Alors que la rentrée 2024 devait marquer des évolutions profondes du cursus infirmier, elle ressemblera étrangement à la rentrée 2023, déjà présentée comme complexe et tendue.
Devenir infirmière, comment intégrer les IFSI à la rentrée de septembre 2024 ?
Dans quelques semaines, les étudiants en soins infirmiers (ESI) effectueront leur rentrée à l’instar de la très grande majorité des étudiants. Pour intégrer l’un des Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI), ces étudiants auront suivi l’une des deux principales voies d’accès :
- Un concours d’entrée pour celles et ceux, ayant initié un parcours de reconversion professionnelle,
- Une sélection sur dossier pour les lycéennes et lycéens ayant formulé leurs vœux sur la plateforme d’orientation post-bac : Parcoursup.
Force est de constater que les métiers du soin attirent toujours autant de candidates et de candidats, et même davantage depuis la crise sanitaire du Covid-19. Ainsi, selon le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, la formation en IFSI a été le cursus le plus demandé en 2023 par les lycéennes. On a ainsi recensé 1.3 millions de demandes pour le diplôme d’Etat d’infirmier, alors même que la capacité d’accueil des 340 IFSI ne dépassait pas 30.000 places. Pourtant, si cette formation est une des plus demandées par les futurs étudiants, elle apparaît aussi, toujours pour cette année 2023, comme étant la moins attractive. Moins d’un candidat sur 10, ayant formulé ce choix d’orientation, confirme sa demande.
Une formation exigeante ou sélective ? Quelles nouveautés pour la rentrée 2024 ?
Les étudiantes et étudiants en soins infirmiers d’une part, et les infirmières libérales et hospitalières d’autre part attendent depuis plusieurs semaines une réforme profonde du cursus en IFSI. Refonte, promise par le ministère de la santé lorsqu’il a lancé les travaux pour faire évoluer la profession.
Attendue pour cette rentrée 2024, la refonte de la formation infirmière
a, comme bien d’autres dossiers relevant du domaine de la santé, a été mise en sommeil après la dissolution de l’Assemblée nationale.
Alors même que les places disponibles en IFSI peinent à se remplir, les étudiantes et étudiants choisissant cette voie ne sont pas tous destinés à devenir infirmière ou infirmier. En effet, une étude du CEFIEC a souligné que moins de deux étudiants sur 3 (60.9 % précisément) inscrits en IFSI en 2019 avaient obtenu leur diplôme en 2022. Cette refonte du cursus se révèle indispensable pour optimiser l’attractivité de la profession.
Le manque d’infirmiers libéraux mais aussi d’infirmiers hospitaliers est criant, avec la menace d’une aggravation significative de la situation dans les années à venir. En d’autres termes, la France va devoir rapidement former davantage de professionnels de santé en général et d’infirmières et d’infirmiers en particulier. Chaque retard accentue la pression sur le système de santé. Faudra-t-il attendre la rentrée 2025 ou la nouvelle équipe, prochainement nommée au ministère de la Santé, déterminera-t-elle ce chantier comme étant prioritaire ? Quoi qu’il en soit, tous les acteurs restent mobilisés, comme l’indique la fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (FNESI) : : « Nous nous assurerons que la réforme de la formation socle inclut les actualisations nécessaires pour répondre au bien-être des étudiant·e·s et aux enjeux du système de santé »
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