
Présentées comme l’avenir de la médecine de ville, les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) suscitent encore beaucoup d’interrogations tant de la part des soignants que de celle des patients.
Conscient du rôle que peuvent jouer ces CPTS à un moment où les infirmiers libéraux se heurtent à la réticence voire à l’hostilité des médecins libéraux s’agissant de la délégation des tâches, l’Ordre National des Infirmiers (ONI) a organisé une matinale dédiée à ce sujet le 22 mars dernier. Pour présenter le sujet, le président de l’ordre, M Patrick Chamboredon, a souligné que ces CPTS représentaient « quelque chose qui est essentiel actuellement dans le débat sur les prises en charge et pour réduire les inégalités de santé. »
C’est à travers des exemples concrets, présentés par des infirmiers libéraux mais aussi des médecins généralistes et d’autres professionnels de santé, que l’ordre des Infirmiers a souhaité présenter les intérêts et les avantages de ces CPTS. Éviter la théorie et les grands principes pour se concentrer sur les expérimentations qui ont déjà fait leurs preuves. Avec ce parti-pris, l’Ordre National des Infirmiers a souhaité mettre en lumière, comment les CPTS peuvent aujourd’hui et demain être des solutions concrètes aux multiples problématiques qui se posent en matière d’organisation de la santé en France.
Les infirmiers libéraux et les CPTS au plus près des besoins des territoires
En premier lieu, ces communautés professionnelles territoriales de santé figurent parmi les solutions les plus pertinentes pour répondre à la délicate question des déserts médicaux. En regroupant les professionnels de santé des territoires concernés, ces structures conduisent à une sorte d’émulation et à une synergie, trop souvent inaccessible à une infirmière libérale exerçant seule. C’est en créant ces structures, que l’on peut se projeter et avancer vers une réelle organisation pluriprofessionnelle. Tous les intervenants ont souligné l’attrait de ce type de structures, quand il s’agit d’ouvrir de nouvelles voies de coopération entre les différents acteurs de la santé sur un territoire donné.
D’un autre côté, les infirmiers libéraux et tous les autres professionnels de santé, ayant témoigné au cours de ces interventions, soulignent comment ces CPTS ont « recréé du lien » entre les soignants d’un côté et les collectivités locales de l’autre. Au plus près des préoccupations de ces dernières et à l’écoute des besoins et attentes des patientes et patients, les professionnels de santé estiment que cette concertation au niveau local constitue une véritable avancée dans l’administration et la gestion de la santé au quotidien. Pour les acteurs déjà engagés, s’affranchir des règles édictées au niveau national représente un véritable atout et constitue une valeur ajoutée incontestable pour les patients en termes de parcours de soins.
Les initiatives nées de l’action des IDEL(s) et des soignants, une nouvelle manière de penser l’organisation des soins de ville
En conduisant les différents professionnels de santé à collaborer et à s’engager dans un travail coordonné, les CPTS ont permis de dégager de nombreuses initiatives, pensées au niveau du territoire. Chaque CPTS a ainsi pu faire valoir les concrétisations de ce genre d’initiative, qui couvre l’ensemble des besoins de la population. Les différents témoignages ont ainsi mis en avant les expérimentations prises par certains pour tout ce qui concerne la mise en place d’un accompagnement dédié à la télémédecine et/ou à la téléconsultation. D’autres ont fait état d’expériences significatives en matière de prévention, que ce soit à destination des personnes âgées (atelier sur la prévention des chutes, …) ou des enfants (initiation au danger des écrans et des conséquences de ces derniers sur le développement des plus jeunes, ..).
Tous sont unanimes : plus les CPTS se multiplieront à travers tout le territoire, et plus ces initiatives se multiplieront et conduiront à aborder toutes les thématiques.
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