Alors que la France, à l’instar de bien d’autres pays, débat pour transformer l’organisation de son système de santé, la profession infirmière est présentée comme l’un des piliers pour réussir ces évolutions dans les années à venir. En France comme ailleurs dans le monde, les infirmiers libéraux et hospitaliers sont appelés à se mobiliser pour un objectif d’intérêt général.
La santé, le rappel d’un droit, la consécration d’un engagement
En France comme presque partout dans le monde, la crise du coronavirus, qui sévit depuis le début de l’année 2020, a mis en lumière les difficultés structurelles des différents systèmes de santé. Ce constat a conduit toutes les autorités publiques, tous les gouvernements à s’engager dans des voies de transformation. Si chaque pays élabore ses propres pistes pour rendre son système de santé plus efficient, cette prise de conscience concerne également la gouvernance mondiale de la santé. Ainsi, en janvier 2022, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rendait un rapport détaillant ces difficultés. Selon l’étude de l’OMS, le Covid-19 avait permis d’identifier la pénurie de personnels soignants à travers le monde, estimant qu’il manquait d’ici 2030 près de 12 millions d’infirmières. Des travaux complémentaires du Conseil National des Infirmières (CII) ont même conduit à conclure que ce chiffre était sous-estimé, et que le recrutement de 30 millions d’infirmières et d’infirmiers était nécessaire pour atteindre l’objectif de la Couverture Universelle Santé (CUS). Faut-il rappeler que la France avait fait de cette CUS un des axes directeurs de sa stratégie mondiale de Santé 2017-2021. Et cette ambition fait toujours partie des priorités du gouvernement.
La profession infirmière appelée à garantir la santé pour tous en France
Ainsi, la Santé constitue aujourd’hui une des priorités des engagements de développement durable 2030, un ambitieux programme adopté par la France dans le cadre d’un programme de coopération au niveau mondial. Le 3ème engagement de la France définit ainsi un des objectifs à atteindre : « Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être à tout âge ». Pour y parvenir, le gouvernement a identifié les deux principaux défis, qu’il faudra surmonter dans les années à venir :
- L’égalité de l’accès aux soins dans les territoires,
- Le vieillissement de la société française dont l’espérance de vie
Comme nous l’avons évoqué ci-dessus, deux ans de crise sanitaire ont mis en lumière les carences de l’organisation actuelle du système de santé, des carences mettant en danger l’atteinte de ces objectifs ambitieux à l’horizon 2030. La transformation du système de santé en France, qui doit s’initier après la publication des résultats du CNR Santé (Conseil National de la Refondation), fait partie des leviers mobilisés pour améliorer la situation. Si des annonces doivent être faites, le ministère de la Santé a déjà appelé tous les professionnels de santé à se mobiliser et à se libérer des corporatismes d’un autre âge. En d’autres termes, les infirmières libérales comme les médecins généralistes et plus généralement toutes les professions de santé sont appelées à plus coopérer et à travailler ensemble. Enfin un troisième levier essentiel dans la réussite de ce projet repose, en France comme ailleurs, sur les soignants en prise directe avec les patients, et donc la profession infirmière.
Les infirmières libérales, les chevilles ouvrières d’une nouvelle organisation de la santé ?
Puisque les infirmières libérales ou hospitalières constituent le premier corps de soignants (en nombre) et parce qu’elles sont très souvent le premier – et trop souvent le seul – point de contact avec les professionnels de santé, la profession doit se voir confier un rôle de premier plan pour parvenir à cette transformation de notre modèle de santé publique. Que ce soit à travers la généralisation des infirmières en pratique avancée ou encore la reconnaissance d’un statut d’infirmier référent, la profession doit être appelée à soutenir les efforts notamment en termes de prévention et d’information.
Les déclarations de principe ont officialisé cette prise de conscience, et comme le rappelait le CII en janvier 2023, il est désormais urgent de transformer ces belles paroles en actes concrets et donc de définir la mission et le rôle des infirmières libérales et hospitalières dans le nouveau système de santé, que l’on souhaite élaborer.
Et vous, estimez-vous également que la profession infirmière soit une des clés pour parvenir à tenir les objectifs ? Quel rôle devrait jouer l’infirmière libérale à l’avenir pour rendre le système plus efficace ?