✏️ En bref
À la rentrée, les IDEL ont tout intérêt à faire un point sur leurs tarifs et leur organisation. Pourquoi ? Parce que les charges augmentent, les tournées s’enchaînent, et il devient urgent de s’assurer que chaque heure de travail soit réellement rentable. Albus vous aide à poser les bonnes questions, faire les bons calculs, et trouver un équilibre viable entre vos soins, vos frais et votre projet pro.
Une lecture indispensable pour attaquer la rentrée avec un plan d’action clair et un moral regonflé !
🧠 Les infos à retenir
- La rentrée est le moment idéal pour réévaluer vos tarifs IDEL.
- L’inflation et l’augmentation des frais impactent directement votre rentabilité.
- Repenser son organisation peut faire gagner du temps et de l’argent.
- Certains actes de soins sont plus rentables que d’autres : apprenez à les identifier.
- La formation est un levier puissant pour optimiser son exercice libéral.
- Réfléchir à son projet professionnel et anticiper les prochains mois, c’est se donner un peu d’air.
La rentrée, ce moment parfait pour remettre les compteurs à zéro
L’été a filé, les sandales sont (presque) rangées, et le travail reprend sur les chapeaux de roues. Pour beaucoup d’infirmiers libéraux, la rentrée rime avec redémarrage des soins, réactivation des dossiers, reprise des tournées à l’aube et des passages chez les patients jusqu’à pas d’heure. Mais c’est aussi le bon moment pour prendre un peu de recul et se poser la bonne question : est-ce que mes tarifs IDEL sont encore en phase avec mes charges, mes efforts, et la réalité du terrain ?
Spoiler : si vous n’avez pas touché à vos tarifs depuis un bail, il est temps de dégainer votre calculette. On vous guide ? Allez c’est parti.
Pourquoi la rentrée est le moment idéal pour ajuster ses tarifs IDEL ?
Parce que l’inflation ne prend pas de vacances
L’année 2024-2025 s’annonce corsée. L’inflation (1,2% jusqu’à présent pour 2025…), les prix du carburant, les frais de matériel et les charges fixes comme le loyer ou la mutuelle… Tout augmente. Donc vos frais aussi. Or, si vos tarifs IDEL stagnent, votre marge fond comme un glaçon en plein mois d’août (en faisant, pschiiit, oui.) Et ça, c’est non.
Dans ce contexte, revoir ses tarifs n’est pas un caprice, c’est une condition de survie. D’après une étude du CILEC, Collectif Infirmiers Libéraux en Colère, plus de la moitié des cabinets libéraux envisageaient de baisser le rideau faute de rentabilité en 2024. Une réalité qui pousse de nombreux professionnels à repenser leur modèle économique.
Parce que vous avez plus de contrôle que vous ne le pensez
Vous le savez : certains tarifs IDEL sont fixés par la NGAP, pas par vous. Mais ce n’est pas une raison pour tout subir. Vous ne pouvez certes pas adapter le montant de chaque cotation, mais vous pouvez ajuster ce qui est hors nomenclature, facturer certains actes de manière adaptée, proposer des services spécifiques (ex. : soins en urgence, accompagnement post-op, aide administrative).
Autre point souvent négligé : votre organisation. Parfois, c’est elle qui plombe votre rentabilité. Une équipe mal répartie, des trajets mal optimisés ou des tournées trop longues peuvent faire exploser votre temps de travail sans augmenter vos revenus.
👀 À la rentrée, c’est le moment de regarder où va votre temps, et si chaque minute passée vaut vraiment le coup.
Comment fixer des tarifs rentables (sans culpabiliser) ?
Faites vos comptes (vraiment)
Avant de modifier quoi que ce soit, commencez par faire vos calculs. Additionnez vos frais fixes (location, essence, mutuelle, matériel, cotisations URSSAF, etc.) et vos charges variables. Ensuite, regardez combien d’heures vous travaillez réellement, et combien vous gagnez. Faites le ratio.
Si votre revenu horaire net est en dessous du SMIC, c’est qu’il y a un hic. Et souvent, le souci n’est pas que vous ne bossez pas assez : c’est que vos tarifs IDEL ne couvrent pas vos charges. Là encore, pas de panique : c’est pédagogique, pas personnel.
Exemple : vous avez 3 000 € de frais mensuels (loyer, eau/électricité, téléphone, carburant…), vous travaillez 180 heures par mois, vous devez donc facturer environ 17 €/h minimum rien que pour rentrer dans vos frais. Ce calcul de base est trop souvent oublié.
Appuyez-vous sur votre expertise
Vous êtes une professionnelle de santé, diplômée, expérimentée, qui a survécu aux cours, aux stages, à l’enseignement parfois brutal en Ifsi, aux tournées sous la pluie, aux nuits blanches, aux pressions de l’entrée dans le libéral… Bref, vous méritez de vivre décemment de votre travail.
N’hésitez pas à justifier vos tarifs auprès des patients : clarté et transparence sont vos meilleurs alliés. Et si certains vous disent que « l’infirmier d’avant facturait moins », répondez que c’est peut-être pour ça qu’il a arrêté.
Et si on en profitait pour repenser son organisation ?
Optimisez votre tournée
À la rentrée, les plannings se remplissent vite. Mais gare au trop-plein ! Le surbooking n’est pas synonyme de richesse. Si votre tournée est un casse-tête, que vous passez plus de temps sur la route qu’en soin, il est urgent de revoir votre organisation.
Utilisez des applis, regroupez vos patients par secteur, ou mutualisez certaines tournées avec d’autres infirmiers libéraux de votre équipe ou de votre secteur. Une organisation fluide, ce sont des heures gagnées… et donc des revenus préservés.
Misez sur les actes rentables (et assumez-le)
Tous les actes ne se valent pas. Certains soins techniques (pansements complexes, perfusions longues, prélèvements à domicile) peuvent être mieux rémunérés que des actes plus chronophages. À vous de construire votre projet d’activité en fonction de ce qui vous rapporte… et de ce qui vous épuise.
Pensez aussi aux soins hors nomenclature !Les patients sont souvent prêts à payer s’ils en comprennent la valeur. Notre conseil : posez vos limites et rappelez que vous êtes libérale, mais pas bénévole.
Quelle stratégie adopter pour une rentrée en pleine forme ?
Formez-vous (et tenez-vous à jour)
La formation, c’est votre meilleur levier. Que vous soyez étudiant, en cours d’installation, ou déjà bien lancé dans le parcours, vous avez toujours à apprendre. En 2025, une année sans formation, c’est une année perdue côté rentabilité.
Des modules sur la gestion, la facturation, les actes hors nomenclature, le temps de soin, la relation patient ou encore l’optimisation des tournées sont proposés un peu partout, y compris par des organismes liés aux instituts universitaires, aux URPS ou à la Fnesi. Certaines formations sont même financées à 100 %.
Anticipez les prochains mois
Enfin, une bonne rentrée se prépare… en pensant à l’hiver. Facturez-vous assez pour pouvoir prendre quelques jours de congé ? Avez-vous prévu de quoi faire face aux frais imprévus ? Vos services peuvent-ils évoluer (télésoin et téléexpertise, accompagnement aux soins de santé mentale, etc.) ?
En libéral, chaque année est un cycle. La rentrée, c’est la sélection naturelle entre celles qui pilotent leur activité… et celles qui la subissent. À vous de choisir votre camp.
La rentrée, c’est le bon moment pour oser changer
Il n’y a pas de bon tarif IDEL universel. Il y a des conditions de travail, des réalités économiques, des parcours, des stages, des instituts, des enseignements, et des patients différents. Mais il y a une constante : votre valeur.
À la rentrée, faites le point. Révisez vos charges, adaptez vos soins, revalorisez vos services, formez-vous, appuyez-vous sur votre équipe, ajustez votre parcours. Et surtout, osez croire que vous avez le droit de vivre dignement de votre métier.
