La nomination de Mme Catherine Vautrin en tant que ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, a fait réagir tous les acteurs du système de santé, puisque tous attendent de grandes avancées dans les prochains mois.
Un nouveau ministre de la Santé pour une stratégie ambitieuse qui ne change pas ?
Les infirmières et infirmiers libéraux ne savent pas trop comment se positionner. On se souvient que le Président Emmanuel Macron avait souligné que la Santé serait LA priorité de son second mandat. Le pays, sortit alors d’une crise sanitaire, avait mis en évidence les carences et les problèmes d’un système de santé, jugé « à bout de souffle ». Pourtant, en quelques mois, la France a déjà connu trois ministres de la Santé.
Certains professionnels de santé s’agacent des effets d’annonce. Ils soulignent que la grande ambition du ministère de la Santé et de la Prévention est devenue aujourd’hui le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités. Une extension de compétences et de champ d’actions qui inquiète les acteurs concernés. De nombreux acteurs s’en sont émus, comme l’Union Nationale des Infirmier.es en pratique avancée (l’UNIPA) : «À l’heure d’une crise sans précédent du secteur de la Santé, cette décision apparaît comme un véritable camouflet envoyé aux professionnels, mais surtout aux patients, désespérément dans l’attente d’un meilleur accès aux soins».
Pourtant, chacun s’accorde à affirmer que les grands dossiers à conduire sont loin d’être terminés. Pire, certains ne sont pas encore entamés. Certes, des mesures ont déjà été prises pour former davantage de soignants (médecins, infirmiers, …). Des mesures ayant pour objectif d’inciter également les infirmiers libéraux à s’engager dans la voie de la pratique avancée. D’autres mesures doivent être finalisés. Chaque profession de santé s’est déjà adressée à la nouvelle ministre de la Santé, Mme Catherine Vautrin.
Les infirmiers libéraux et hospitaliers attendent une concrétisation des promesses déjà formulées
La profession infirmière a salué cette nomination :
« L’Ordre national des infirmiers félicite Catherine Vautrin pour sa nomination au poste de ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités et lui adresse tous ses vœux de réussite dans l’exercice de ses fonctions. »
Cette marque de politesse et de respect n’engage pas cependant une certaine irritation. Les médecins attendent le début de leurs négociations conventionnelles avec fébrilité. La profession infirmière, quant-à-elle, attend la réforme du décret infirmier, présenté comme la priorité par l’ancien ministre, François Braun. Personne ne remet en doute l’avancée des travaux (ils doivent se terminer prochainement pour pouvoir s’appliquer dès la rentrée de septembre). Cependant, certains redoutent que les objectifs originels ne soient plus aussi ambitieux aujourd’hui.
En posant la problématique, le président de l’ONI Patrick Chamboredon souhaite principalement ne pas se faire « devancer » par d’autres acteurs. Eux aussi ont leur propre revendication :
« Alors que la santé est un sujet majeur de préoccupation pour les Français, et que des milliers de patients en affection longue durée sont sans médecin traitant, il est indispensable que notre système de santé évolue vers une coopération plus importante entre les professionnels de santé, avec une montée en compétences des infirmiers. »
Les prochaines semaines s’annoncent donc déjà tendues pour la nouvelle ministre de la Santé. Elle devra faire ses preuves au sein des différents corps de métiers liés au domaine de la santé. Elle devra aussi s’occuper désormais du travail et des solidarités.