La France a et aura besoin d’un nombre toujours plus important d’infirmières libérales et hospitalières. La question de la formation de ces professionnels de santé se pose alors et devient même centrale pour garantir la bonne transformation de notre système de santé.
Devenir infirmière en 2022, une vocation personnelle et un enjeu d’intérêt général
Devenir infirmière hospitalière ou infirmière libérale reste une vocation, partagée par d’innombrables étudiantes et étudiants. Cette évidence s’est notamment traduite, en 2021, par le fait que le diplôme d’Etat (DE) d’Infirmier a été le choix le plus plébiscité par les lycéennes et les lycéens sur Parcoursup. Il faut souligner, à ce sujet, que cette orientation a également été la plus sollicitée de la part des étudiantes et des étudiants en réorientation. Intégrer un Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) constitue donc une demande récurrente. On notera également, que cette tendance préexistait à la crise sanitaire du Covid-19, même si cette dernière a suscité de nouvelles vocations tant les infirmières et infirmiers furent mis à l’honneur depuis mars 2020.
Toutes celles et ceux, formulant un tel choix, ne s’engagent pas dans cette voie, puisque les places accessibles en IFSI restent bien inférieures au nombre de candidatures. Et même si la réforme des études de santé (avec la suppression de la PACES notamment) a induit la suppression du numerus clausus, tel que nous le connaissions traditionnellement, la capacité de formation des infirmières en France représente le principal obstacle au défi de formation d’un nombre suffisants d’infirmières libérales ou hospitalières.
Former davantage d’infirmières, un défi pour l’avenir du Système de Santé en France
Pourtant, la crise sanitaire a renforcé le constat, partagé tant par les professionnels de santé que par les autorités publiques : la France manque d’infirmières et d’infirmiers, et plus généralement notre pays manque de soignants. Ce constat concerne aussi bien les infirmières libérales, dont la répartition pose également question pour la lutte contre les déserts médicaux, que les infirmières hospitalières, dont la pénurie a été particulièrement mise en lumière ces deux dernières années. Former plus d’infirmières et d’infirmiers s’est donc imposé comme une absolue nécessité.
Cette ambition a déjà été formulée par les conclusions du Ségur de la Santé avec des objectifs chiffrés. Au cours de ces négociations du début de l’été 2020, le Ministère de la Santé s’était donc engagé à augmenter les capacités d’accueil des IFSI de 15 % avant la rentrée 2022. En Septembre dernier, ce sont ainsi plus de 2.500 nouvelles places qui avaient été ouvertes et plus de 2.000 devraient encore s’ajouter à la rentrée de septembre 2022. Ainsi, si la France offrait en 2017 30.947 places pour la première année d’études en soins infirmiers, ce sont 36104 places qui sont comptabilisées aujourd’hui, soit une hausse de près de 17 %. Et pourtant, les besoins sont encore plus importants.
Former plus d’infirmières libérales et hospitalières pour demain !
C’est pourquoi le ministère de la santé a présenté, le 21 mars dernier, un vaste plan pour le recrutement dans les métiers du soin et de l’accompagnement. Non seulement, le ministère de la santé insiste sur le besoin en professionnels de santé mais il rappelle aussi que ces besoins vont s’accentuer en raison de l’évolution démographique (vieillissement de la population, augmentation significative du nombre de maladies chroniques, …). Pour pouvoir préparer notre système de santé, le ministère entend accélérer le recrutement de personnels paramédicaux : infirmiers, aides-soignants, éducateurs spécialisés, accompagnants éducatifs et sociaux.
Pour parvenir à ses fins, le ministère de la santé a dévoilé les grandes orientations s’agissant de la formation des infirmières et infirmiers. Si la hausse des capacités d’accueil des IFSI est appelée à se poursuivre, les autorités entendent aussi multiplier les autres voies d’accès à la profession infirmière :
- Proposer 10.000 contrats d’apprentissage (contre moins de 4.000 aujourd’hui) pour proposer une alternative aux étudiantes et étudiants
- Développer la Validation des acquis de l’expérience (VAE) en l’ouvrant aux aides-soignants et aux auxiliaires de puéricultrice, et en réduisant l’obtention de la certification (de 16 à 4 mois),
- Renforcer l’attractivité du parcours permettant aux aides-soignants de devenir infirmier, notamment en réduisant la formation de 3 à 2 ans.
Et vous, que pensez-vous de ces efforts devant conduire à former davantage d’infirmières et d’infirmiers dans les années à venir ? Quelle est selon vous la piste la plus efficace à suivre pour atteindre ce but ?