Devenir infirmier, réussir une formation exigeante
Pour obtenir le diplôme d’Etat d’infirmier (IDE), les étudiants doivent suivre 3 années de formation dans les IFSI (Instituts de formation en soins infirmiers), 3 années englobant 4.200 heures de formation. La moitié de ces heures sont théoriques (cours magistraux, Travaux Pratiques, …) et les stages occupent l’autre moitié. Ainsi, l’étudiant devra effectuer 15 semaines de stage la 1ère année, 20 la seconde et 25 au cours de la troisième.
A l’image de la première année, qualifiée de dense par les formateurs et les étudiants en soins infirmiers (ESI), ce cursus de 3 années apparaît être exigeant. Le référentiel de ce parcours pose les 10 compétences à acquérir pour les ESI et les 4 domaines, que chaque étudiant doit valider au cours de ses multiples stages.
On connaît les revendications de ces étudiants en soins infirmiers, des revendications récurrentes chaque année, qu’il s’agisse des frais de scolarité jugés trop élevés, de la précarité de certains étudiants ou encore des conditions d’études jugées parfois indignes, notamment en stage. Pour les étudiants et la profession, toutes ces revendications expliquent que plus d’un étudiant sur 3 inscrit en 1ère année en IFSI ne poursuit pas jusqu’à l’obtention de son diplôme. Une réalité, officiellement constatée par une étude du CEFIEC : 60,9 % des étudiants inscrits en IFSI en 2019 ont obtenu leur diplôme en 2022.
La refonte de la profession infirmière et ses conséquences sur le parcours de formation
A une époque, où le gouvernement a clairement affiché son ambition de recruter davantage d’infirmières et d’infirmiers dans les années à venir, ce taux de « déperdition » de ces candidats et candidates doit être un objectif prioritaire pour les autorités publiques. D’autant plus que même très encadrée, la formation pour devenir infirmière va cependant être revue dans le cadre de la refonte de la profession infirmière, initiée par François Braun, alors ministre de la santé et de la prévention : « Investir dans l’avenir de cette profession est une nécessité. (…) cette refondation devra aboutir en septembre 2024 ». Non seulement le décret d’actes infirmiers sera revu pour «passer à une approche plus agile, autour de grandes missions» mais le parcours de formation devra participer à rendre le métier plus attrayant d’une part et répondre aux attentes des soignants de demain d’autre part.
La réforme des études en soins infirmiers devrait donc être effective à la rentrée prochaine (à moins que le gouvernement n’en décale la date). Les pistes à étudier sont nombreuses, et l’universitarisation totale est en cours, une évolution qui devrait notamment répondre aux attentes en termes d’encadrement et d’accompagnement des ESI. Les étudiants et les infirmiers demandent aussi =, depuis longtemps, de décloisonner l’enseignement des matières, ce qui permettrait d’alléger la formation et de la rendre plus « claire ». Autant de pistes, qu’il va falloir étudier rapidement pour pouvoir prendre les décisions qui s’imposent. La fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (FNESI) a déjà fait savoir qu’elle serait vigilante quant à ces discussions : « Nous nous assurerons que la réforme de la formation socle inclut les actualisations nécessaires pour répondre au bien-être des étudiant·e·s et aux enjeux du système de santé »
Estimez-vous que toutes les conditions sont réunies pour parvenir à une refonte de ces études de soins infirmiers ? Et pour la refonte de la profession ? Quels sont vos espoirs en la matière ?
