. Les explications sont nombreuses et multiples, et vouloir expliquer cet échec n’est pas aisé.

Un manque de communication et d’information peut l’expliquer en partie, alors que d’autres observateurs pointent l’importance de l’investissement professionnel et personnel des infirmières et infirmiers choisissant de devenir IPA. En effet, la formation universitaire n’est accessible qu’après 3 ans d’exercice, ce qui peut compliquer le choix des infirmières libérales (financement de la formation, organisation, …) mais aussi des établissements hospitaliers ou privés surtout en cette période de « pénurie de personnel soignant ». Un(e) étudiant(e) peut choisir de suivre le cursus IPA en formation initiale, mais celui-ci ne sera alors validé qu’après 3 ans d’exercice.

La pratique avancée pour l’infirmière libérale, une absence de lisibilité

 

Présidente de l’UNIPA, Tatiana Henriot explique également qu’en tant que nouvelle profession, l’IPA connait aujourd’hui encore beaucoup d’obstacles pour conduire à bien ses missions au quotidien. Elle dresse une liste de ces difficultés en expliquant par exemple :

 

«  (…) la facturation auprès des IPA qui exercent en libéral ne peut pas se faire grâce à l’avenant 7 de la convention nationale des infirmières et infirmiers libéraux alors que c’est possible dans le public. « 

Non seulement cela freine le déploiement de ces infirmières en pratique avancée, mais cela a également conduit, certaines IPA déjà diplômées, à « jeter l’éponge » selon Mme Henriot.

Enfin, à l’origine, la pratique avancée pour la profession infirmière concernait aussi bien la voie hospitalière que les soins primaires. Dans ces premiers recensements effectués en 2019 et 2020, l’UNIPA constatait que la moitié environ des infirmières entrant en formation se destinait à devenir Infirmière en pratique avancée libérale (IPAL). La situation a radicalement changé, puisque ces infirmières libérales représenteraient aujourd’hui moins de 20 % du contingent de professionnels actuellement en formation. C’est d’autant plus problématique, que l’infirmière en pratique avancée est aujourd’hui encore présentée comme un des nombreux dispositifs, devant permettre de lutter contre les conséquences d’une désertification médicale, qui devrait perdurer encore pendant plusieurs années.

 

Et vous, comment expliquez-vous ce manque d’attractivité de cette nouvelle profession qu’est l’IPA ? Avez-vous envisagé de vous former ? Pourquoi ?

[i] Étude de l’Union Nationale des Infirmiers en pratique avancée (UNIPA)

tous les commentaires

11 mai 2022

La reconnaissance salariale tout simplement

09 mai 2022

La rémunération des études n’est pas à la hauteur du manque à gagner et de l’investissement personnel et financier en cas de formation professionnel De plus sur mon secteur aucun médecin libéral ne veut travailler avec une IPAL Je voulais m’engager sur cette voie et j’ai abandonné de peur du FLOP

09 mai 2022

Bonjour J'ai en effet envisagé cette formation après 15 années de pratique hospitalière (gastro, hématologie, oncologie, hôpital de jour hiv et concoogie,......) mais depuis l'obtention du concours de l'éducation nationale qui me permet de travailler depuis 13 ans en santé public (lycée puis service de medecine universitaire de prévention et promotion santé) où j'ai également obtenu un DU (diplome universitaire) de gestion du stress et de l'anxiété (fac de médecine de Lille 2) je ne suis plus illigible à la formation d'IPA ne dépendant plus de a FPH mais de la FPE....... Malgré ce concours supplémentaire et ce diplôme universitaire supplémentaire je ne suis plus considérées apparemment comme une infirmière assez compétente puisque je suis exclus de la plupart des dispositifs de l'état, ma grille indiciaire est inférieure même si je suis bien évidemment cat A également....Cette expérience en santé public n'est pas considérée comme un complément de notre formation hospitalière.... C'est vraiment décourageant..

09 mai 2022

Cette formation m’intéresse ++ mais le financement me paraît énorme et trouver une université qui fait cette formation en alternance, permettant ainsi de pouvoir continuer à travailler en libéral, est un vrai casse tête ! Si vous avez des tuyaux je suis preneuse

09 mai 2022

La fonction est très intéressante mais, j’aurais préféré un cursus avec validation des acquis. La durée de la formation et son financement ne me permet pas de l’envisager, étant en libérale..

09 mai 2022

Comment etre liberal et partir en formation a temps plein ? Aussi longtemps ? Alternance cours et ancienne vie professionnelle serait une solution avec des cours en distanciel

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