Depuis plusieurs mois, les infirmières et infirmiers libéraux expriment leur colère et attirent l’attention de leur autorité de tutelle quant à l’urgence de la situation. Si le collectif Infirmiers en colère a organisé une grande partie des opérations, organisées ces dernières semaines, les syndicats représentatifs de la profession tendent peu à peu à rejoindre le mouvement.
Une convergence de la colère des infirmiers libéraux, une profession sous tension
Le 19 mars dernier, les infirmières et infirmiers libéraux se sont unis au mouvement de grève, lancé par 8 syndicats de la fonction publique (CFDT, CFE-CGC, CGT, FA, FO, FSU, Solidaires, UNSA). Ainsi, deux des principaux syndicats des IDEL(s) – le Sniil (Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux) et Convergence Infirmière – et le collectif des Infirmiers en colère, avaient donc appelé les IDEL(s) à cesser le travail et à descendre dans la rue. Bien que les revendications soient aussi nombreuses que variées, deux d’entre-elles concentrent une grande partie de la colère de la profession : la pénibilité du travail et la revalorisation des actes.
Reconnaître la pénibilité du quotidien d’une infirmière libérale, c’est permettre à ces professionnelles de santé de pouvoir prendre leur retraite à 60 ou 62 ans sans pénalité (décote). Quant à la revalorisation des actes, tous les professionnels soulignent avec force l’absence de revalorisation depuis près de 15 ans. Dans un communiqué, le Sniil met en garde le gouvernement : « Le système de santé ne peut pas se payer le luxe de voir cette profession disparaitre à petit feu dû à l’épuisement et au découragement de ces acteurs qui demeurent les rares professionnels de santé à encore se rendre au domicile des patients »
L’unanimité de la profession pour se faire entendre et obtenir des réponses concrètes
Si le premier syndicat – la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI) – n’a pas appelé à la mobilisation, il a néanmoins souligné la possibilité de « de rentrer dans le mouvement de manière plus dure et opérationnelle ». Le syndicat a en effet préféré publier dans la presse une lettre ouverte au Président de la République l’appelant à une réaction rapide.
On peut saluer la mobilisation générale de la profession, et pour bien comprendre cette unité (retrouvée), certains pointent les promesses faites par le gouvernement pendant la crise liée à la pandémie de Covid-19. Des promesses, qui n’ont jamais été tenues, et qui conduisirent la profession à une immense déception, renforcée encore avec le Ségur de la Santé.
78 % des IDEL(s) estiment que leurs conditions de travail se sont dégradées au cours de ces dernières années
Ce constat, dressé par un sondage de Harris Interactive pour la FNI, souligne bien l’ampleur du problème. Mais les IDEL(s), échaudés par leur déception après la pandémie, n’attendent désormais plus de paroles ni de promesses mais bien des décisions concrètes, qui se répercuteront sans délai sur leur quotidien.
Une grande mobilisation nationale est d’ores et déjà prévue le 4 avril prochain à Paris, et nombreux sont les IDEL(s) à vouloir participer à cette action d’envergure. Faut-il y voir le début d’une mobilisation plus durable ? Ou le point d’orgue d’une mobilisation, qui obligera le ministre de la Santé à prendre ses responsabilités ? Réponse le 4 avril.
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