Pourquoi les infirmiers libéraux ne se mobilisent pas durablement ? - Albus, l'appli des infirmiers

Pourquoi les infirmiers libéraux ne se mobilisent pas durablement ?

Pourquoi les infirmiers libéraux ne se mobilisent pas durablement ?

L’UNIDEL a annoncé sa disparition, faute d’engagement des infirmières et des infirmiers libéraux. Un constat amer qui pose la question de la mobilisation des IDEL(s). 

L’UNIDEL n’existe plus, une fin décevante pour les infirmiers libéraux ?

 

C’est un sujet récurrent depuis plusieurs années, dès lors que l’on évoque les infirmières et les infirmiers libéraux. En effet, ces derniers portent de nombreuses revendications et sont de véritables forces de proposition pour faire évoluer le système de santé. Pourtant, les IDEL(s) ont du mal à se faire entendre et à obtenir gain de cause quand il s’agit de concrétiser ces innombrables aspirations. Certains ont parfois évoqué la féminisation de la profession pour expliquer en partie cette incapacité à faire bouger les lignes, alors que d’autres insistent sur le manque de mobilisation et de cohésion de la profession lorsqu’il s’agit d’agir concrètement.

C’est l’amer constat que dressent les dirigeants de l’Union nationale des infirmiers diplômés d’État libéraux (UNIDEL). Les membres du conseil d’administration de l’association ont ainsi fait connaître la fin de cette Union « faute de repreneurs ». Les membres du CA de l’UNIDEL ont donc décidé de jeter l’éponge, car personne ne s’était présenté pour prendre la relève. C’est donc la fin d’une histoire, née il y a 7 ans. La présidente de l’UNIDEL, Mme Marieke Motto, déplore cette disparition :

«Tout au long de ces sept années, nous avons tenté de fédérer, alerter et informer. Tout au long de ces sept années, nous avons toujours trouvé la motivation nécessaire pour continuer. Mais les différentes élections en perte générale d’intérêt sont passées par là, démontrant un attentisme grandissant de la profession. »

Une voix de moins pour porter la parole des IDEL(s)

 

Les pages de l’UNIDEL sur les réseaux sociaux ont été désactivées et l’UNIDEL ne portera plus la parole des infirmiers libéraux, alors que depuis l’origine l’association souhaitait proposer une voie différente des syndicats représentatifs de la profession. C’est un des principaux regrets de Mme Motto : « Les Idels ne se rendent pas compte qu’ils perdent une association qui leur apportait du soutien sans étiquette politique, qui les orientait et qui affichait une liberté de parole dont les syndicats ne disposent pas. »

Il serait difficile d’expliquer et de revenir sur tous les arguments listés par l’UNIDEL pour expliquer cette fin brutale. Mais on peut en souligner l’un des principaux : le manque de mobilisation et d’engagement de la part des infirmiers libéraux. Si la présidente explique avoir tout fait pour attirer les infirmiers libéraux à les rejoindre pour s’exprimer, notamment avec des « Apéridel » -des apéros regroupant les IDEL(s) d’un même territoire – , rien n’a fonctionné provoquant la déception et le désarroi de la direction du mouvement. « Car finalement, si tout le monde s’en moque, pourquoi est-ce que nous, nous devrions nous embêter. » regrette Mme Motto.

Un manque d‘engagement ou un attentisme ? Pourquoi les IDEL(s) ne se mobilisent pas ?

 

En une phrase, la présidente dresse une conclusion douloureuse à cet « échec » annoncé : « Cet attentisme et cet individualisme des infirmières m’ont totalement démotivée et le coup de massue a été les dernières élections à la Carpimko, où le taux de participation de la profession a été d’environ 8 % ». Elle dénonce l’utopie des réseaux sociaux, sur lesquels la profession tout entière semble être prête à se mobiliser pour finalement se déliter. Profitant de cette prise de parole, la présidente souligne enfin quelques travers observés depuis plusieurs années : « Le manque de civisme au sein de la profession, notamment de la part des jeunes installés, qui ne respectent pas le code de déontologie, la confraternité, ce qui pèse en partie sur la profession »

Si on ressent la déception et l’incompréhension de la présidente, le constat sera-t-il suffisant pour mobiliser durablement une profession, qui doit réussir à se faire entendre. D’autant plus que les débats initiés au cours du CNR Santé doivent permettre à chacune des professions de santé de faire entendre leurs voix. La seule certitude en la matière réside dans l’absence de l’UNIDEL pour défendre les intérêts de la profession.

Et vous, comment jugez-vous la disparition de l’UNIDEL ? Estimez-vous que la profession ne soit pas assez solidaire, qu’elle ne se mobilise pas assez ? Pourquoi ? 

tous les commentaires

27 novembre 2022

Le syndicalisme de notre profession pâtit de l'image des grands syndicats généralistes(FO,CGT)trop souvent politisés ou asservis à un parti politique. Ce que rejettent les jeunes générations. Certains anciens présidents de nos syndicats ont eu cette même démarche et/ou ont profité de leur fonction à des fins politiques et personnelles. Les jeunes infirmiers ne comprennent pas le fonctionnement de nos institutions et comment sont négociées et décidées nos règles d'exercice. Ils pensent ne pas être entendues par l'intermédiaire des syndicats(pourtant seul moyen de négocier avec les instances de tutelles ). Alors payer une cotisation pensez donc. Même si l'on explique que le nombre fait la force, que plus nous sommes nombreux et unis plus nous pouvons faire reconnaitre nos compétences, et demander une meilleure rénumérations de notre travail Quant aux manque de civisme non respect des règles de confraternité , d'exercice il va de pair avec une société individualiste exacerbée par les réseaux sociaux prônant les fake news, le non sens moral, l'argent facile et immédiat. En face un Ordre trop lent peu efficace, trop laxiste dans ses sanctions avec à sa décharge un manque de moyen pour faire appliquer la déontologie. Voilà pourquoi ce manque d'intérêt. Celui-ci fait le jeu des syndicats médicaux, des instances gouvernementales. Cette situation ralentit la reconnaissance de nos compétences , minore le rôle déterminant de notre profession dans PEC des soins primaires , sous estime le rôle primordial des idel pour des soins de proximité. Les HAD, SSIAD, PSAD, assurance santé privée, l'ont bien compris et négocient à notre place ce rôle. Nous perdons définitivement notre indépendance au profit de sociétés privées avec des personnes salariées peu rémunérées. IDE libérale est une profession en voie de disparition car comme pour la planète beaucoup d'intentions, de paroles mais au final personne pour défendre. Infirmier libéral depuis 32 ans syndiqué depuis 32 ans, je continuerai de payer ma cotisation pour espérer que soit négocier une retraite avant les 67 ans aujourd'hui en ce qui me concerne. je continuerai de payer ma cotisation pour défendre notre profession pour défendre les jeunes diplomès respectueux de ce métier et de ses confrères. Inspirons nous des autres https://www.actusoins.com/3885/infirmieres-finlandaises-larme-de-la-demission-collective.html

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