IDEL : le métier où tu bosses en solo, mais jamais tout seul

IDEL : le métier où tu bosses en solo, mais jamais tout seul

On l’imagine seul, sillonnant les routes au lever du jour, seringue dans une main, GPS dans l’autre. Mais l’IDEL, ce n’est pas juste un soignant nomade, c’est aussi un chef d’orchestre du quotidien. Derrière chaque soin, se cache un écosystème foisonnant. Et si c’était là, la vraie force des IDEL : savoir jouer collectif.  Albus vous propose donc une présentation de l’écosystème du métier d’infirmière libérale. 

 

Pour beaucoup, l’infirmière libérale est une sorte de super-héros de la santé (et de l’ombre), qui enchaîne les tournées dans sa Clio blanche de l’aube au coucher du soleil avec pour seul copilote son GPS et ses gants en nitrile. Une vision un brin caricaturale certes, mais qui n’est pas non plus très éloignée de la vérité. Néanmoins, un détail est souvent oublié par une grande partie des gens : nos infirmières libérales sont loin d’être seules dans leur pratique.

 

Derrière chaque pansement posé et chaque piqûre, il y a une armée de professionnels de santé qui partagent et coordonnent la prise en charge : bienvenue dans la coordination des soins, ce grand bazar, organisé, enfin, parfois. Autrement dit, si l’infirmière libérale réalise les soins seule, elle est entourée de professionnels de santé avec qui il est important de collaborer et qui l’accompagnent au quotidien dans la gestion des patients.. Pourquoi ? Améliorer la qualité des soins, éviter les oublis qui piquent (au sens figuré), et gagner un peu de temps dans une journée déjà trop courte.

 

 

L’écosystème des IDEL, une ruche bien remplie

Quand on parle de coordination, on imagine souvent un tableau Excel et/ou une réunion Zoom interminable. Mais sur le terrain, l’écosystème des infirmières libérales, c’est du concret et il est bien large, entre professionnels de santé, structures médicales ou encore services sociaux. Comme le FC Nantes des années Coco Suaudeau, ces différents éléments doivent former un collectif, tourné vers le même objectif : la santé du patient.

 

Commençons par les médecins, les capitaines en quelque sorte de ce collectif de la santé. Ce sont très souvent eux qui coordonnent l’équipe, prescrivent les soins et peuvent t’appeler à n’importe quelle heure pour « faire un petit point avec Mme Dupont » ou parfois, oublient de signer les ordonnances. Outre les médecins généralistes, il y a également les spécialistes (diabéto, cardio, onco…), qui viennent complexifier la prise en charge du patient et donc enrichir les échanges.

 

Ensuite, place aux pharmaciens : ces boussoles du médicament, qui savent quand le patient a retiré son traitement ou oublié la moitié. Ils sont souvent des partenaires précieux pour repérer les petits ratés de l’observance, et parfois pour trouver une seringue à 19h59.

 

Côtés paramédicaux, ça bouge aussi. Kinés, orthophonistes, diététiciens : chacun a sa partition à jouer, et quand ça joue bien ensemble, déjà, c’est magnifique, mais cela permet surtout d’avoir une prise en charge des plus optimale. Ajoute à cela les aide-soignantes, souvent les yeux et les oreilles des patients dans les SSIAD ou à domicile.

 

N’oublions pas les structures et les cabinets : HAD pour les soins lourds à la maison, SSIAD pour les soins quotidiens sur prescription, CPTS pour tenter de faire tenir tout ça dans une même logique territoriale. Et entre deux passages, tu tomberas peut-être sur un coordinateur de parcours, un poste flou mais souvent salvateur.

 

Et puis il y a les services sociaux. Assistants sociaux, MAIA, CLIC. Ils mettent de l’huile dans les rouages, trouvent des solutions là où toi tu ne vois qu’un mur administratif. Ils sont tes meilleurs alliés pour éviter que « problème de soins » rime avec « problème de fric. »

 

Enfin, impossible d’ignorer les plateformes numériques, les appli et les logiciels : DMP, Omnidoc, Esculape, PAACO, sans oublier Albus Latitude. Elles veulent t’aider à mieux bosser ensemble. Parfois, elles y arrivent. Parfois, elles t’envoient un code d’activation périmé à 23h.

 

 

Un écosystème large :  ce n’est pas du luxe, c’est vital

Alors pourquoi se casser la tête à coordonner tout ce beau monde ? Parce que, spoiler : tu ne peux pas tout faire seul, surtout dans le secteur de la santé. Un environnement médical diversifié, pour une infirmière libérale, c’est d’abord un gage de continuité des soins. Quand Mme Dupont sort de l’hôpital le vendredi soir avec un cathéter central et une ordonnance illisible, tu veux pouvoir appeler l’HAD, le pharmacien de garde, et trouver une infirmière Diplomé d’État disponible pour prendre le relais le dimanche matin. Et que tout ça se fasse sans panique, ni problème.

 

C’est aussi une assurance qualité et sécurité. Plus il y a de professionnels de santé compétents autour d’un patient, plus on a de chances de repérer un truc qui cloche. À condition que chacun parle aux autres, pas juste dans le vide (on vous voit ceux qui ne répondent jamais au téléphone) ou dans une application (ou un logiciel) que personne n’ouvre. Un bon réseau, c’est aussi du temps gagné. Oui, le Graal pour une infirmière libérale. Parce que passer 30 minutes à chercher qui suit tel ou tel patient, c’est 30 minutes que t’aurais pu passer à prendre une vraie pause, ou au pire finir plus tôt et avoir le temps d’aller voir ta fille à son activité sportive du mercredi.

 

Et toi, dans tout ça ? En tant qu’infirmière libérale, tu es souvent le pivot, celui ou celle qui voit le patient tous les jours, qui sait quand il ne va pas bien même s’il dit « ça va. » Tu es en quelque sorte le lanceur d’alerte, le médiateur, l’interface humaine d’un système de santé parfois déshumanisé. Tu fais le lien entre l’hôpital, la ville, la pharmacie et la famille. Bien que tu sois extrêmement compétent, tu ne dois en aucun cas porter tout cela tout seul.

 

Il est donc indispensable et d’être bien entouré : un écosystème intuitif et cohérent allège, apporte du soutien, de l’écoute et de la compréhension. Un vrai plus pour le patient, mais aussi et surtout pour vous. Et si chacun joue son rôle à la perfection, façon FC Nantes 2001, alors toi, tu peux te concentrer sur le tien : soigner, accompagner, surveiller, prévenir. Et peut-être, respirer un peu.

 

 

Ensemble, c’est plus facile

L’infirmière libérale, ce n’est pas juste un professionnel de la santé qui passe d’un domicile à l’autre. C’est un acteur clé du soin coordonné, un relais indispensable entre les multiples pièces du puzzle sanitaire français. Et dans un monde de plus en plus complexe, avec des patients de plus en plus âgés, polymédiqués et isolés, le jeu d’équipe n’est plus un luxe : c’est le seul moyen de rester debout, efficace et humain.

 

Alors oui, ça demande de jongler entre appels, mails, applications, logiciels et réunions. Mais au fond, ce qui fait la force des IDEL, c’est cette capacité à tisser du lien. Et à le faire sans blouse blanche ni jargon, juste avec du bon sens, une dose d’humour et un agenda bien chargé. Courage. Et garde ton portable chargé.

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