2.000 étudiants supplémentaires fréquenteront les Instituts de formation en soins infirmiers à la rentrée 2023. Cette augmentation de la capacité d’accueil des IFSI soulève cependant des oppositions et des débats au sein même de la profession, qui souhaiterait avant tout avancer sur la réforme promise par l’ancien ministre de la Santé.
Former davantage d’infirmières et d’infirmiers, la priorité pour cette rentrée 2023 ?
Devenir Infirmière ou infirmier reste une des ambitions les plus récurrentes chez les jeunes générations. Il suffit pour le comprendre de constater que depuis plusieurs années, les vœux pour intégrer un Institut de formation en soins infirmiers sont les plus nombreux sur la plateforme nationale Parcoursup. Face à ce constat, force est de constater que le manque d’infirmières libérales ou hospitalières reste l’une des priorités du gouvernement actuel. En 2021, plus de 700.000 demandes avaient ainsi été enregistrées pour intégrer les IFSI, alors que ces derniers ne pouvaient accueillir que 36.104 étudiantes et étudiants. Les différentes annonces faites par le ministère de la santé conduisent naturellement à une augmentation du nombre de recrutements d’infirmières et d’infirmiers dans les années à venir. En outre, les autorités publiques s’efforcent d’améliorer les conditions de travail ainsi que la rémunération des infirmières hospitalières afin de les « fidéliser ». Est-ce à dire, qu’il y aura moins de candidates au métier d’infirmière libérale dans les années à venir ? Aucun spécialiste ne peut le prédire tant le secteur de la santé, tant en ville qu’à l’hôpital, est sous tension depuis de longs mois et même depuis plusieurs années. Toujours est-il, que la France a besoin de former davantage d’infirmières et d’infirmier dans les années à venir. En avril dernier, la première ministre, Elisabeth Borne confirmait ainsi une annonce, déjà dévoilée : «2000 places supplémentaires dans les instituts de formation en soins infirmiers seront proposées»
Redonner la place qu’elle mérite à la profession infirmière !
Pour les étudiants en soins infirmiers (ESI) comme pour les infirmiers libéraux ou encore les infirmières libérales, considérer la rentrée des IFSI sous le seul prisme du nombre ne répond pas aux exigences de transformation de la profession. Il faut également rend re ces formations plus attrayantes et inciter les ESI à aller au bout de leurs études. C’est ce que déclarait en mai 2022 Mathilde Padilla, alors présidente de la Fédération Nationale des étudiants en sciences infirmières (Fnesi) : «Nous estimons que sur les effectifs globaux, 10% des élèves infirmiers arrêtent leur formation chaque année. Soit une perte de 9000 à 10.000 jeunes. Dans certaines régions comme l’Île-de-France, cela peut même atteindre 18%».
Pour expliquer ce fort taux d’abandon, l’ex ministre de la santé et de la Prévention, M François Braun, expliquait, en mai dernier, cette désaffection : Les ESI arrêtent leurs études « parce qu’ils ne trouvent pas dans la formation, dans les études, ce à quoi ils s’attendent. Il y a une discordance entre les études et la réalité du terrain ». Le ministre annonçait alors dans la foulée lancer une profonde réforme de la profession et notamment de la formation pour transformer en profondeur le métier d’infirmière.
Aussi, toutes les parties prenantes se sont irritées lorsqu’un arrêté publié en juillet dernier autorisait, sous conditions, les aides-soignants à intégrer directement la seconde année de formation pour devenir infirmier. Vouloir former davantage d’infirmières et d’infirmiers ne doit pas conduire à nuire à la profession. Ainsi, le président
Ainsi, le porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers, Thierry Amouroux, s’étonnait d’une telle décision : « On est dans une situation où l’on est en train de réviser le référentiel de compétences pour permettre aux infirmiers de mieux répondre aux besoins de santé de la population, et en même temps, on décide de supprimer un tiers du temps de formation ». Non seulement, les syndicats et autres associations représentatives ont déposé un recours devant le Conseil d’État mais ils entendent bien porter le combat sur un plan plus politique dès la rentrée de septembre. Autant dire qu’en 2023, la rentrée des étudiants en soins infirmiers sera, une fois de plus, scrutée de près …
Et vous, comment jugez-vous cette ambition de former toujours plus d’infirmières sans répondre à leurs attentes ? Et que pensez-vous de la possibilité offerte aux aides-soignants ambitionnant de devenir infirmiers ?