La grève constitue-t-elle pour les IDEL(s) le seul moyen de se faire entendre par les autorités ? C’est ce que l’on croit depuis le 20 décembre dernier. Date à laquelle un mouvement est né de cette incapacité à se faire entendre. Cette grève pourrait même donner corps à un rapprochement de plusieurs organisations syndicales.
Les infirmières libérales veulent faire entendre leurs voix
La profession infirmière dans son ensemble revendique, depuis des mois, une vaste transformation. Le ministère de la Santé a entendu cela et il doit dévoiler la réforme de la profession dans les prochains mois. La refonte du décret et de la formation des infirmiers est promise pour être effective avant la rentrée de septembre. Si les infirmiers hospitaliers ont leurs propres revendications, les infirmières libérales veulent elles aussi faire connaître leurs spécificités.
Par ailleurs, les IDEL(s) font comprendre aux autorités publiques que leur mode d’exercice s’est considérablement dégradé en quelques années. Pourtant, les autorités publiques sont souvent restées sourdes à leurs demandes. Pire, pour certains, certaines mesures prises ces derniers mois ont aggravé (ou vont aggraver) la situation.
Lorsque les infirmiers libéraux se mettent en grève
Toutes ces revendications expliquent le mouvement lancé par le syndicat Convergence Infirmière le 20 décembre dernier. En effet, le communiqué de presse rédigé à cette occasion appelle donc « toutes les infirmières et tous les infirmiers libéraux à la grève des nouveaux soins ». Ce mouvement devait initialement perdurer tout au long de ces fêtes de fin d’année. Celui-ci devrait être prolongé avec l’appel de poursuivre le mouvement jusqu’au 28 février 2024. D’autres organisations, comme l’ONSIL, ont appelé à rejoindre le mouvement.
Les revendications des infirmières et infirmiers libéraux ne sont pas inconnues puisque les IDEL(s) expliquent cette contestation en raison des :
«Perte de pouvoir d’achat, explosion des charges, pression insupportable des indus, généralisation du BSI avec des dysfonctionnements incessants de l’outil et de lourdes pertes financières, les infirmières et les infirmiers libéraux disent stop».
La grève des IDEL(s), le seul moyen d’être pris en considération ?
Dans son texte originel, cet appel à la grève demande « un moratoire sur les indus et la remise à plat de la prise en charge de la dépendance« . Les infirmiers libéraux regrettent que le ministère de la santé n’ait pas entendu leurs revendications en la matière. Ils soulignent qu’ils dénoncent les bugs à répétition, et les limites du BSI. En appelant tous les IDEL(s) de métropole et d’Outre-Mer à rejoindre le mouvement, l’ONSIL s’indigne des procédures de contrôle des infirmiers libéraux. Le syndicat dénonce une « suspicion permanente de fraude intentionnelle », stigmatisant la profession, déjà mise à mal par les médias. De plus, tous demandent une revalorisation urgente des tarifs et une augmentation importante des frais de déplacement. Ils soulignent la perte de pouvoir d’achat des infirmiers libéraux depuis plusieurs années. Enfin, ils mettent en garde de la situation dangereuse dans laquelle certains peuvent se trouver.
Ainsi, cette grève marque aussi la volonté des syndicats d’aller encore plus loin avec la création d’une intersyndicale devant mieux porter la voix des IDEL(s). « Cette union doit permettre l’élaboration d’une plateforme revendicative commune que nous porterons avec force grâce au soutien de nos adhérents et sympathisants ». L’union fait la force et les IDEL(s) ne veulent pas n’avoir qu’un seul moyen de communication comme aujourd’hui avec la grève.