La voiture, un outil du quotidien pour les infirmières libérales
Même si l’infirmière libérale peut accueillir ses patientes et ses patients dans son local infirmier, la plus grande partie de son exercice professionnel consiste à se déplacer chez sa patientèle. C’est la raison pour laquelle les autorités publiques s’appuient sur les IDEL(s) pour accompagner, depuis de nombreuses années, la généralisation de l’ambulatoire. C’est encore vers les infirmiers libéraux, que le ministère de la santé se tourne lorsqu’il s’agit d’apporter des réponses aux souhaits des Français de vouloir terminer leur vie à leur domicile. Cette hospitalisation à domicile oblige les infirmiers libéraux à se déplacer, faisant de leur véhicule un équipement incontournable.
On se souvient, qu’en 2022, alors que la guerre en Ukraine entrainait l’augmentation conséquente des prix du carburant, que les infirmiers libéraux avaient pris la tête de la grogne contre cette inflation galopante. Les infirmiers soulignaient ces contradictions, qui opposent l’absolue nécessité de devoir se déplacer pour dispenser leurs soins alors que la profession ne bénéficiait pas, à l’origine, d’aides financières pour atténuer cette hausse des prix. L’opposition des infirmiers libéraux avait alors été importante. Les revendications, qu’ils portaient alors, alertaient les pouvoirs publics sur les dangers que cela pouvait représenter pour la profession. La présidente du syndicat Convergence Infirmière, Mme Ghislaine Sicre insistait sur ces menaces, soulignant que « des patients sont obligés de rester plus longtemps à l’hôpital car ils ne trouvent pas d’infirmiers qui veulent se déplacer ». La survie des cabinets infirmiers était en danger selon les IDEL(s). Si les autorités publiques avaient alors adopté plusieurs mesures d’accompagnement – les infirmiers libéraux estimaient que ces dernières n’étaient pas à la hauteur des enjeux – le sujet avait ravivé une autre revendication récurrente des infirmières et infirmiers libéraux : la revalorisation de leur rémunération. On devine encore ce sujet central poindre, quand les infirmiers libéraux s’emportent quant au comportement de certaines municipalités.
Se stationner pour travailler, un droit à faire reconnaître ?
Comme pour ce qui concerne le prix de l’essence, la problématique du stationnement pour les infirmiers libéraux revient régulièrement sur le devant de la scène, suscitant des débats enflammés. Dans de nombreuses villes de France, les infirmiers libéraux se mobilisent pour dénoncer l’attitude des collectivités locales à leur encontre. Si les infirmières libérales doivent se déplacer lors de leur tournée de patientèle, elles doivent également se stationner pour pouvoir disposer du temps nécessaire aux soins à prodiguer. Et les règles de stationnement ne sont pas les mêmes sur tout le territoire, puisque relevant, dans la plupart des situations, des autorités municipales. A Nice par exemple, l’exaspération des IDEL(s) est à son comble, puisque depuis des semaines la profession condamne les procès-verbaux qui sont dressés à leur encontre. Comme dans beaucoup de grandes villes de France, le stationnement se révèle être très difficile dans certains quartiers de la ville, et les pouvoirs publics ne semblent pas prêts à faire preuve de tolérance vis-à-vis des IDEL(s). Interrogé par les journalistes de TF1, Maxime, IDEL à Nice se désole : « C’est le stress chaque matin pour essayer de trouver une place. On a peur de se prendre des PV. On gagne 2,50 euros le déplacement, donc si c’est pour avoir un PV, ça ne vaut pas le coup . De son côté, la mairie explique avoir pris des mesures, comme l’autorisation de se garer sur les places de livraison ou la mise en place d’un stationnement gratuit pour les soignants depuis juillet 2022. Pour ces derniers, ces décisions ne sont pas appliquées au quotidien, et il est urgent de réagir, puisque Maxime explique cela a des conséquences concrètes pour les patientes et les patients : « Malheureusement, on demande aux gens où ils habitent et on dit qu’on ne peut pas ». Si le problème relève bien de la responsabilité des autorités municipales, on peut néanmoins regretter qu’une règle nationale ne soit pas édictée pour rappeler le caractère « d’intérêt général » des infirmiers libéraux au quotidien.
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