Le bilan de soins infirmiers aura fait couler beaucoup d’encre depuis des années. Depuis le 5 septembre dernier, il est accessible aux soins prodigués aux patients âgés de 85 à 89 ans, et devrait être généralisé à tous les patients dépendants dès avril prochain. Sauf que le BSI a été mainte fois suspendu, reporté, ….
La profession infirmière au cœur de la stratégie pour faire face à la dépendance
Depuis plusieurs années, les autorités publiques réfléchissent à une profonde transformation de notre système de santé, destinée à mieux prendre en charge la dépendance et à mieux répondre à la perte d’autonomie des personnes âgées. Outre l’accompagnement des patients dépendants, ces ambitions visent également à permettre à toutes et tous de pouvoir rester à domicile, plutôt que d’être hospitalisé. Les pistes suivies sont nombreuses, et Emmanuel Macron, président de la République, a d’ores et déjà annoncé qu’une grande loi sur l’autonomie et la dépendance serait discutée au cours de son second mandat (L’annonce avait déjà été faite au cours du 1er mandat du président de la République, mais avait été reportée suite à la crise sanitaire du Covid-19).
Si tous les professionnels de santé sont appelés à se mobiliser pour cet enjeu national (au vu des données démographiques, avec le vieillissement de la population mais aussi l’augmentation significative du nombre de pathologies chroniques), la profession infirmière est au cœur des dispositifs imaginés en ce sens. Parce que les infirmières et infirmiers libéraux représentent les premiers (et bien souvent les seuls) acteurs du soin au chevet des patients, ils sont destinés à accompagner cette volonté de renforcer le maintien à domicile des personnes âgées. A ce titre, le déploiement du Bilan de Soins Infirmiers (BSI) constitue une avancée significative.
Le déploiement du BSI pour les infirmiers libéraux, une réponse aux besoins des patients ?
Longtemps discuté par les associations représentatives des infirmières et infirmiers libéraux, ce bilan de soins infirmiers était entré en vigueur au 1er janvier 2020. Remplaçant la Démarche de soins Infirmiers (DSI), le BSI doit, aux termes des textes l’encadrant, permettre aux infirmiers libéraux de :
(…) à la suite d’une prescription de soins pour dépendance, de faire une évaluation de l’état de santé du patient dépendant afin d’établir un plan de soins infirmiers personnalisé.
C’est donc un dispositif, que seule une prescription médicale peut déclencher et qui répond à certaines attentes des infirmières et infirmiers libéraux notamment en ce qui concerne la facturation avec l’établissement de 3 forfaits distincts :
- Forfait journalier prise en charge légère
- Forfait journalier prise en charge intermédiaire
- Forfait journalier prise en charge lourde
Destiné à améliorer la prise en charge de patients dépendants directement à leur domicile, le BSI avait, lors de son lancement en janvier 2020, été réservé aux patients dépendants âgés de plus de 70 ans, et le déploiement aux autres patients devait être progressif après étude des premiers résultats. Si l’année 2020 a été fortement marquée par la crise sanitaire du Covid-19, elle a aussi marqué une montée en charge (trop ?) rapide de ce bilan de soins infirmiers, amenant l’Assurance Maladie à suspendre le déploiement aux autres patients. En d’autres termes, l’Assurance Maladie estimait que le budget alloué au dispositif dépassait trop largement les enveloppes budgétaires prévues à l’origine. Il aura fallu attendre de longs mois pour que les négociations entre l’Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie (UNCAM) et deux (FNI et SNIIL) des 3 syndicats représentatifs débouchent sur un nouvel accord (avenant 8 à la convention infirmière signé le 09/11/2021). Le déploiement du BSI pouvait donc reprendre avec une augmentation conséquente des budgets alloués (217 millions d’euros par an au lieu des 122 millions prévus à l’origine). Depuis le 5 septembre donc, les patients dépendants âgés de 85 à 89 ans sont donc éligibles à ce dispositif et dès avril 2023, le BSI concernera enfin tous les patients dépendants, à moins que de nouvelles dispositions ne viennent, une fois de plus, perturber ce calendrier.
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29 mars 2023
Le BSI qui se voulait juste et proche de la réalité du terrain. Nous amène à un toute autre aspect sur le terrain. Perte de rémunération pour les soignants ou diminution des droits des patients. Si on regard le chiffre globale, 4AIS3 reparti sur une journée de soin pour un patient dont la prise en charge est lourd. 4 X 3 X 2,65 = 31,8€ Son equivalent BSI sera donc LE BSI C = 28,70€ Il y a déjà une difference dans la remuneration du soins. On pourrait se dire que la mesure est faite pour réduire les couts de la sécurité social laissant la charge aux patients des fameux 3 € 10 par jour de difference ou aux soignants de leur faire gracieusement cadeaux. Sauf qu'une petite guerre entre cabinet se créer désormais. En effet pour les patients lourds comme site, il y a souvent un passage tardif vers 21h qui permet les derniers administrations de traitement et les soins du couché, ( transfert, pose d'étui pénien et Pose DE VNI ) Ses derniers soin était généralement couvert par 1 AIS3 sauf qu'avec le BSI, il n'est plus possible de partager les soin forfaitaires. Les cabinets sont donc obligé de s'organiser et coordonner des partage de RETROCESSION entre professionnel indépendant qui n'avait aucunement l'obligation de gérer les trésorerie de leurs Collègues. Plus de travail administratif, la responsabilité de transfert d'argent, moins de remuneration ou de droit pour les meme soins. Est ce que le BSI est si bien que cela? C'est une petite usine a gaze pour finalement pas une grand économie. Si j'en crois les rumeurs, beaucoup de patient ayant de 2 passages ont été reclassé BSI C par le logiciel lors de la deuxième phase du BSI. Il semblerait que ce soit de plus une fausse économie pour les CPAMs.... dommage. C'est encore les soins qui deviennent plus compliquer à organiser.
19 mars 2023
Bonjour, pour une patiente qui a une perfusion en continue tous les jours traitement à vie , elle va être en BSI a partir d'avril si j'ai bien compris ?mais quelle cotation du coup ? Puisque seuls certains actes sont pris en charge en BSI ??? Si quelqu'un peut m'éclairer svp ?
28 février 2023
Ça ne répond en rien à l’enjeu de la dépendance bien au contraire, les tarifs journaliers ridiculement bas provoque un désengagement des infirmier libéraux et une détérioration de la qualité des soins pour les patients! 28€70 brut soit 14€35 net pour passer 2à 3 fois par jour chez un patient c’est non!!! L’infirmier ne passera plus qu’une fois et ce n’est déjà pas chère payé. Il s’agit là non pas d’une avancée mais d’une manœuvre pour transférer la charge financière sur les départements qui financent les auxiliaires de vie. #infirmiersliberauxencolere.
21 février 2023
Bonjour, Je suis étonnée de trouver très peu de renseignements sur le BSI et surtout sur la différence majeure en terme de revenus à la baisse pour l'infirmièr ( e ) qui va devoir l'appliquer. Je suis une dame de 50 ans paraplégique à hauteur de la poitrine et avec des complications diverses qui nécessitent 3 passages infirmiers à ce jour. Je ne m'étais jamais posée la question à ce jour sur le montant journalier que pouvait gagner mon infirmière lorsqu'elle venait à mon domicile. Hors elles m'ont parlée de cette nouvelle règlementation du BSI en m'expliquant qu'elles allaient être énormément perdante surtout avec 3 passages. J'ai donc voulu un peu mieux comprendre et j'ai simplement fait un moyenne sur 6 jours de décembre 2022 et j'ai obtenu un montant journalier de 75 euros. J'ai ensuite demandé à mon infirmière un peu plus de précisions sur le BSI et c'est là qu'elle m'a expliquée que pour une personne comme moi, j'étais dans le troisième forfait . Seulement là où est le grand HIC c'est que c'est un forfait journalier de 28, 70 euros. Comment on veut faire du BSI un outil pour permettre aux personnes âgées ou dépendantes de pouvoir rester à l'heure domicile alors que le salaire journalier de l'infirmière est divisé par plus de 2,5 fois ? On marche sur la tête ou alors expliquez moi ou j'ai mal compris et mon infirmière aussi par la même occasion, et pourtant je crois ce qu'elle me dit.... Là où une infirmière gentille prenait le temps de fermer les volets à la petite mamie de 90 ans et bien elle ne le fera plus Les infirmières consciencieuses continueront à faire ce qu'elles peuvent mais dès qu'elles vendront leurs patientèles , trouverons-nous d'autres infirmières qui accepteront de passer 3 fois par jour.... Car à ce jour mes infirmières pleine de bonne volonté et pourtant très professionnelles, recherchent des patients qui nécessitent qu'un seul passage et elles feront du mieux qu'elles peuvent avec les patients plus lourds en forfait 3 à 28,70 € par jour je le rappelle au lieu de 75€. Aidez moi à comprendre où est l'intérêt du patient dépendant pour qu'il puisse rester vivre chez lui, du personnel soignant.... Moi je n'y vois qu'un intérêt pour la sécurité sociale, ou alors je suis blonde et je n'ai rien compris. Si la sécurité sociale veut que les personnes âgées ou dépendantes prennent des auxiliaires de vie, il faut savoir que bon nombre d'entre nous n'avons pas les moyens de le faire . Une auxiliaire de vie à 15€ minimum de l'heure, 1h pour jour qui serait donc un minimum représente un coût supplémentaire d'environ 300 euros par mois. Mais il ne faut pas oublier que nous payons déjà bien souvent une aide ménagère, car personnellement je suis totalement dépendante et pourtant je peux rester vivre chez moi avec une bonne organisation, ce qui était le cas jusqu'à présent. J'ai fait installer des volets roulants électriques, j'ai fait installer l'appareil au plafond handimove qui permet aux infirmières de ne pas faire de transfert et de pouvoir me lever et me coucher comme je le veux, j'ai une aide ménagère..... Et je fais même un peu de cuisine, je fais ma petite vaisselle, je fais les sols comme je peux.... Mais je ne peux pas faire mon sondage, mon touché rectale, ou m'habiller seule avec toute ma bonne volonté. Où allons-nous..... Je suis outrée et j'ai peur de l'avenir et je n'ai que 50 ans..... J'ai été hospitalisée 14 jours en fin d'année, j'ai été scandalisé par les urgences et les services de médecines..... 5 jours après mon retour au domicile les urgences dans lesquelles j'étais ont fait la une de BFM TV et elles sont fermées depuis.... Où allons-nous..... Avons-nous encore le droit de vivre décemment, ou de vivre tout court... Et pourquoi les infirmiers ( ères ) ne font-ils pas plus de bruit autour de ce sujet qui pour moi est grave.... Enfin, je voulais faire savoir ce qu'il se passe en sourdine et si on peut me répondre ou m'expliquer si j'ai mal compris merci à vous. Myriam 50 ans paraplégique à hauteur de la poitrine, je ne peux ni faire les soins d'évacuations, ni m'habiller seule, je prends juste ma douche seule. Bien à vous.
26 septembre 2022
désolant, des patients très lourds juste coté en BSA, pas de cotation si on y retourne 2 voir 3 fois par jour, résultat on ne prendra plus de nouveaux patients avec ce genre de prise en charge, on ne travaille pas gratis ! et dommage pour les maintiens à domicile qui vont en pâtir vu que sur notre secteur il y a grosse pénurie d'auxilliaire de vie et AS ...comment nos syndicats ont pu laisser faire ça?
22 septembre 2022
Le budget alloué à peut être augmenté ...mais ils ont surtout augmenté les critères....amenant des patients lourds côté en BSA... Ne pas prendre en compte le nombre de passage/jour ne me paraît pas stupide !!! On se retrouve avec des patients à voir 2 fois par jour pour des soins de nursing pour 13euros /jour..... Nous ne sommes pas des bonnes sœurs!!! Nous avons donc décidé de ne plus prendre de nouveaux patients nécessitant 2 passages/jour, ça me désole !!!
22 septembre 2022
Oui étendu à tous. Non ne réponds pas aux enjeux de la dépendance et du maintien à domicile . Mal rémunéré Sur les régions rurales montagneuses ou autre région où les distances d’un patient a l’autre sont grandes les tournées sont Copartagées et séparées distinctement géographiquement entre idels. C’est pourquoi il est difficile de concevoir les allées et retour pour faire les 2 ou 3 passages journaliers pour un même patient par le même infirmier Ceci peut se faire dans une ville un quartier….. malheureusement pas sur tout le territoire national et faire des rétrocessions à ses collègues encore de la paperasse comptable !! Nous en avons assez Les auxiliaires et les aides soignantes se font rares les ssiad prennent souvent les soins légers et non les lourds pourtant ces structures devraient privilégier la grande dépendance Les idels courent d’un soin technique à un nursing toute la journée tous les jours, quand arrive les jours de repos faut faire de la saisie informatique indispensable pour que les soins soient rémunérés par la suite. Avec la complexité de la NGAP c,est assez navrant lassant Je souhaite que les expérimentations pour soulager les infirmiers comme équilibre vont être validées par l’état et encore améliorées
22 septembre 2022
Un travail administratif colossal qu’on nous demande mais cela ne va pas résoudre le manque d’aides à domicile et d’auxiliaires de vie au chevet des patients dépendants C’est cela qu’il faudrait mettre en avant nous ne pouvons pas tout assumer soins d’hygiène soins infirmiers et surtout travail social car souvent nous remplaçons les familles absentes!!!!! Beaucoup de collègues démissionnent car on nous demande trop nous avons toujours l’image de la bonne sœur qui nous colle à la peau !!!! J’ai 32 ans d’exercice dans le libéral et cela ne s’arrange pas malheureusement c’est dommage
22 septembre 2022
Nul. Car un patient ayant des médicaments qu on lui prepare donne et dont on surveille la prise on a qu un ici car le soir on a un soin d hygiène médoc et pose pommade thérapeutique...donc la personne finalement on s en fout qu elle prenne ou pas son ttt ??