
Un appel à la mobilisation des soignants en temps d’incertitude avec la nomination de Geneviève Darrieussecq comme nouvelle ministre de la Santé.
Objectif : optimiser la gestion (financière) de la santé !
Le Président a nommé le nouveau gouvernement. Geneviève Darrieussecq prend la tête du ministère de la Santé. Les professionnels de santé attendent désormais ses premières actions. Cependant, les grandes orientations pour le système de santé publique sont déjà connues. Sans surprise, les autorités n’ont d’autre choix que de réduire le déficit de l’Assurance Maladie. Le gouvernement maintient les engagements déjà pris, y compris la réforme de la profession infirmière. Cependant, ces grandes orientations sont principalement guidées par un pragmatisme économique. Il est crucial de résorber le déficit, qui ne cesse de s’accroître depuis la crise sanitaire du coronavirus
Dans son rapport sur l’évolution des charges pour l’année 2025, l’Assurance Maladie propose plusieurs solutions. Elle recommande notamment d’« Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses ». Autant dire, que les auteurs du rapport formulent des propositions ambitieuses, puisque visant à 1.56 milliard d’économies dès 2025. Le système de santé a-t-il réellement le choix d’un tel traitement de choc, quand on prévoir un déficit de plus de 11 milliards d’euros pour cette année 2024. Comme chaque année, ces propositions ont fait réagir les professionnels de santé en général et les infirmières et infirmiers libéraux en particulier. Car tous les soignants sont appelés à la mobilisation générale.
Les infirmières et infirmiers libéraux et hospitaliers appelés à une mobilisation générale
Une des grandes pistes évoquées pour parvenir à ces économies réside dans la lutte contre les fraudes et les abus. En estimant le montant des économies réalisables à 480 millions d’euros en la matière, les auteurs du rapport crispent un peu plus les IDEL(s) et autres professions libérales de santé. En effet, ils se sentent tous stigmatisés dès que l’on évoque ces fraudes et abus. On se souvient ainsi, que le directeur de la CPAM avait dû au début de l’été calmer la colère des IDEL(s). Il avait alors appelé les services de l’Assurance Maladie à faire preuve de plus de mesure et de tact dans les procédures de recouvrement des indus.
D’un autre côté, les infirmières libérales sont concernées au premier chef. Elles jouent un rôle central dans la réalisation d’économies sur la prise en charge des pathologies chroniques. Ainsi, l’Assurance Maladie fait une proposition choc pour limiter le gaspillage des pansements, en suggérant de limiter à 7 jours la première délivrance de pansements et produits nécessaires au traitement des plaies. Elle propose ensuite de laisser l’infirmière libérale adapter la prescription par la suite. D’autre part, les infirmières et infirmiers doivent être incités à orienter les patients vers les dépistages notamment du diabète, de la maladie rénale chronique. Cela permettrait de systématiser le dépistage régulier de ces pathologies. L’Assurance Maladie propose d’autoriser les IDEL(s) à remettre « le kit de dépistage du cancer colorectal » aux patients. Elle prévoir aussi de permettre aux infirmières et infirmiers formés la possibilité de réaliser le frottis de dépistage du HPV.
Certaines professions de santé ont déjà exprimé leurs réticences face à ces mesures. Il faudra cependant attendre cet automne pour savoir si Geneviève Darrieussecq validera ces propositions.
Et vous, estimez-vous que ces mesures soient à la hauteur des enjeux de santé publique ? Pensez-vous que cette situation trouble va perdurer ou qu’elle est appelée à prendre fin rapidement ?