Logo La voix IDEL
Blog 5 Actualités 5 Movember : la santé masculine, un sujet encore tabou ?

Movember : la santé masculine, un sujet encore tabou ?

Sommaire

    Alors que la santé est un sujet  tabou chez bons nombres d’hommes de France et de Navarre, le mois de novembre est le moment idéal de l’année pour évoquer ce tabou, avec l’initiative Movember. Et bien évidemment, les IDEL ont un rôle à jouer dans tout ça.

     

    Novembre, ce mois gris où les feuilles tombent, les jours raccourcissent mais aussi, le mois où de nombreuses moustaches – pas toujours très séduisantes, on ne va pas se mentir – repoussent. En effet, chaque automne, des millions d’hommes des quatre coins du globe décident de troquer leur raison pour la bonne cause : le Movember. Une action qui peut paraître banale et vide de sens à première vue mais qui en réalité, a pour objectif de sensibiliser sur un sujet encore tabou : la santé masculine, dans toutes ses dimensions. Une initiative qui a vu le jour en 2003, par la fondation australienne Movember. Celle-ci encourage les hommes du monde entier à se laisser pousser la moustache pour sensibiliser aux cancers masculins (prostate, testicules), mais aussi à la santé mentale, souvent reléguée au second plan.

     

    Le principe ? Faire du poil un prétexte afin d’aborder des sujets souvent mis sous le tapis. Car oui, parler de santé, pour un homme, c’est encore aujourd’hui tabou. Pendant ce mois symbolique, des événements, défis sportifs, collectes de fonds ou simples discussions servent à lever le voile sur ces tabous. Et les IDEL dans tout ça ? En première ligne du quotidien, au plus près des patients, ils et elles sont des acteurs essentiels de cette sensibilisation de terrain. Parce que le Movember n’est pas seulement une histoire de moustache : c’est surtout l’occasion de mettre à nu les fragilités masculines et d’encourager un dialogue longtemps étouffé par la virilité sociale.

     

     

    La santé masculine, le sujet qui se cache

     

    Dans les films, l’homme est fort, solide, inébranlable. Il ne pleure pas, ne consulte pas, ne parle pas. Et surtout, il ne se plaint pas : de Sylvester Stallone, à Jean-Claude Van Damm en passant par Vin Diesel, pour ne citer qu’eux. Cet héritage culturel, nourri de siècles de virilité héroïque et de clichés publicitaires où la testostérone coule à flot, continue de façonner notre rapport à la santé masculine. Résultat : l’homme malade est souvent un homme en faute, un homme jugé faible. 

     

    Même si les mentalités évoluent, le poids des stéréotypes reste lourd. D’un côté, on célèbre la sensibilité masculine, la vulnérabilité, le « care ». De l’autre, dans la vraie vie, on continue à valoriser la performance, la force, le contrôle. Un homme qui va chez le médecin « pour rien » est encore perçu comme un inquiet, voire une « chochotte », pour rester poli. Et dans le domaine de la santé mentale, le tabou est encore plus épais : les hommes se suicident trois fois plus que les femmes, mais consultent deux fois moins pour des troubles psychiques.

     

    Cette contradiction, entre les discours progressistes et les réflexes virilistes, crée une fracture silencieuse. Même encore aujourd’hui, de nombreux hommes se retrouvent seuls face à leur mal-être, qu’il soit physique ou psychique. Malgré les nombreuses campagnes de prévention et de sensibilisation qui se sont multipliées cette dernière décennie, la santé reste encore tabou chez les hommes. Preuve en est, le dépistage du cancer de la prostate ou des testicules reste moins fréquent, les symptômes sont tus, les douleurs minimisées.

     

    Car la virilité a un coût. Elle s’exprime souvent par le déni du corps, l’endurance, la compétition. La santé masculine est alors un terrain miné : parler de son anxiété, de son déclin physique ou d’un problème intime, c’est menacer son image d’homme. Et dans une société où l’on apprend encore aux garçons à « être forts », à « ne pas pleurer », à « tenir bon », le soin devient presque subversif. Pourtant, la prise de conscience s’amorce. Le sportif qui parle de sa dépression post-carrière, l’acteur qui évoque son cancer, le créateur de contenu qui encourage le dépistage : autant de visages nouveaux d’une masculinité qui se soigne, littéralement. Mais ce changement culturel ne se décrète pas, il s’accompagne. Et c’est là que les IDEL ont un rôle à jouer, loin des projecteurs comme toujours, dans le quotidien des soins.

     

     

    Les IDEL, acteurs de terrain du Movember

     

    Pour les IDEL, le Movember peut être bien plus qu’un hashtag moustachu. C’est une porte d’entrée pour aborder la santé masculine autrement, sur le terrain, au plus près des réalités. Parce que qui mieux que les infirmières libérales pour connaître les résistances, les non-dits et les tabous liés à la santé des hommes ?

     

    Lorsqu’une IDEL entre chez un patient, elle entre aussi dans son univers intime. Elle voit ce que le médecin généraliste n’aperçoit pas : les habitudes de vie, les silences gênés, les excuses pour éviter un rendez-vous. Et souvent, c’est dans ces moments informels, une injection, un pansement, une prise de tension, que peut s’amorcer un dialogue sincère sur la santé.

     

     

    Le rôle de l’IDEL pendant le Movember, c’est justement d’oser aborder les sujets sensibles : le dépistage de la prostate, les symptômes testiculaires, les troubles sexuels, mais aussi la fatigue, le stress, les idées noires. Pas besoin de moustache pour ça : un mot bien placé, une écoute attentive, une phrase dédramatisante peuvent suffire à ouvrir la discussion. Les infirmières libérales peuvent aussi devenir relais de prévention. Affiches en cabinet, posts sur les réseaux sociaux professionnels, petits défis entre collègues, ateliers de sensibilisation en partenariat avec des maisons de santé. Autant d’initiatives simples mais efficaces pour rendre le Movember visible au niveau local. Les campagnes nationales ont leur force médiatique, mais le vrai changement se joue dans la proximité.

     

    Au-delà du mois de novembre, ce travail de sensibilisation s’inscrit dans la durée. En encourageant les hommes à consulter plus régulièrement, à surveiller leur corps, à parler de leurs émotions, les IDEL participent à une révolution douce de la santé masculine. Une révolution où le soin n’est plus perçu comme une faiblesse, mais comme un acte de responsabilité, voire, osons le dire, de courage.

     

    Et si, finalement, la vraie virilité, c’était de savoir prendre soin de soi ? C’est peut-être ça, l’esprit du Movember : non pas glorifier la moustache, mais redéfinir ce que signifie « être un homme » à travers le prisme du soin. Et dans ce mouvement, les IDEL ont une place de choix : celle de passeurs entre le silence et la parole, entre le déni et la prévention, entre le tabou et la bienveillance.

    Sommaire

      Newsletter Actus Libérales

      Gestion, soins, cotations… Recevez une fois par mois les actualités de la profession en avant-première.

Votre adresse e-mail restera confidentielle, c’est promis !


      Découvrez Albus, LA solution pour simplifier
      votre quotidien d'IDEL

      Conçu avec celles qui l’utilisent au quotidien, Albus allège les tâches administratives des infirmières libérales. Depuis plus de 40 ans, Albus évolue à vos côtés pour faciliter la gestion de votre cabinet : planning, dossier patient, cotation intelligente, facturation, télétransmission… Tout est simplifié, même sans réseau. Albus vous permet de gagner du temps pour vous concentrer sur l’essentiel : vos patients.

      Nos autres actualités

      Splash Assets