Les infirmiers libéraux attendent des réponses concrètes à leurs revendications
Les infirmières libérales s’impatientent de mesures concrètes qui pourraient apporter des réponses à leurs nombreuses revendications. C’est ce que le ministère de la Santé leur avait promis, le 3 octobre dernier, à l’occasion de l’ouverture du CNR Santé (Conseil National de la Refondation). Plus de 7 mois se sont écoulés depuis ce qui était présenté comme « une vaste concertation » de tous les acteurs de santé. A l’occasion de la seconde réunion plénière de ce CNR Santé, le ministre de la Santé et de la prévention, François Braun, a réaffirmé sa volonté de réformer en profondeur. Pourtant à ce stade, à l’exception de la création de plusieurs commissions d’études, aucune nouvelle concrète n’est venue répondre à cette impatience. Les infirmiers libéraux comme l’ensemble des soignants doivent attendre encore plusieurs semaines, même si le ministre a rappelé son ambition générale :
« C’est bien notre organisation globale qui doit être repensée »
Pourtant, le ministre de la santé a déjà détaillé les mesures en cours de déploiement ainsi que la méthode de travail retenue. Que ce soit pour les infirmiers libéraux, le personnel hospitalier ou les autres soignants, les solutions ne peuvent plus venir, selon lui, du seul ministère. Il a réaffirmé sa volonté de voir la co-construction de l’organisation des soins. Les collectivités territoriales et les professionnels de santé doivent être force de proposition et l’Etat un « facilitateur ». Chaque territoire doit trouver sa solution en termes d’organisation des soins et d’optimisation de la relation soins de ville / hôpital.
Reconnaître les infirmiers libéraux à leur juste place et à leur juste valeur, la priorité absolue !
Pour y parvenir, des chantiers sont déjà en cours de déploiement. Le ministre a ainsi rappelé que la généralisation des Services d’Accès aux Soins (SAS) constitue la meilleure voie à suivre pour parvenir à l’objectif affiché pour 2024 : le désengorgement durable des services d’urgences hospitalières. Le déploiement des « guichets uniques », destinés à faciliter le quotidien des médecins, doit respecter un calendrier similaire. Le ministre a également rappelé qu’un rapport de l’IGAS est attendu dans les prochaines semaines sur la délicate question de la permanence des soins. Il a ainsi pu souligner qu’à l’avenir, cette permanence des soins ne soit plus assurée par les seuls établissements hospitaliers, mais que les professionnels libéraux de santé, dont les IDEL(s), participent plus activement à cette mission d’intérêt général. Autant dire, que ces annonces suscitent plus d’interrogations et de doutes chez les infirmiers libéraux, qu’elles n’apportent de réponses.
Cette impatience des IDEL(s) s’est teintée de colère ces dernières semaines. En effet, en mars dernier, une proposition de loi, déposée au Sénat, proposait d’inscrire les prestataires de santé à domicile (Psad) comme des professions de santé dans le CSP (Code de la Santé Publique). Si la majorité des professionnels de santé ont fait entendre leur opposition à cette proposition, les infirmiers libéraux estiment, quant à eux, que cette proposition constitue une « nouvelle offense à la reconnaissance de leurs compétences ». Dans un communiqué, le Sniil s’indigne en écrivant : «Cette proposition de loi ouvre la porte à une concurrence déloyale en proposant de conférer aux prestataires de santé à domicile le statut de professionnels de premier recours. En plus de créer une confusion chez les patients quant à l’interlocuteur à contacter, cette proposition met en péril l’exercice des IDEL». Cela atteste, pour certains infirmiers libéraux, d’un double discours et cela prouve aussi que la mission et le rôle des infirmiers libéraux ne semblent toujours pas être reconnus par les autorités publiques. De quoi rendre l’avenir un peu plus incertain.
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