Logo La voix IDEL
Blog 5 Gestion de cabinet 5 Clause de non-concurrence pour les infirmiers libéraux : attention aux pièges !

Clause de non-concurrence pour les infirmiers libéraux : attention aux pièges !

Sommaire

    La collaboration, pour le meilleur et pour le pire

     

    Les contrats de collaboration libérale sont un excellent moyen pour un ou une IDEL de se lancer et de booster rapidement ses revenus sans assumer immédiatement toutes les responsabilités d’un cabinet. Mais attention, certaines clauses peuvent se révéler contraignantes, notamment la clause de non-concurrence. Quelles sont ses implications ? Est-elle toujours valide ? Comment s’en libérer si elle devient un frein à votre activité ? Albus vous donne toutes les clés pour comprendre et gérer cette clause en toute sérénité.

     

     

    Comprendre la clause de non-concurrence en collaboration libérale

     

    Qu’est-ce qu’une clause de non-concurrence ?

     

    La clause de non-concurrence est une disposition contractuelle qui vise à protéger les intérêts du titulaire du cabinet en empêchant son ancien collaborateur ou remplaçant de s’installer à proximité géographique et de récupérer une partie de sa patientèle. En d’autres termes, elle limite la liberté d’installation de l’infirmier dans la zone de son choix une fois la collaboration ou le remplacement terminés.

     

    L’objectif est clair : éviter qu’un collaborateur, formé et introduit auprès des patients du cabinet avec lesquels il aura probablement tissé des liens, parte ensuite exercer à quelques rues de là en emportant une partie des patients. Cependant, même si elle réglemente un aspect de l’activité d’IDEL qui relève un peu de la déontologie, cette clause ne doit pas être rédigée de manière abusive et doit respecter certains critères pour être valide.

     

    Peut-on inclure une clause de non-concurrence dans un contrat de collaboration ?

     

    Oui, mais sous des conditions strictes ! Contrairement à un contrat de travail salarié, où la subordination justifie souvent certaines restrictions, ce contrat repose sur l’indépendance du collaborateur ou remplaçant. Une clause de non-concurrence trop stricte pourrait alors être considérée comme abusive et contraire à la nature même du contrat. Ça ne signale pas non plus une activité partagée bienveillante et saine par ailleurs…

     

    Autrement dit, si une clause vous interdit tout exercice pendant plusieurs années sur un vaste territoire, elle sera probablement contestable et vous pourrez peut-être réussir à vous en extraire. Cependant, avant de signer tout contrat, il est essentiel de bien analyser cette clause et, en cas de doute, de demander conseil à un avocat ou à l’Ordre National des Infirmiers.

     

     

    Les critères de validité d’une clause de non-concurrence

     

    Toutes les clauses de non-concurrence ne se valent pas. Une clause équilibrée doit permettre à l’infirmier de continuer son activité, mais sans mettre en péril le cabinet qu’il quitte. Pour être valable, une clause de non-concurrence doit impérativement respecter ces 5 critères :

    • Être justifiée par un intérêt légitime : le titulaire du cabinet doit démontrer que cette clause est nécessaire à la protection de son activité et de sa patientèle. Une clause insérée uniquement pour limiter la concurrence sans justification sera facilement contestable.
    • Être limitée dans le temps : une clause de non-concurrence ne peut pas s’appliquer indéfiniment. La durée varie généralement entre 6 mois et 2 ans après la fin de la collaboration. Mettez-vous donc d’accord dès le départ pour éviter de devoir vous restreindre trop longtemps dans vos choix d’installation.
    • Être limitée géographiquement : la zone d’application doit être raisonnable et clairement définie. Une interdiction d’exercer sur un rayon de 100 km serait excessivement restrictive. En règle générale, une distance comprise entre 5 et 20 km est considérée comme acceptable selon la densité de population et l’implantation des autres cabinets infirmiers.
    • Ne pas empêcher l’infirmier de travailler : la clause ne doit pas priver l’infirmier de la possibilité de poursuivre son activité libérale. Elle doit être proportionnée aux enjeux économiques du cabinet. Concrètement, cela signifie qu’une interdiction totale d’exercer dans une région entière pourrait être considérée comme abusive. De plus, une clause disproportionnée pourrait être contestée devant un tribunal, notamment si elle empêche l’infirmier de subvenir à ses besoins professionnels et financiers.
    • Être clairement prévue dans le contrat : la clause doit être écrite noir sur blanc, précise et acceptée par les deux parties. Une clause floue ou trop générale pourrait être considérée comme nulle.

    Si l’un de ces critères n’est pas respecté, l’infirmier libéral a de bonnes chances d’obtenir l’annulation de la clause.

     

     

    Contester ou sortir d’une clause de non-concurrence

     

    Comment faire annuler une clause de non-concurrence ?

     

    Vous avez signé un contrat de collaboration avec une clause de non-concurrence trop restrictive et souhaitez la contester ? Voici les solutions possibles :

    • Négocier avec le titulaire du cabinet : souvent, un dialogue ouvert permet d’adoucir ou de supprimer la clause.
    • Faire appel à l’Ordre National des Infirmiers (ONI) : en cas de doute, l’ONI peut vous apporter des conseils et même intervenir pour favoriser une médiation.
    • Saisir la justice : si la clause est manifestement abusive, un tribunal peut la déclarer invalide.
    • Consulter un avocat spécialisé en droit des professions libérales : un professionnel du droit et de son application dans le cadre des professions libérales de santé pourra vous aider à analyser la validité de la clause et éventuellement à engager les démarches nécessaires pour la contester. Un avocat pourra notamment vérifier si la clause respecte bien les critères légaux (durée, territoire, proportionnalité) et vous conseiller sur les démarches à suivre. Il pourra aussi vous accompagner en cas de litige et vous aider à négocier une modification de la clause ou son annulation. Certains cabinets proposent même un accompagnement juridique spécifique aux IDEL pour anticiper et sécuriser juridiquement leur exercice libéral. Faire appel à un spécialiste permet d’éviter des erreurs coûteuses et d’assurer la pérennité de votre activité.

     

    Il est toujours préférable d’anticiper ces problèmes avant la signature du contrat, mais si vous êtes déjà engagé, ces solutions vous permettront d’éviter les blocages.

     

    Comment résilier un contrat de collaboration libérale ?

     

    Si vous souhaitez mettre fin à votre collaboration en respectant les règles, voici les étapes à suivre :

    • Lire attentivement votre contrat : vérifiez les modalités de rupture, les délais de préavis et les éventuelles contraintes liées à la clause de non-concurrence, et ne signez rien avant d’être satisfait.
    • Respecter le délai de préavis : vous devez respecter un délai avant de mettre fin au contrat. Ce délai est généralement précisé dans le contrat et varie entre 1 et 3 mois.
    • Ne pas respecter ce préavis peut entraîner des litiges, voire des pénalités contractuelles.
    • Notifier la rupture par écrit : un courrier recommandé avec accusé de réception est la meilleure option pour acter la fin du contrat.
    • Organiser la transition : préparez la transmission des dossiers patients et assurez-vous que tout est en règle pour éviter les tensions avec votre ancien cabinet ou titulaire.
    • Anticiper les conséquences : vérifiez si la clause de non-concurrence va impacter votre installation future et envisagez une contestation si elle est abusive.

     

     

    Checklist : les mentions indispensables dans un contrat de collaboration libérale

     

    Avant de signer un contrat, assurez-vous qu’il contient les éléments suivants :

    ✔ L’identité des parties (nom, adresse, numéro RPPS)

    ✔ La durée du contrat (déterminée ou indéterminée)

    ✔ Les conditions de rupture (préavis, motifs légitimes)

    ✔ Les obligations du collaborateur (horaires, partage de charges, modalités d’exercice)

    ✔ Les obligations du titulaire (mise à disposition du local, matériel, rétrocessions d’honoraires)

    ✔ Le montant et les modalités de la rétrocession d’honoraires

    ✔ La clause de non-concurrence (si elle existe, respect des critères légaux)

    ✔ Les conditions d’accès aux dossiers patients (confidentialité, transmission)

    ✔ Les assurances et responsabilités professionnelles

    ✔ Les modalités de formation et d’accompagnement (si applicable)

     

    Un contrat bien rédigé et équilibré est la clé d’une collaboration sereine et sécurisée pour les deux parties.

     

     

    Vigilance et anticipation !

     

    La clause de non-concurrence est un outil de protection légitime pour les titulaires de cabinets, mais elle ne doit pas se transformer en piège pour les collaborateurs et remplaçants. Avant de signer un contrat, prenez le temps d’analyser cette clause et d’en discuter avec des collègues et un expert si besoin.

     

    Si vous êtes déjà engagé dans un contrat et que vous pensez être limité par une clause abusive, des solutions existent pour la contester ou en limiter l’impact. La clé, c’est l’anticipation et la connaissance de vos droits !

     

    N’oubliez pas : un bon contrat de collaboration doit être équilibré, clair et respectueux des intérêts de chacun. Prenez le temps de bien vous renseigner pour éviter toute mauvaise surprise !

     

    Ce qu’Albus peut faire pour vous

    Tournées, patients, prescription, facturation au domicile du patient : l’appli Albus Latitude vous aide à gérer votre cabinet en toute simplicité depuis votre smartphone, avec ou sans réseau. Notre lecteur de carte vitale Latitude est connecté sans fil à votre smartphone, et crée automatiquement la fiche de chacun de vos patients.

     

    Sommaire

      Newsletter Actus Libérales

      Gestion, soins, cotations… Recevez une fois par mois les actualités de la profession en avant-première.

Votre adresse e-mail restera confidentielle, c’est promis !


      Découvrez Albus, LA solution pour simplifier
      votre quotidien d'IDEL

      Conçu avec celles qui l’utilisent au quotidien, Albus allège les tâches administratives des infirmières libérales. Depuis plus de 40 ans, Albus évolue à vos côtés pour faciliter la gestion de votre cabinet : planning, dossier patient, cotation intelligente, facturation, télétransmission… Tout est simplifié, même sans réseau. Albus vous permet de gagner du temps pour vous concentrer sur l’essentiel : vos patients.

      Nos autres actualités

      Splash Assets