Dans le cadre de leur pratique libérale, les infirmières accompagnent quotidiennement des patients confrontés à la douleur, à l’anxiété ou à la détresse liée à la maladie. Au-delà des soins techniques, leur pratique est caractérisée par une relation de proximité et inclut parfois une dimension de soutien psychologique. Dans ce contexte, certaines approches complémentaires peuvent enrichir la pratique professionnelle comme l’accompagnement des patients. L’hypnose thérapeutique, aujourd’hui largement validée par la recherche scientifique et utilisée dans de nombreux établissements hospitaliers, est ainsi une ressource particulièrement intéressante.
En France, l’Institut Français d’Hypnose (IFH) occupe une place de référence. Depuis plus de 35 ans, il contribue à la diffusion d’une pratique rigoureuse de l’hypnose, fondée sur les données scientifiques et adaptée aux réalités cliniques.
Qu’est-ce que l’hypnose thérapeutique ?
L’hypnose thérapeutique désigne un état modifié de conscience caractérisé par une attention focalisée et une réceptivité accrue aux suggestions. Contrairement aux représentations de l’hypnose de spectacle, il ne s’agit ni d’une perte de contrôle, ni d’un sommeil artificiel, mais d’une coopération active entre patient et praticien.
Les neurosciences ont montré que l’hypnose mobilise des réseaux cérébraux impliqués dans la perception de la douleur et la gestion des émotions. Plusieurs travaux (par ex. revue systématique Cochrane, 2016) confirment son efficacité dans la réduction de la douleur, de l’anxiété et de certains effets secondaires des traitements.
Applications en soins infirmiers libéraux
Dans le contexte des soins à domicile ou en cabinet, l’hypnose peut s’avérer utile dans de nombreuses situations rencontrées par les IDEL :
– Soins douloureux : pansements complexes, escarres, soins de plaies chroniques.
– Douleurs persistantes : fibromyalgie, douleurs neuropathiques.
– Réduction de l’anxiété : préparation à un geste invasif, suivi de pathologies chroniques.
– Soins palliatifs : soulagement de l’angoisse, amélioration du confort et du sommeil.
Il est important de noter que l’hypnose ne se substitue pas aux traitements médicaux, mais qu’elle peut améliorer la qualité de vie des patients et renforcer la relation de confiance avec leur infirmière libérale.
Un bref aperçu historique en France
L’hypnose thérapeutique a progressivement trouvé sa place dans les pratiques de soins depuis la seconde moitié du XXᵉ siècle. En France, un jalon important a été la création en 1990 de l’Institut Français d’Hypnose (IFH), dans le prolongement du Groupement pour l’Étude et les Applications Médicales de l’Hypnose (GEAMH) animé par le Dr Léon Chertok et le professeur Didier Michaux.
Depuis cette date, l’Institut Français d’Hypnose occupe une place de référence en France. L’IFH s’est en effet donné pour mission de former les professionnels de santé à l’hypnose, en s’appuyant sur des enseignants issus de diverses disciplines cliniques. Cette approche pluraliste et ancrée dans la pratique clinique a contribué à diffuser auprès de plusieurs dizaines de milliers de professionnels de santé une utilisation de l’hypnose centrée sur le soin, distincte de ses usages grand public ou de spectacle.
Se former à l’hypnose : quels repères pour les IDEL ?
Les formations en hypnose destinées aux infirmières reposent généralement sur une progression par étapes :
– acquisition des bases théoriques et premières techniques,
– mise en pratique encadrée par la supervision,
– approfondissement dans des domaines spécifiques (douleur aigue, gestion des émotions et du stress, gériatrie, pédiatrie…).
À l’IFH, par exemple, certaines formations s’adressent particulièrement aux IDEL, avec un accent mis sur l’hypnoanalgésie ou la gestion de la douleur chronique. L’approche pédagogique est conçue pour respecter le champ de compétences infirmier.
Un cadre scientifique et éthique
L’enseignement de l’hypnose en France s’appuie sur les données scientifiques validées (Inserm, 2015 ; Société Française d’Anesthésie-Réanimation, 2018) et sur les publications internationales confirmant son efficacité.
La formation est indissociable d’un engagement éthique : respect du bien-être du patient, recueil du consentement éclairé, pratique limitée au champ de compétence professionnelle et refus de tout usage de type spectacle. L’adhésion à cette charte constitue une condition d’inscription et de reconnaissance des praticiens formés.
Conclusion
Pour les infirmières libérales, l’hypnose thérapeutique peut représenter une ressource complémentaire pertinente dans la gestion de la douleur ou la réduction de l’anxiété. Sa pratique, encadrée et fondée sur des données scientifiques, s’intègre à la prise en charge globale des patients.
Les professionnels intéressés peuvent se tourner vers les organismes de formation spécialisés, tels que l’Institut Français d’Hypnose, qui proposent des cursus adaptés aux soignants et structurés de manière progressive.
👉 Pour en savoir plus : www.hypnose.fr
