Les infirmières libérales doivent aussi soigner leur image aux yeux des Français - Albus, l'appli des infirmiers

Les infirmières libérales doivent aussi soigner leur image aux yeux des Français

Les infirmières libérales doivent aussi soigner leur image aux yeux des Français

 

Alors que les projets de loi d’importance sont discutés sur le thème de la santé en France dans les années à venir, les infirmières et infirmiers libéraux restent trop souvent absents des débats, alors que leur image se dégrade avec la médiatisation de certains faits divers. Ces derniers sont pourtant bien éloignés de la situation réelle, que vivent de nombreux infirmiers libéraux au quotidien.

Les infirmières libérales sous les projecteurs pour de mauvaises raisons

Les annonces publiques d’importance se multiplient pour ce qui concerne l’avenir de la Santé Publique en France. Ces derniers jours, Emmanuel Macron, président de la République mais aussi Agnès Buzyn, Ministre de la Santé, ont expliqué les efforts qui seraient consentis, dans les années à venir, pour réformer la politique de santé publique pour les années à venir. L’hôpital, les soins de ville, la place et la prise en charge des personnes âgées, aucun sujet n’est ignoré. Les infirmières et infirmiers libéraux sont concernés par ces nouvelles orientations, qui devraient, dans un avenir plus ou moins proche, avoir des conséquences sur leur activité au quotidien.

La réforme des études d’infirmière, l’instauration d’un service sanitaire obligatoire pour les étudiants en soins infirmiers représentent des sujets plaçant encore l’infirmière libérale au centre des débats, tout comme la profession se sent concernée lorsque le gouvernement détaille les mesures prises pour renforcer l’attractivité des maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), qui représentent une nouvelle forme d’exercice pour ces infirmières libérales. Les IDEL(s) font donc, depuis plusieurs semaines, partie des discussions entamées par les autorités publiques, même si on entend peu parler de la profession sur un plan purement médiatique. Pire encore, l’opinion publique se focalise sur les récits, faits par les médias, et ceux-ci sont rarement à l’avantage de la profession, comme l’atteste l’histoire de ce couple, qui défraie la chronique.

Un infirmier libéral indélicat pour nuire à une profession toute entière

Que retiendra-t-on des débats qui ont eu lieu devant le tribunal correctionnel d’Agen si ce n’est que l’infirmier libéral accusé a multiplié pendant de longues années des surfacturations aux dépens de la CPAM et de la MSA ? Entre 2009 et 2013, les deux organismes estiment le montant de ces surfacturations à 190.000 euros. Double facturation, facturation de frais kilométriques exagérés, …. Les actes délictueux de cet infirmier libéral sont nombreux, et ils se doublent, en outre, du fait que ce professionnel travaillait avec sa compagne, conjointe collaboratrice. Le grand public n’estimera-t-il pas à la lecture de ce récit, qu’il est facile pour un infirmier libéral de frauder la société ? Car, si l’inscription à l’Ordre des Infirmiers est obligatoire pour pouvoir exercer la profession, ce professionnel s’en était dispensé, sans pour autant être inquiété.

Une autre infirmière libérale s’est même portée partie civile, estimant que la rétrocession d’honoraires de cet infirmier libéral indélicat serait une fraude manifeste et caractérisée.

C’est cette image néfaste, qui restera de cette histoire, et certains quotidiens régionaux renforcent, involontairement, la triste image donnée de la profession, en titrant par exemple «  Ils surfacturaient les actes infirmiers à domicile ».

Les infirmières et infirmiers libéraux, un besoin de reconnaissance !

L’histoire intéresse le public, et la profession infirmière ne peut pas s’opposer à cette médiatisation. L’opinion publique se souviendra aussi d’une certaine forme d’impunité. Car si l’accusé a déjà été condamné par le tribunal des affaires de Sécurité sociale (TASS) à rembourser 60.000 €, si 3 voitures et 75.000 € ont été saisis par la justice, il est aujourd’hui facteur, attendant la décision du tribunal correctionnel pour le début de l’été, alors que les faits remontent à 2009.

Et en évoquant ces procédures judiciaires concernant des infirmières et des infirmiers libéraux, on s’éloigne alors des sujets principaux, qui concernent la profession toute entière. A un moment où chaque annonce est expliquée en fonction de son efficience budgétaire, l’évocation de ces écarts ne sert pas à redorer le blason des infirmières et infirmiers libéraux. Peut-être la profession devrait-elle se faire plus entendre sur les grands projets évoqués ci-dessus ? Parler fort et clair, une ambition nécessaire alors que se discute l’avenir de la santé en France. Cela nécessiterait alors de définir un message, susceptible de faire l’unanimité auprès des IDEL(s) de France, et on se rend vite compte que c’est une tâche difficile, pour ne pas dire impossible.

Et vous, estimez-vous que les infirmières et infirmiers libéraux font entendre suffisamment leurs voix en cette période ? Comment les revendications des IDEL(s) pourraient-elles gagner en crédibilité ?

 

 

 

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