Signature d’un accord dans le cadre des « négociations flash »
Le ministère de la santé avait fait savoir à l’Assurance Maladie, il y a quelques semaines, qu’il souhaitait une revalorisation rapide des professionnels de santé. Ces « négociations flash » devaient répondre aux revendications de nombreuses professions de santé mais aussi à l’urgence de la situation » selon les propres termes du ministère. Pour les infirmières et infirmiers libéraux, comme pour bien d’autres professions de santé, l’annonce a été suivie des faits. Sont-ils à la hauteur de ce qu’attendait la profession ? Ainsi, le 16 juin, deux syndicats représentatifs de la profession – La FNI (Fédération Nationale des Infirmiers) et le SNIIL (Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux) – ont signé un accord avec l’UNCAM (Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie) consacré à la revalorisation de la prise en charge des patients à domicile. L’assurance Maladie se félicite de cet accord « pour apporter un soutien rapide à l’activité des professionnels de santé paramédicaux libéraux, impactée par la situation économique actuelle« . Cet avenant 10 à la convention infirmière est donc consacré à la prise en charge des patients à leur domicile par les infirmières et les infirmiers libéraux et acte donc plusieurs mesures, dont certaines étaient attendues par les professionnels concernés.
- L’indemnité forfaitaire de déplacement est revalorisée de 10 %
- Le bilan de soins infirmiers (BSI) sera totalement déployé à partir d’octobre prochain, puisqu’il sera élargi aux patients âgés de moins de 85 ans.
- Une aide financière pour inciter les infirmiers libéraux à se former à la pratique avancée
Des mesures qui ne font pas l’unanimité parmi les infirmières et infirmiers libéraux
En faisant passer l’indemnité forfaitaire de déplacement de 2.50 € à 2.75 €, l’accord répond selon les deux syndicats l’ayant signé, aux attentes de la profession. Dans un communiqué de presse, le SNIIL s’est même réjoui en soulignant que les deux mesures (revalorisation et BSI) «reconnaissent et valorisent le rôle essentiel des infirmiers libéraux dans la stratégie de maintien des patients à domicile ». Le second syndicat signataire, la FNI, reconnaît que cet accord est un premier pas pour la « revalorisation des IDEL et va permettre de soutenir leur pouvoir d’achat » mais souligne cependant qu’il espérait « davantage de moyens mobilisés ».
Cet enthousiasme n’est pas partagé par l’ensemble des IDEL(s) de France. Ainsi, le syndicat Convergence Infirmière a réagi en dénonçant l’accord signé : «Les mesures qui devaient prendre en compte l’inflation sont indignes et ne compensent même pas la hausse du prix des carburants là où nous avons perdu plus de 20% de pouvoir d’achat ces dernières années». Quant au déploiement complet du Bilan de soins Infirmiers, certains professionnels soulignent que cela n’est qu’un rattrapage d’un calendrier mis à mal à de nombreuses occasions.
La 3ème mesure de cet avenant 10 est consacrée à l’accompagnement des infirmières et infirmiers libéraux, souhaitant se former pour devenir infirmier en pratique avancée. L’accord a donc instauré une aide de 15.000 € destinée à « atténuer la perte de revenus liée à la baisse d’activité ».
Dans tous les cas, le gouvernement souhaitait signer des accords rapides avec les infirmiers libéraux, notamment pour apaiser les tensions existantes. Il n’est pas certain que cet accord parvienne totalement à son but.
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