Après la crise sanitaire, voilà la crise économique qui frappe le quotidien des infirmières et infirmiers libéraux. L’augmentation du prix des carburants pose bien des questions, qui concernent aussi la prise en charge des patients, de tous les patients. Une interrogation, qui devient encore plus confuse à la lecture de certaines décisions récentes des autorités publiques.
Après la crise sanitaire, la crise ukrainienne impacte durement le quotidien des infirmiers libéraux
Ces deux dernières années, fortement marquées par la crise sanitaire du coronavirus, ont impacté le quotidien des infirmières et infirmiers libéraux. Dès le début de cette crise sanitaire mondiale, les infirmières libérales ont été appelées à se mobiliser pour visiter leurs patientes et leurs patients malgré le confinement et les multiples décisions prises pour endiguer la propagation du virus. On se souvient des problématiques quant à l’approvisionnement en masques et en équipement personnel de protection. La mobilisation de la profession a été pleine et entière et fut saluée par tous, y compris par les autorités sanitaires.
Depuis plusieurs semaines, alors que la France gère une sortie de crise sanitaire, c’est le conflit en Ukraine, qui vient à nouveau impacter le quotidien des infirmières et des infirmiers libéraux. Les prix du carburant flambent, et cette hausse représente une augmentation conséquente des dépenses des infirmières et infirmiers libéraux, dépenses engagées pour répondre à un besoin d’intérêt général. Depuis des semaines, les organisations représentatives de la profession revendiquent une aide significative des autorités publiques pour venir compenser cette hausse significative de leurs charges. La décision du gouvernement (une baisse de 15 centimes par litre de carburant à compter du 1er avril) et les évolutions à la baisse du marché du pétrole ces derniers jours n’ont pas suffi à calmer la grogne et à répondre aux revendications des infirmières et infirmiers libéraux.
Le prix de l’essence, un nouveau critère pour penser l’organisation de la Santé de demain ?
Tous les syndicats ont émis des propositions (jusque-là, aucune n’a été véritablement prise en compte), et tous les IDEL(s) insistent qu’il ne s’agît pas seulement d’une décision économique mais bien d’un véritable jalon pour organiser la santé de la France de demain. En effet, lorsque les infirmières et infirmiers libéraux commencent à envisager de ne plus prendre en charge des patients trop éloignés de leur cabinet, la question dépasse alors la simple question du prix du carburant. Infirmière libérale et présidente du syndicat Convergence Infirmière, Mme Ghislaine Sicre ajoute que cette situation conduit à une détérioration significative de la prise en charge :
« des patients sont obligés de rester plus longtemps à l’hôpital car ils ne trouvent pas d’infirmiers qui veulent se déplacer »
C’est toute la place de l’infirmière libérale, premier acteur du soin à domicile, qui se retrouve remise en cause. Cette colère amène également les infirmiers libéraux à s’interroger sur l’équité de ces indemnités forfaitaires, fixées à 2,50 € pour les IDEL(s) et à 10 € pour les médecins.
Des signes inquiétants viennent renforcer la colère des infirmières libérales
Alors que la campagne présidentielle a souligné l’importance de garantir l’égalité d’accès aux soins pour tous comme une priorité essentielle, les infirmières et infirmiers libéraux s’impatientent qu’une réponse leur soit apportée sur ce sujet des prix du carburant. En revanche, ils s’indigent également de certaines mesures prises récemment. Ainsi, en annonçant le changement des règles de calcul des indemnités kilométriques, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie a suscité l’indignation des IDEL(s) de Haute Savoie. Ignorant l’échec des négociations, la CPAM a ainsi décidé unilatéralement que les spécificités de l’exercice d’une infirmière libérale en zone montagne ne s’appliqueraient plus à compter du 1er avril.
Une décision incompréhensible, qui se double en outre d’une certaine confusion, puisque les nouvelles règles de calcul ne sont même pas encore précisément connues. Les infirmiers libéraux de Haute-Savoie seraient ainsi sanctionnés financièrement au prétexte, qu’ils ont plus recours que leurs collègues d’autres départements à cette facturation spécifique montagne. Voilà de quoi alimenter la colère et l’incompréhension de ces IDEL(s) de Haute-Savoie et plus généralement de toutes les infirmières libérales de France.
Quelle serait l’aide la plus adaptée selon vous pour compenser l’envolée des prix du carburant ? Comprenez-vous la décision prise par la CPAM concernant les infirmiers libéraux hauts savoyards ?
09 mai 2022
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