IDEL : la blouse blanche, mais version solo

IDEL : la blouse blanche, mais version solo

Comment être une bonne IDEL ? C’est quoi les études à faire ? On est plus infirmière ou auto-entrepreneur ? Le métier d’IDEL est très souvent sujet à de nombreuses questions. Au travers de cet article, Albus vous fait un point sur la fonction d’infirmière libérale. 

 

En 2025, on ne compte pas moins de 99 472 infirmiers libéraux en France, selon l’Ordre National des Infirmiers. Un chiffre en constante augmentation ces dernières années puisqu’en 2021, ce chiffre était aux alentours de 98 600. Sur les dix dernières années, cette augmentation est de 28,5%, avec une moyenne de 6 000 nouveaux IDEL par an. À la différence des collègues/amis en hôpital, l’infirmière libérale exerce sa profession en totale autonomie, au domicile des patients. Un métier où il faut jongler entre soins techniques, relations humaines et la partie souvent la plus détestée, la gestion administrative. 

 

Et comment fait-on pour devenir cette version tout-terrain de la blouse blanche ? Première étape, vous devez d’abord valider le sacro-saint, à savoir le diplôme d’État d’infirmier. Un diplôme qui se valide après trois années en IFSI (Institut de formation en soins infirmiers). Ça y est, le diplôme est dans la poche de votre blouse blanche, vous vous voyez déjà IDEL ? Pas vraiment, puisque vous devez passer par la case terrain. Autrement dit, au moins deux ans en tant que salarié à l’hôpital ou en clinique, puis ensuite monter son projet, s’enregistrer auprès de l’Ordre. 

 

C’est à partir de ce moment-là que les choses sérieuses peuvent commencer. Fraîchement IDEL, vous devez apprendre à jongler entre les factures, les soins techniques et les tournées interminables, ponctuées d’embouteillages et de places de parking indisponibles. Bref, être IDEL n’est pas une promenade de santé, mais c’est un super métier, promis.

 

 

Comment être le/la best des IDEL ? 

 

« Une mauvais IDEL, c’est une IDEL qui voit une veine, elle pique. Une bonne IDEL, elle voit une veine, elle pique, mais … », auraient dit Les Inconnus pour savoir reconnaître une bonne infirmière libérale d’une mauvaise. Blague à part, une bonne IDEL doit être polyvalente, affûtée et sociale. Car oui, faire des piqûres dès l’aube avec autant d’aisance et être capable de donner des conseils de vie à un patient un peu trop loquace, ce n’est pas à donner à tout le monde. L’infirmière libérale connaît tout, aussi bien les traitements du patient et les possibles effets secondaires que le chat du voisin un peu trop agressif dès qu’on passe la grille. 

 

Être une bonne IDEL, c’est d’abord savoir écouter. Parce qu’à domicile, le soin ne se limite pas à l’acte technique. Il y a la discussion, le regard, la main posée, la présence. Il y a aussi la vigilance : remarquer une jambe qui gonfle, une plaie qui change de couleur, un moral qui flanche.

 

Si les missions de l’IDEL sont diverses et variées, les principales sont les suivantes : injections, pansements, perfusions, prélèvements, le suivi de traitements, l’éducation thérapeutique, l’évaluation continuelle du patient (notamment sur une potentielle perte d’autonomie de celui-ci) et, bien évidemment la coordination avec les autres professionnels de santé. Et tout ça, avec le sourire et un sens de la débrouille à toute épreuve.

 

 

Devenir IDEL, entre soignant et gestionnaire

 

Comme on le disait en introduction de l’article, pour devenir IDEL, il faut d’abord faire ses armes : trois ans d’IFSI, des stages, des nuits de garde, du café, beaucoup de café, trop même. Ensuite, deux ans d’expérience en tant qu’infirmier salarié (et pas en télétravail, hein), dans des établissements type hôpital, clinique, EHPAD. Bien que l’on pense que le diplôme d’État d’infirmier est le Graal et le plus important, les stages à faire sont en vérité beaucoup plus enrichissants et cruciaux pour la suite de votre carrière IDEL, vous permettant d’engranger une véritable expérience, dans des conditions souvent délicates. 

 

Une fois ce cap franchi, il faut s’enregistrer à l’Ordre national des infirmiers, faire ses papiers avec la CPAM, choisir son mode d’exercice (seul ? à deux ? en cabinet infirmier ?), et souvent, suivre une formation à l’installation (fiscalité, nomenclature, logiciel (Albus de préférence),…). Car oui, la vie d’IDEL, ce ne sont pas que les soins. C’est aussi de la paperasse, de la gestion, des relances de factures, des rendez-vous avec l’expert-comptable, des imprévus logistiques. En gros, l’IDEL est à la fois soignant, auto-entrepreneur, secrétaire, et parfois même psychologue.

 

Et il faut tenir la route : se lever tôt, conduire beaucoup, s’organiser seul(e), assurer même quand la voiture est en panne ou quand il pleut des cordes. L’administratif ne se fait pas tout seul, et il peut vite devenir lourd s’il n’est pas bien anticipé.

 

 

En résumé : un métier de terrain, de tripes et de tête

 

L’IDEL, c’est la version indépendante du soin. Pas de chef de service, pas de badge à badger, mais des patients à voir, coûte que coûte. C’est un métier exigeant, humain, ultra-concret, qui demande autant d’empathie que de rigueur. Ceux et celles qui s’y lancent le font rarement par hasard. Il y a un vrai désir d’indépendance, une envie de proximité, une certaine liberté dans le quotidien. 

 

Un métier passion comme on aime souvent le dire, mais où la charge mentale est importante, avec des difficultés qui dépassent souvent les idées reçues. Alors oui, être IDEL, ce n’est pas juste faire des piqûres à domicile. C’est faire partie de la vie des gens, tout en tenant les rênes de sa propre petite entreprise de soin. Et quand c’est bien fait, c’est beau à voir. We Love You comme diraient ces bons vieux Rolling Stones. 

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