La santé physique et psychique des professionnels de santé s’est dégradée au cours de la crise sanitaire du coronavirus. Pour le gouvernement, « prendre soin de ceux qui nous soignent » doit être une priorité nationale.
Les infirmiers libéraux souffrent comme une majorité des soignants
Les problématiques autour de la santé en France se multiplient, et le ministère de la santé et de la prévention multiplie les annonces pour tenter de répondre aux nombreuses aspirations de chaque profession de santé. Une de ces revendications apparait être commune à tous les soignants, qu’il s’agisse d’infirmières libérales ou de médecins hospitaliers : leur propre santé. C’est un des chantiers prioritaires du gouvernement, et Mme Agnès Firmin Le-Bodo l’a confirmé lors d’une grande conférence de presse organisée le 30 mars dernier. La ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé a expliqué que la crise sanitaire a mis en lumière la souffrance des soignants. Pire encore, la crise du Covid-19 a accentué ces souffrances en multipliant de nouvelles contraintes et de nouvelles exigences.
Mme Firmin Le Bodo a reconnu la situation dégradée du système de santé après cette crise du coronavirus, mais elle a reconnu également les impacts physiques et psychiques, que cela a engendré chez la quasi-totalité des patients. Elle a ainsi pu détailler qu’à l’hôpital comme en ville, « un quart des professionnels de santé à se dire en mauvaise santé ». Outre ces conditions de travail condamnables, cette souffrance au travail des IDEL(s) et de tous les soignants conduit aussi à une « perte d’attractivité » de ces professions. Une perte d’attractivité qui impacte considérablement les prévisions faisant état de besoins croissants en termes d’infirmières libérales, de médecins, de kinés, …. La souffrance des soignants en général et des infirmiers libéraux en particulier s’impose donc naturellement comme une priorité absolue aux yeux du gouvernement.
Prendre soin des infirmières libérales, une priorité et un devoir
La ministre déléguée a expliqué que le gouvernement entendait lutter efficacement contre cette souffrance ressentie, tant sur un plan physique que psychique.
« Prendre soin de ceux qui nous soignent est un devoir. Un devoir auquel nous devons répondre ensemble. »
Et pour que les réponses apportées soient efficaces et pertinentes, mieux vaut s’appuyer sur les remontées des soignants eux-mêmes. C’est pourquoi, une vaste enquête a été conduite au cours du mois d’avril. Tous les soignants ont été invités à répondre à une étude pour identifier les principales pistes d’amélioration mais aussi prendre connaissance des initiatives locales, prises ici et là pour lutter contre ces souffrances. Trois professionnels de santé (Philippe Denormandie, chirurgien neuro-orthopédique, Marine Crest-Guilluy, médecin généraliste et Alexis Bataille-Hembert, infirmier) sont désormais chargés de l’étude et de l’analyse de toutes ces réponses. Le docteur Philippe Denormandie a expliqué l’ambition du groupe de travail ainsi constitué : « Nous allons nous intéresser à tous les professionnels de santé, capitaliser sur les initiatives existantes […]. L’idée est de faire remonter les bonnes idées pour qu’on soit là en soutien au ministre »
Si le travail est immense, un des principaux objectifs, rappelé par la ministre déléguée, est de lever le tabou qui sévit encore autour de la santé des soignants. « On mesure la force du déni des soignants lorsqu’ils perdent pied » a-t-elle ainsi expliqué. Les résultats et les propositions de ce groupe de travail sont attendus dans les prochaines semaines, et les infirmiers libéraux, comme l’ensemble des autres professions de santé, attendent avec impatience les pistes devant conduire à une amélioration significative de leurs conditions de travail…
Et vous, estimez-vous ne pas prendre assez soin de vous ? quelles en sont les raisons, les explications ? Comment pourrait-on améliorer la santé des professionnels de santé ? Pensez-vous que cette étude permettra d’améliorer la situation ?