Le gouvernement au chevet de la profession infirmière mais pas forcément à celui des IDEL(s)
Depuis plusieurs semaines et même plusieurs mois, le ministère de la Santé et de la Prévention s’efforce de répondre à certaines revendications de la profession infirmière. Le Ségur de la Santé, organisé en urgence à la suite de la crise sanitaire, avait initié une revalorisation salariale des infirmières hospitalières tout en promettant d’améliorer leurs conditions de travail. Depuis, des décisions ont été prises pour rendre le métier d’infirmière plus attrayant et ainsi susciter plus de vocations. Le nombre de places disponibles dans les Instituts de formation en soins infirmiers a été revu à la hausse pour les prochaines années afin de pouvoir répondre aux nombreux recrutements, que le gouvernement a promis pour réformer l’hôpital public.
Reçues en urgence par le gouvernement, les fédérations représentant les Centres de Soins Infirmiers (CSI) ont obtenu la confirmation qu’une aide effective de 11 millions d’euros leur serait bien versée dans les meilleurs délais. Il s’agit, ici, de pouvoir financer les hausses de salaire promises par le Ségur de la Santé notamment, une aide indispensable à la survie de ces CSI. La profession infirmière est écoutée et entendue, et le gouvernement entend bien conforter le rôle majeur et central de la profession. Cependant, les infirmières et infirmiers libéraux se sentent eux complétement oubliés, et les revendications se multiplient partout en France.
Le profond sentiment d’abandon ressenti par les infirmières libérales
Dans le département de l’Aude, c’est au centre hospitalier de Carcassonne que les infirmières libérales s’étaient donné rendez-vous le lundi 27 mars pour dénoncer cet état d’abandon , ressenti par une grande partie de la profession. A l’occasion d’une collecte de sang organisée dans l’établissement hospitaliers, les IDEL(s) ont voulu rappeler qu’elles faisaient partie intégrante de cette profession infirmière, que le ministère de la Santé veut protéger et renforcer.
Interrogée par les journalistes de L’indépendant, Lorette Bodé, IDEL à Lézignan résumait le ressenti d’un grand nombre de consœurs et de confrères : “On aimerait être reconnu à notre juste valeur. On donne de notre temps, de notre savoir-faire, si on arrête de travailler le système hospitalier ne tient plus”. Ce mouvement de révolte concerne les infirmiers libéraux de la France entière, puisqu’un collectif créé sur Facebook réunit déjà plus de 13.000 IDEL(s). Si les IDEL(s) présents ce 27 mars ont regretté que les syndicats représentatifs ne se soient pas mobilisés ou que la profession n’ait même pas été conviée au Ségur de la Santé, ils expriment surtout une colère sourde qui pourrait nuire à la profession toute entière.
Pourtant, devenir infirmière libérale répond, selon les IDEL(s) eux-mêmes à une véritable vocation comme le résume Lorette Bodé : « Nous, on a choisi cette fonction pour travailler au plus près des gens, pour apporter des soins de qualité. Le gouvernement ne nous a jamais aidés, au contraire“. Applaudies chaque soir à 20h00 pendant le premier confinement en même temps que les infirmières hospitalières, les IDEL(s) souffrent aujourd’hui de cet abandon soulignant qu’aucune revalorisation salariale n’a été engagée depuis près de 15 ans. Les infirmiers libéraux regrettent profondément ne pas être autant considérés que leurs homologues hospitaliers, et ils le font savoir en demandant une réaction rapide du gouvernement. Seront-ils entendus ? Toute la question est là.
Partagez-vous ce sentiment d’abandon des infirmiers libéraux ? Estimez-vous injuste de ne pas être associé aux décisions prises quant à la profession infirmière en général ? Pensez-vous que cette contestation soit entendue par le gouvernement et que celui-ci y apporte une réponse ?



