Facturation des soins infirmiers : comment assurer rentabilité et respect des règles ?

Facturation des soins infirmiers : comment assurer rentabilité et respect des règles ?

Facturation des soins infirmiers : comment assurer rentabilité et respect des règles ?

Facturation, cumul et rentabilité

En tant qu’infirmière libérale, bien facturer chaque soin est essentiel pour assurer la pérennité de votre activité. En effet, sa rentabilité passe par une facturation  rigoureuse de chaque soin. Cependant, il ne suffit pas de connaître les tarifs : il faut aussi comprendre les règles de cumul des actes. Toutes les prestations ne peuvent pas être facturées à 100 %, notamment lorsqu’elles sont réalisées au cours d’une même visite, ce qui peut compliquer la gestion quotidienne de vos factures. Voyons ensemble comment vous pouvez optimiser votre facturation tout en respectant les règles de la fameuse NGAP.

Comprendre la logique derrière les règles de cumul des actes

La nomenclature générale des actes professionnels (NGAP) impose des limites strictes à la facturation simultanée de plusieurs soins. Ces règles de cumul peuvent sembler contraignantes, mais elles répondent à une logique de contrôle des coûts pour la Sécurité sociale. Ces limitations sont régies par l’article 11B de la NGAP, qui encadre les règles de cumul des actes. En maîtrisant bien ce cadre, vous pourrez mieux gérer votre facturation tout en optimisant vos revenus.

Facturation à taux plein : l’acte principal à 100 %

Lorsque vous réalisez plusieurs soins durant une même séance, c’est l’acte avec le coefficient le plus élevé qui doit être facturé en intégralité, soit à 100 %. C’est souvent un soin technique ou complexe, qui demande plus de temps et de compétences, comme un pansement complexe (AMI 4) ou une perfusion (AMI 9). Ce premier acte est le plus valorisé, car il reflète la charge de travail la plus importante.

Les autres actes : une réduction progressive des tarifs

Le deuxième acte réalisé durant la même séance n’est, quant à lui, facturé qu’à 50 % de son tarif habituel. Par exemple, si vous réalisez une injection (AMI 1,5) après un pansement complexe, vous ne pouvez facturer que la moitié de sa cotation. À partir du troisième acte, plus aucun honoraire n’est facturable. Ces soins, bien qu’importants pour le patient, sont considérés comme étant inclus dans les actes précédents, selon la logique de la NGAP.

Pourquoi cette règle ?

L’objectif de cette limitation est d’éviter une surfacturation et un gonflement des coûts pour l’Assurance Maladie. Cependant, en tant qu’IDEL, cette règle peut parfois vous sembler injuste, surtout lorsque vous devez réaliser de nombreux soins en une seule visite. C’est pourquoi il est essentiel de bien organiser vos tournées et de choisir judicieusement la manière de regrouper ou séparer les soins. Vous pourrez ainsi éviter de subir trop de pertes ou d’avoir l’impression de travailler gratuitement.

Comment appliquer les règles de cumul pour optimiser votre facturation

La maîtrise de la NGAP ne doit pas se limiter à la simple connaissance des tarifs. Pour garantir la rentabilité de votre activité, il est essentiel de bien comprendre comment appliquer ces règles dans votre quotidien d’IDEL. Votre activité sera plus rentable et vous éviterez le stress des indus !

Prioriser les soins les plus coûteux

L’un des leviers pour optimiser votre facturation est de bien prioriser les actes que vous facturez à taux plein. Il est crucial d’identifier quel soin a le coefficient le plus élevé lors de chaque visite patient. Par exemple, si vous réalisez une perfusion et une prise de sang, il est plus rentable de facturer la perfusion à 100 % plutôt que la prise de sang.

Prenons un exemple concret : si vous effectuez un pansement complexe (AMI 4), une injection (AMI 1,5) et une prise de sang (AMI 1,5) au cours de la même séance, votre facturation serait la suivante :

  • Pansement complexe : AMI 4 (facturé à 100 %)
  • Injection : AMI 1,5 × 50 % = AMI 0,75
  • Prise de sang : non facturable

En maximisant ainsi la cotation du premier acte, vous assurez une meilleure rémunération globale. Il va de soi que la santé et le bien-être de votre patient doivent également faire partie de votre réflexion, mais tout travail mérite salaire, il n’y aucune honte à vouloir avoir une activité professionnelle rentable.

Regrouper ou séparer les soins pour optimiser les séances

Un autre moyen d’optimiser votre facturation est de bien organiser vos tournées. Lorsque vous avez plusieurs soins à réaliser chez un même patient dans la journée, il peut être plus avantageux de les répartir sur différentes visites. Si, par exemple, un patient nécessite une perfusion le matin et un pansement l’après-midi, vous pourriez facturer deux fois à 100 % le soin principal de chaque séance, plutôt que de tout cumuler lors d’une seule visite. Cela vous permet de maximiser votre revenu tout en respectant les règles de la NGAP, mais aussi de passer plus de temps au contact de votre patient. Certaines personnes, en particulier les seniors, n’ont parfois aucune visite dans la journée, à part la vôtre.

Les exceptions à connaître pour ne pas sous-facturer

Bien que l’article 11B de la NGAP limite le cumul des actes, certaines situations vous permettent de déroger à cette règle. Connaître ces exceptions est essentiel pour éviter de sous-facturer des soins que vous pourriez facturer intégralement.

Les soins nécessitant plusieurs déplacements

Certains soins impliquent plusieurs visites quotidiennes, comme les soins de perfusion ou les surveillances post-opératoires. Dans ces cas, chaque séance est considérée comme distincte, et vous pouvez donc facturer à 100 % l’acte principal de chaque visite.

Les soins palliatifs et pathologies lourdes

Les soins palliatifs ou ceux relevant de pathologies lourdes (cancer, maladies chroniques) font l’objet d’une attention particulière. Dans ces cas, la NGAP permet une majoration ou une facturation plus souple, prenant en compte la charge émotionnelle et technique importante que ces soins impliquent. Ces situations particulières peuvent être d’un grand intérêt pour les IDEL, qui, malgré le poids des soins techniques et de la gestion de l’humain, peuvent continuer à assurer la rentabilité de leur activité tout en offrant une prise en charge de qualité à leurs patients. On vous encourage donc à vous y former le plus tôt possible grâce à votre DPC !

Conclusion : une bonne organisation pour une activité rentable et sereine

Comprendre les règles de facturation est crucial pour toute infirmière libérale souhaitant optimiser ses revenus tout en respectant la réglementation. En appliquant les règles de cumul avec méthode et en organisant vos tournées de façon stratégique, vous maximisez votre rentabilité. N’oubliez pas de vous former régulièrement et de vous renseigner sur les exceptions à ces règles pour ne laisser aucune opportunité de facturation vous échapper. Bien facturer, c’est non seulement garantir un revenu juste pour vous, mais aussi assurer la pérennité de votre activité tout en offrant des soins de qualité à vos patients.

 

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