
Travailler en tant qu’indépendante, une charge de travail importante pour l’IDEL
Une infirmière ne peut exercer en tant qu’indépendante qu’après avoir accumulé une expérience professionnelle suffisante, définie par les textes. En d’autres termes, l’infirmière libérale connaît nécessairement et obligatoirement l’activité salariée avant de se lancer en tant qu’IDEL. Alors que le code de la santé publique pose le principe d’indépendance de l’IDEL, en rappelant que la professionnelle de santé « exerce son activité en toute indépendance, sans lien de subordination, et dans le respect des règles de la profession (…) », elle induit implicitement une charge de travail plus importante. Outre les soins à prodiguer à sa patientèle, l’infirmière libérale doit ainsi prendre la responsabilité du suivi administratif, de la gestion financière, et même de la promotion de son activité.
Dans ces conditions, il n’est pas surprenant d’apprendre (à travers les nombreuses études réalisées sur la thématique) qu’en moyenne une infirmière libérale travaille 53 heures par semaine. Parce qu’elles sont à la fois soignantes (la profession infirmière) et entrepreneuses (gestion de l’activité), les infirmières libérales sont de plus en plus demandeuses d’un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle et/ou sociale.
Concilier vie perso et quotidien d’IDEL, un rêve impossible à atteindre ?
Cette ambition n’est pas toujours facile à concrétiser. Comme soignante, l’infirmière libérale reste, comme tous les autres professionnels de santé, marquée par les situations qu’elle est amenée à vivre au quotidien. Le « stress émotionnel » caractérise l’exercice de la profession infirmière tant à l’hôpital qu’en ville. D’autant plus que l’infirmière libérale ne dispose pas de toutes les structures existantes en milieu hospitalier pour évacuer ce stress (groupes de parole, suivi psychologique, …).
Au-delà de cette charge émotionnelle, les infirmiers libéraux soulignent fréquemment la lourdeur des tâches administratives et la complexité du suivi de leur facturation notamment. Non seulement, ces contraintes administratives s’accentuent au fil du temps, mais à l’instar de tous les autres soignants de ville, les infirmières libérales sont également soumises au stress des contrôles de l’Assurance Maladie.
Enfin, il peut être difficile de distinguer vie professionnelle et vie perso, quand l’infirmière libérale doit, après ses visites aux patients, facturer ses soins, télétransmettre, …. Des solutions existent pour faciliter et alléger ce quotidien chargé comme le logiciel infirmier.
Tout cela contribue à rendre le métier d’infirmière libérale très exigeant et difficile, même si dans la majorité des cas, les IDEL(s) déclarent ne pas regretter ce choix de vie. D’autant plus que depuis plusieurs années, les autorités publiques s’efforcent de promouvoir l’exercice coordonné. Exercer au sein d’une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) ou de toute structure favorisant les collaborations inter et interprofessionnelles constitue désormais la nouvelle règle applicable aussi bien aux infirmiers libéraux qu’aux médecins généralistes. Cela devrait à terme apporter des réponses concrètes et pertinentes au sentiment de solitude et d’isolement, que peuvent ressentir ces professionnels de santé.
Cette question des conditions de travail au quotidien de l’infirmière libérale soulève donc de nombreuses problématiques, auxquelles il faudra apporter des solutions efficaces tant pour les IDEL(s) déjà en activité que pour celles et ceux se destinant à se lancer en tant qu’infirmière libérale.