Obligation vaccinale : les infirmières libérales toutes vaccinées ou presque ? - Albus, l'appli des infirmiers

Obligation vaccinale : les infirmières libérales toutes vaccinées ou presque ?

Obligation vaccinale : les infirmières libérales toutes vaccinées ou presque ?

Le 15 octobre, toutes les infirmières et infirmiers libéraux devront, pour pouvoir continuer à exercer, être à jour de leur vaccination contre la Covid-19. Si la grande majorité des IDEL(s) est déjà à jour de cette obligation, une très faible minorité continue cependant à poser questions. Et il ne reste plus que quelques heures avant de trancher des questions délicates, liées notamment à la continuité des soins.

 

 

La date fatidique du 15 octobre, une échéance moins effrayante que prévue

 

Il est inutile de revenir sur les débats vifs qui ont traversé les professions de santé lors de l’adoption de la loi du 5 aout 2021. En décidant d’imposer l’obligation vaccinale à tous les soignants, le gouvernement avait fait naitre un sentiment de fronde chez certaines infirmières libérales mais aussi chez certains médecins ou kinés. Alors que la date du 15 septembre marquait la nécessité d’être inscrit dans un processus vaccinal (en d’autres termes, avoir reçu au moins une dose), celle très proche du 15 octobre marquera l’entrée en vigueur pleine et entière de cette obligation vaccinale. Les infirmières hospitalières, non vaccinées à cette date, seront donc suspendues, alors que les infirmières libérales concernées ne pourront plus exercer. Et beaucoup ont fait preuve d’un pessimisme exagéré, en prédisant qu’à cette date, le système de santé serait profondément perturbé. Or, à quelques jours de l’entrée en vigueur de cette vaccination obligatoire, les premières statistiques soulignent que la très grande majorité des soignants tant à l’hôpital qu’en ville sont en règle avec cette nouvelle règle.

La continuité de soins garantie même si des questions persistent à se poser

 

Il faudra attendre le 15 octobre pour connaitre les chiffres précis, puisque les Autorités Régionales de Santé (ARS) disposeront des listes des professionnels de santé non vaccinés, liste qui sera transmise aux ordres de chacune des professions concernées. En revanche, les dernières estimations montrent que 2 à 3 % des infirmières et infirmiers libéraux ne sont pas à jour de leurs obligations. Une très faible minorité, que les organismes représentatifs de la profession ne veulent cependant pas assimiler à des « anti vaccins ». Ainsi Ghislaine Sicre, président de Convergences, souligne que parmi les IDEL(s) menacés, de nombreuses professionnelles ne contestent pas la vaccination en tant que telles, mais mettent en avant des contre-indications les privant de cette possibilité. Mme Sicre explique : « Pour le moment, les contre-indications sont trop restrictives. L’idéal serait qu’on traite les personnes au cas par cas avec un interrogatoire santé en bonne et due forme. »

Au-delà des conséquences pour les infirmières libérales elles-mêmes, ces rares cas d’IDEL(s) non vaccinées posent cependant question notamment en ce qui concerne la continuité des soins. Car les infirmières libérales, ne pouvant justifier de leur vaccination au 15 octobre, verront simplement leur CPS désactivée. Non seulement, elles ne pourront plus exercer, mais en plus elles ne pourront pas non plus se faire remplacer. Cela pose légitimement la question de la continuité des soins pour les patients et de la survie du cabinet infirmier pour la professionnelle concernée. Faudra-t-il alors que les infirmières libérales réorientent leur patientèle vers un autre cabinet infirmier ? La situation est dangereuse et doit être clarifiée, comme l’explique Antoinette Tranchida, présidente de l’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (ONSIL) aux journalistes d’Espace Infirmier: « À domicile, on ne peut pas dire aux gens du jour au lendemain qu’on ne peut pas venir ou les balader d’un cabinet à un autre. »

Pourrait-il alors être possible de faire appel aux infirmières et infirmiers libéraux remplaçants en bénéficiant d’une dérogation ? C’est la demande adressée par l’ONSIL notamment :  « Nos avocats sont en train d’étudier cette possibilité, mais d’ici là, nous ne pouvons pas faire grand-chose d’autre à part prévenir nos adhérents des risques auxquels ils s’exposent »

 

Certes, les non-vaccinés représentent une très faible part des infirmières et infirmiers libéraux, mais ceux-ci posent néanmoins questions, et dans quelques jours, il sera trop tard pour pouvoir anticiper.

 

Et vous, comment jugez-vous cette obligation vaccinale ? Estimez-vous que cette nouvelle contrainte va perturber l’organisation des soins infirmiers ? Quelles seraient selon vous, les mesures à prendre ?

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